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et pourquoi ne pas le dire ?
16 septembre 2011

Les marchands

Quelques dures journées un peu trop chaudes. Quelques nuits hachées. Un peu trop de fatigue qui s'est accumulée. Il faut alors faire appel à la joie de vivre des autres. S'imaginer le marché de demain. Un premier tour d'abord, très tôt, pour voir si chacun est à sa place et si le théâtre est prêt à reçevoir la comédie humaine. Un tour à deux avec le petit chien qui hume avec délices les odeurs de la bonne nourriture et les promesses de poubelles débordantes. Puis on y retourne à l'heure où le marché bât son plein. Entendre le poissonnier qui apostrophe l'écailleur en face de lui. Entendre les rires des chalands d'écouter ces dialogues étranges où la joie domine. Et ce beau langage du midi, le vrai, le pas travaillé, celui juste pour nous. Quelques rares touristes seront égarés dans tout ce monde. Curieux, un peu impressionnés, parfois moqués. On découvre alors les quelques étals nouveaux. Ceux qui essayent, qui reviendront...ou pas. Entreprises souvent éphémères porteuses d'éspérances hélas trop souvent déçues. On ira saluer le rotisseur parfois sollicités pour nos fêtes à nous, devenu presqu'ami. Il racontera sa femme qui lasse des marchés s'est lancée dans les études jusqu'à passer un diplôme de notaire et qui déçue d'un monde qu'elle ignorait et qui l'ignora est maintenant devenue professeur. Il racontera son fils qui va s'installer dans la cuisine. Puis ce sera l'écailleur, l'éleveur d'huitres, qui parlera de son métier, de son statut d'agriculteur, des jours et des périodes, puis aussi de la mer qui sont ses champs à lui. Il y aura la vieille dame et les quelques légumes de son jardin. Ses mains solides et raides comme des mains d'hommes. Mais ce regard si bleu si profond. Demain elle sera peut-être avec une enfant, sa petite fille et ses yeux seront encore plus clairs et plus doux. L'enfant joue à la marchande et la femme joue à n'être que grand mère. Il y aura aussi les petits vendeurs de patisserie. Un petit couple, un petit étal : de très bonnes choes peut-être mais un peu trop chères. La vendeuse de miel du pays et le vendeur de fromages qui vendent uniquement leurs propres production. Il y aura les autres, les vendeurs d'utiles, les camions qui se déplient et qui firent longtemps rêver un petit garçon autrefois tant ils ressemblaient à l'imperméable des Marx Brothers : il en sortait de partout.

Puis on saluera les pharmaciens à l'intérieur de leur boutique. On croisera peut-être quelques amis. On fera peut-être quelque rencontre. On ira jusqu'au bout. On reviendra. On aura fait presque le tour du village enfin de son coeur entre les vieux remparts ou juste au bord.

On ramènera quelques emplettes : un poulet, des oeufs, quelques légumes, des huitres..."et ce dont tu auras envie !".

Des scènes qu'on imagine et on est prêt à attaquer un dernier jour de travail pour les autres. Puis la journée finie on ira récupérer un enfant dans sa nouvelle école d'ingénieur. plein de choses à raconter. puis, peut-être un autre s'il n'est pas déjà là. Demain le travail sera pour soi pour embellir sa maison..autant dire des vacances.

Alors en route !

Bonne journée à vous tous.

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Commentaires
P
Association d'idée<br /> http://images.allocine.fr/medias/nmedia/18/65/07/89/18900870.jpg
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D
Se balader, les mains derrière le dos, contempler ces petits riens et sourire de bonheur, entendre les mots et cet accent inimitable, les interjections bon enfant, se prendre à rêver que oui, on est bien là et qu'on prend le temps de le savourer.
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C
Demain je mettrai une robe légère, car l'été est toujours là, et je partirai sur ma bicyclette sentir le vent sur mes jambes et dans mes cheveux. J'arriverai au marché. Je poserai mon vélo. J'arpenterai les étals en sentant la légère palpitation des êtres que tout rassemble en ce lieu de vie.Et ce texte de Jacques, une fois de plus, reviendra me frôler de ses mots si bien choisis.
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S
C'est drôle comme les marchés d'un bout à l'autre de la France peuvent se ressembler! Je m'y croirai, l'accent n'est pas le même bien-sûr, (le rugueux cauchois qui mangent ses mots)mais comme la mer est proche, les produits se ressemblent...moules,poissons, bientôt coquilles St Jacques ;)... la crême fraiche et le fromage de pays, les poulets fermiers et le pain au lin...Les amis que l'on croisent, les rendez-vous aux prochaines réunions que l'on se rappelle,les paquets en papiers que l'on déballent comme des cadeaux en arrivant à la maison...Merci pour ce texte et à bientôt!
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I
En vous lisant, Jacques, j'avais l'impression de voir s'aligner un à un sous mes yeux les savoureux santons provençaux de la crèche.
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et pourquoi ne pas le dire ?
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