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et pourquoi ne pas le dire ?
19 septembre 2011

Mon cher cousin de Bergerac,

Si tu savais comme tu nous manques depuis que tu nous a quitté. Tout de toi nous manque . Tes mots bien sûr, ton savoir, tes coups de gueules et tes coups de poings, ton courage et ta tendresse.

Lorsque tu étais là, tu ne t'en apercevais pas tant tu étais occupé à écrire en secret pour celle que tu aimais et qui s'en aperçut trop tard. Nous admirions ton savoir, tes écrits, ton pouvoir et ta force. Nous passions des heures à la salle d'armes pour tenter de manier aussi bien l'épée que toi. Nous te suivions en secret lorsque tu partais regarder le ciel et parler aux étoiles. Nous aimions tes écrits. Nous aimions ta rudesse. Nous aimions ta sagesse aussi. Nous rêvions d'être comme toi capable de faire taire les sots par un seul bon mot et les autres par quelques coups d'épée bien ajustés aussi.

Nous aimions ta région rude et belle à la fois et tes bandes de cadets de Gascogne aux parlers si chantants, si roulants, si rocailleux aussi, parfois un peu envahissants.

Depuis que tu es parti, tout semble médiocre dans notre beau pays. Ceux qui  nous gouvernent ressemblent plus à des boutiquiers qu'à des chefs de guerre. Et ceux qui prétendent les remplacer ont des audaces d'apothicaires.

Heureusement pour nous, s'il ne nous reste plus les combats pour briller il nous reste les femmes pour tenter de mériter leur attention. Elles restent l'objet de notre incompréhension autant que de notre admiration. Elles continuent à se jouer de nous, à nous guider comme elles le désirent. Et nous on continue à se morfondre pour elles.On aimerait savoir leur parler comme tu savais leur parler et leur écrire comme seul tu savais le faire. Et lorsqu'on est à côté d'elles, on a tous l'impression d'avoir ton nez.

Ne me demande surtout pas de te dire ce que je pense de ton nez, je crains trop la force de ta réponse. Je te rappelle simplement une phrase qu'un jour tu m'avais dite en sortant de l'auberge après un repas bien arrosé.

A l'endroit où tu es tout doit te sembler bien plus simple et tu dois te dire que tu as raté quelques belles occasions. Fais en sorte de la-haut que pour nous ce soit plus simple.

En attendant je te promets de te donner plus souvent des nouvelles.

Je t'embrasse,

 

Ton cousin.

 

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Commentaires
L
Connais pas trop Jacques, mais si sa plume lui ressemble, il préfère une assemblée d'amis sans façons qu'une foule d'admirateurs, où les mettrait il? Sa femme devrait les recevoir, on ne laisse pas repartir les gens ainsi... :) :) :)
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H
PS également: cher cousin du cousin, cher cousin en somme, sachez que je trouve que vous les hommes êtes un monde bien obscur et incompréhensible parfois aussi... malgré le fameux sixième sens dont on nous affuble, le mien étant pourtant aigue !
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C
Vos mots sont toujours aussi tendres, ce qui me fait penser que votre regard doit l'être également. Je m'égare, je m'égare! Votre texte a mis de côté la flamboyance parfois agaçante de votre cousin, pour mettre en avant sa tendresse son humanité... et la vôtre! Bonne journée M Jacques!
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A
Puis-je vous l'avouer, Jacques : je n'aime pas trop votre cousin. Par contre, j'ai réagi au nom de cette ville près de laquelle j'ai vécu plusieurs années. Il faut aller à Bergerac, le samedi matin au marché, passer à la librairie "La colline aux livres", regarder la programmation de "Tapages", le ciné-club associatif. Puisqu'on est à côté, flâner sur cette place par ce cousin rendue célèbre.<br /> Et puis, aller dans les vignes, en automne. Aller "aux cèpes", glaner les chataignes. Manger les figues directement sur l'arbre, chaudes et sucrées. En donner, encore et encore, car on ne pourra jamais tout consommer, et le partage est si riche.<br /> Avoir peur des chasseurs, et être fâchée contre eux qui limitent le plaisir des fôrets aux couleurs flamboyantes.<br /> Attendre la neige qui bien sûr ne tombera pas ! Etre surpris de voir des fleurs en janvier, désirer le froid.<br /> Aujourd'hui, votre cousin m'est presque sympathique, il a permis l'émergence de souvenirs, pas si lointains finalement. Je vous le promets, Jacques : si je passe à Bergerac, j'irai saluer cet étonnant personnage.<br /> P.S Ce message ne vous fera pas arriver à beaucoup plus de commentaires sur votre compteur. Est-ce si important ?
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L
Texte si beau qui me fait penser à un des mes fils, Guillaume, qui pleure encore aujourd'hui, lorsqu'il regarde le film de l'épopée de ce cadet de Gascogne. Un grand romantique sans doute...
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et pourquoi ne pas le dire ?
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