Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
et pourquoi ne pas le dire ?
24 octobre 2011

Heure d'hiver

L'automne s'était maintenant bien installé. En quelques jours de vent et de froidure. Avec lui ce doux et étrange sentiment un peu mélancolique qui s'empare des êtres. Parfois insupportable mais le plus souvent teinté d'une certaine douceur, d'une vraie tendresse et de l'envie irréstistible de se rapprocher les uns des autres pour sentir la vie, pour sentir la chaleur, pour lutter contre ce temps devenu hostile. Les jours seront plus courts. Les soirs seront plus longs. Les feux accapareront nos regards et nous enchanteront de leurs belles couleurs.

L'homme aimait plus l'heure d'hiver que l'heure d'été. Elle lui semblait moins tricher avec le soleil mais à vrai dire cela changeait assez peu sa vie. Il avait  cessé depuis longtemps de courir après le temps, de surveiller sans cesse sa montre comme si tout dépendait d'elle. Il n'aimait pas qu'on appelle cette heure "heure d'hiver" alors qu'elle vient avec l'automne. Il aimait trop les mots pour se complaire dans de telles approximations.

Mais il aimait cet étange sentiment d'engourdissement qui s'empare des esprits et des corps qui semblent utiliser toutes leurs forces pour maintenir un semblant de confort face à ce temps devenu hostile. Et cette place laissée toute ouverte à l'imagination, aux projets, aux souvenirs aussi. Devant le feu on raconte, on imagine, on fait des rêves. On se réchauffe au bruit des mots et des souvenirs.

Et puis on retrouvait plus de place pour les livres, plus de place pour l'écriture. On se levera et on partira travailler en ayant accumulé l'énergie qui semble indispensable en ces moments. On reviendra content d'avoir "vaincu" le froid, le vent, la nuit. On laisse un peu le reste du monde entre parenthèses. On ne sort plus au jardin que pendant les quelques heures de plein soleil. On prépare déjà la maison à l'été. On imagine de nouveaux bonheurs et on accumule les matériaux pour les rendre possible.

Et en toile de fond de ces pensées s'agitent les ombres impalpables des autres, de ceux qu'on aime. Les contours des visages sont parfois un peu flous. Le temps ne compte plus. L'espace non plus. Vivants ou morts, proches ou lointains ils ont leurs places et ceux dont on ne connait pas le visage, ceux dont on connait seuls les écrits, parfois la voix, se dessinent eux-mêmes au gré du temps et des envies et prennent leur place dans ce doux monde de l'imagination.

Ecrire ces quelques lignes, avoir encore le temps de prendre un livre, se préparer ensuite pour une belle et froide journée et pour  belle semaine qui sera le temps des vacances pour beaucoup de ceux qu'on aime...et c'est tant mieux.

Bonne et douce semaine à vous qui lirez ces lignes...et bonne journée.

Publicité
Publicité
Commentaires
H
TOUT comme vous,je préfère l'heure d'hiver, plus en phase avec le soleil. <br /> Je me souviens de ma déception d'enfant: je croyais que chaque nuit "d'hiver" on avait une heure de sommeil gratos et pas seulemnt ce seul fameux samedi soir. Bon j'étais une gosse bizarre aussi.
Répondre
B
Je reviens bientôt Jacques, j'ai pris du retard de lecture, d'écriture aussi... un voyage, une petite lassitude et puis, un retour. A bientôt!<br /> Je suis contente de gagner une heure de jour le matin moi qui part travailler très tôt.
Répondre
C
Mes amis me sont témoins que la lumière me manque atrocement en hiver, moi qui suis une fille du soleil...Pourtant , à la lumière de vos mots, cher Cyrano, je me laisse conter l'hiver avec une douceur inédite. Sans doute, votre façon de décrire les plaisirs de cette morte saison me la fait paraître plus vivante, et que grâce à vous je vais progresser davantage encore sur la voie de la sagesse, celle qui permet de jouir de chaque moment de la vie malgré les aléas météorologiques.<br /> Une sorte de petit miracle en somme.
Répondre
Z
Vous transformez les choses au contact des mots, et cette façon de magnifier la vie qui embellit la votre, et la notre à son tour. la véritable adresse aux autres qui guettent vos mots, invisibles attendant à leur tour que vous leur donniez vie, à votre manière, à la manière de Jacques. Avec ou sans lumière qu'importe, que l'automne en ait décidé ainsi, à la lumière des âmes vibrant à l'unisson.<br /> Belle journée
Répondre
D
Tout ce que vos mots touchent se transforme-t-il en or? Comme j'aime cette évocation de l'hiver où l'on se blottit et se réchauffe à l'âme de l'autre.
Répondre
et pourquoi ne pas le dire ?
Publicité
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 240 205
Archives
Derniers commentaires
Publicité