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et pourquoi ne pas le dire ?
15 janvier 2012

Et le temps est passé...

...trop vite. Beaucoup trop vite. Le mois de Janvier a commencé à filer. On a vu la lune monter dans le ciel, puis son grand cercle blanc, et hier soir l'homme constatait comme il s'était déjà réduit. Le temps a filé. Il a fallu remettre les choses en ordre. Le travail s'est imposé, implacable. Les jours sont redevenus fatigants, les soirées trop courtes et les nuits toutes prises au repos nécessaire. La tête est encore pleine d'images de vacances, d'endroits inconnus ou étranges, d'arbres, d'animaux et de paysages inattendus. Et surtout d'images de bonheurs, d'attentes, de petites têtes blondes et d'autres, plus grandes et toutes aussi aimées. Une envie de raconter, des mots qui s'alignent, qui se mettent en place, qui s'organisent mais n'arrivent pas encore jusqu'à l'écriture. L'homme a aussi retrouvé après cette parenthèse la vie, les hommes qui s'agitent, petits pions ridicules. Partout on s'agite, c'est la crise : on a perdu le triple A. On s'accuse. On se renvoie des chiffres. On oublie ses excès. On oublie ses propres abus. On aurait bien du se douter qu'il fallait travailler, qu'il ne suffisait pas de dire ou d'échanger. Les hommes politiques se rejettent à la figure des mots, des injures, des explications. Ils sont intelligents. Ils savent bien que chacun est responsable mais le pouvoir, cette proie qu'ils voudraient conquérir, et qui finira tous par les terrasser, les entraîne à tous les excès et à tous les mensonges.

Heureusement il y a les gens. Les "nous", les ordinaires, les gens de la rue et les gens des maisons. Il y a ceux qui mènent des vies qu'ils croient petites. Ils n'ont pas trop de prise sur ces grandes manoeuvres et sur ces grands discours. Ils savent qu'au final ce sont eux qui paieront mais ils ne se sentent pas victimes. La vie qu'ils ont choisie est faite de petites choses, de petits gestes, de petits bruits et de petites délicatesses, de grands moments de coeur et de moments de doutes. Ils ont choisi d'être et non pas de paraître. On ne parlera jamais d'eux. Ils n'auront pas de rues à leur nom. Simplement quelque part à d'autres endroits du monde une étincelle qui s'allume dans le coeur et dans la tête d'un autre et au milieu de cette étincelle leur visage qui apparaît, parfois flou, parfois juste associé à un geste, à une idée.

Eux, ils savent. Ils savent qu'ils vivent au-delà des crises même des plus grandes. Ils savent que ce sont leurs petits gestes, le lit fait, la table débarrassée, le toit sur la maison, le linge qu'on remplace, l'outil dans la main, le pauvre nourri, le sourire donné, la chaise devant la porte,  la monnaie rendue, le mot qui réconforte, que c'est tout cela qui fait grandir le monde, qui donne à la terre ses couleurs. L'homme était de ceux qui savait qu'au dessus de tout ça existait un ordre, un vrai, impossible à comprendre mais qu'il sentait bien.Que Quelqu'un gérait et il savait même Son nom. Car il était comme eux, les gens, les petits qui ont gardé de l'animal cet instinct qui fait sentir les choses et comprendre sans voir. Il sentait malgré tout cet éternel amour qui lui convenait bien. Il aurait aimé le partager, le faire savoir mais ne savait comment.

Curieux, se dit-il alors même qu'il écrit ses lignes, que ces sentiments qui l'agitent en ce moment. Ce sentiment d'écriture automatique, de mots qui s'enchainent au rythme de l'esprit, sans ordre, d'images un peu confuses.

Cette semaine il n'a pas trouvé le temps même d'écrire, juste quelques mots notés, quelques phrases, quelques idées qui se bousculent. Il n'a pas trop non plus trouvé le temps du recul nécessaire. Il est allé voir les blogs qu'il aime. Il y a trouvé les milles choses qui l'attirent. Des bonnes et des mauvaises nouvelles, des sourires, des élans, des sentiments confiés, de bons mots, de belles images. Il y a environ un an il décidait d'écrire à son tour. Il s'était d'abord donné un rythme puis c'était dit que c'était ridicule. A quoi servirait-il de se donner une contrainte de plus. Il fallait que ce blog reste le bonheur de partager, de se donner, de se dire. Puis les premiers mots des lecteurs, le bonheur des courriers reçus, la confiance, les compliments aussi, il eut envie d'écrire plus souvent. Dans ces journées se nichent maintenant quelques "moments de blogs", des textes qui se construisent, des idées, des mots. Il est obligé de se dire d'atttendre, de faire d'abord ce qu'il doit faire pour lui et pour ceux qui l'entourent. Il y a de nouveaux noms dans la liste des noms qu'il aime. Parfois il peut y associer un ou plusieurs visages, ou des endroits, des maisons, ou bien encore des récits et des souvenirs. Il y a des échanges, de vrais échanges sans se voir sans s'approcher ou chacun livre uniquement ce qu'il veut livrer ou parfois un peu plus qui lui échappe, le signe de vraies amitiés. Il se demande alors le pourquoi de cette "virtualité" puis il se dit qu'il en est ainsi avec bien des gens qu'ils aime, qu'il a vu si peu ou depuis si longtemps que leur image n'est pas tellement plus nette mais que se sont tissés doucement entre lui et eux, imperceptiblement des liens invisibles et pourtant si forts. Il y a des sites où il se retient parfois d'aller, d'autres où il se retient d'écrire. Il essaie de comprendre, de sentir, de s'organiser. Il sent que d'autres ont comme lui besoin de se concentrer sur leur présent, un enfant malade, un travail à finir, un examen à préparer,une maladie à vaincre, des souvenirs à oublier, une absence à combler, un enfant à accueillir dans la chaleur d'un corps qui s'agrandit, une journée de demain ou d'aujourd'hui qu'il faut organiser, et même un défilé de mode à préparer, une absence à combler, des têtes d'enfants qu'il faut remplir et surtout construire. Ils se dit qu'il faut qu'il so'rganise pour lire mieux ces milliers de pages qui lui sont données, qu'il doit arrêter de compter sur le seul hasard.

Le temps est passé. Le jour est complètement levé. Un dimanche. Un beau jour. Il faut vite prendre le temps de le vivre. Mais pas sans remercier ceux qui liront ces quelques lignes, qui les enrichiront de leur amitié, de leur douceur, qui viendront mettre leur "patte" ou simplement leur regard ni sans leur souhaiter à eux aussi un très bon dimanche et d'ici que l'écriture revienne un bon début de semaine.

A bientôt, mes amis.

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Commentaires
B
Bonjour Jacques, voici deux trois jours que je ne suis venue et je lis que vous, vous pensez à nous et c'est tellement vrai, tellement ce que nous ressentons en écrivant nos petits bonheurs, nos petits malheurs, nos grandes joies ou nos inquiétudes ou... rien. Vous avez raison, rien ne sert de se forcer.
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J
Je ne saurais vous dire en lisant vos écrits combien l'austérité se fait tendre pour moi... <br /> <br /> Vos lignes noires sur blanc que seul le bleu borde ont comme un doux parfum du mystère de l'homme.<br /> <br /> Je cherche, j'imagine... je lis, je me transporte... ailleurs... vers des montagnes qu'un jour je vis voisines.<br /> <br /> Vos mots je les comprends, comme un écho d'ami, comme un souffle marin... des rencontres de vie.<br /> <br /> Ici, des pages entières qui livrent sentiments... il n'y a rien d'austère, du vrai et du vivant!<br /> <br /> Monsieur, je vous assure que je crois comme vous... l'étrange du mystère des amitiés pour nous.<br /> <br /> Au plaisir de vous lire, au plaisir d'amitiés, encore encore s'écrire... peut-être se rencontrer?
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L
Nous sommes nombreuses je crois à attendre vos billets, mots de douceur, mots pansements quand on a le coeur à l'envers, mots que l'on sent forgés dans l'éternel recommencement de la vie des hommes.
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B
J'ai longuement attendu ce nouvel article. Le voici ce matin, une nouvelle fois faisant bondir ce coeur en résonance avec la vie, la vraie, celle qui naît de l'intérieur et qui s'accorde humblement à tous ces événements extérieurs quand on sait que Ce Quelqu'un auquel on accorde sa confiance est bien là pour nous assurer que Tout Est!<br /> <br /> Votre texte me fait penser au conte de Saint-Exupéry. Vous êtes le merveilleux Petit Prince qui prenez le temps d'apprivoiser les mots du coeur et de nous les livrer....<br /> <br /> "C'est le temps que tu prends pour ta rose qui fait ta rose importante et unique"<br /> <br /> C'est le temps qu'il nous faut pour "habiller notre coeur" à la rencontre de ce billet qui fait de ce billet sa saveur et son parfum...<br /> <br /> Sans se voir, sans se connaître,nous créons des liens. Nous sommes tous reliés par cet Esprit d'amitié vraie et sincère et d'un bout du monde à l'autre bout du monde, votre écriture, votre pensée peuvent être propices au changement.<br /> <br /> Votre sentiment d'écriture automatique, je le partage avec vous pour l'avoir aussi ressenti. Je crois que c'est un don précieux qui nous est donné pour laisser trace de ce qu'il y a de plus intime à partager: le bonheur de vivre et de croire que de ce monde agité autour de nous naîtra l'éclosion d'un monde nouveau fait d'amitié et de fraternité.<br /> <br /> Bonne journée ami Jacques et vous aussi amies <br /> <br /> lectrices.
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M
Encore une fois je suis enchantée par cet article que je suis venue lire et relire encore .<br /> <br /> Longue vie a ce blog ,à la douceur et à l'amitié !!! :-)
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et pourquoi ne pas le dire ?
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