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et pourquoi ne pas le dire ?
28 janvier 2012

Une histoire d'amitié...et de souris

Il n'en parlait plus de SA petite souris ...tant elle lui était maintenant devenue familière. Depuis ce jour où il 'avait par mésaventure recouverte de plâtre. Elle le suivait partout. Elle se glissait sur son épaule. Elle lui disait à l'oreille des choses amusantes ou émouvantes. Il était seul à la voir. Non ! Pas tout à fait. Il connaissait aussi deux petites filles à qui il l'avait fait connaître. Il avait fallu pour ça qu'elle traverse la mer : Elles étaient tout de suite devenues amies. Pour les adultes c'était plus difficile de leur parler de cette souris extraordinaire. Alors, lorsqu'elle venait avec lui dans quelque endroit que ce soit, il lui demandait d'être discrète et de ne pas se livrer à une de ses milles facéties qui pouvaient parfois lui poser problème. Depuis ce jour où elle lui avait chatouillé l'oreille et où il avait éclaté de rire au plein milieu d'une réunion sérieuse et rasante.

Il l'envoyait parfois en mission, profitant de sa petite taille, pour espionner ou plutôt pour aller voir discrètement ce que devenaient certains de ses amis. D'ailleurs un jour il vous racontera certain de ses rapports. Parfois même lorsqu'il n'avait pas le temps d'aller sur les blogs, il lui demandait de lui en faire un résumé. Et pendant son travail, elle racontait les amis, les pages, les images, les sons.

Le travail qu'il faisait en ce moment était peu bruyant. Il redonnait à de très vieux murs leur allure d'avant. Un savant mélange de chaux, de sable et de plâtre, des méthodes anciennes, des doigts qui s'usent un peu, des échelles un peu hautes mais le vrai bonheur d'une belle réalisation. Sur ce chantier il lui arrive de parfois s'ennuyer un peu. Il avait essayé de mettre la radio mais très vite ces bruits du monde le lassaient. Il n'aimait pas ces ambiances de crises, d'accident et d'éléctions où l'homme semble donner de lui-même ce qu'il a de pire : la flatterie, l'acharnement, l'humour trop facile, les convenances. Ce moment où il faut vite trouver le bon côté et s'y trouver de nouveaux maîtres.Très vite il l'arrêtait, préférait le silence et commençait à entendre les premiers chants d'oiseaux. Sines de  printemps qui ,en Provence, prend toujours un petit temps d'avance.

Alors elle se nichait dans le creux de l'épaule la moins mobile et lui parlait ou dormait. ils prenaient leur repas ensemble. Elle se contentait des miettes et refusait le café qui l'empéchait de dormir et d'être éveillée la nuit, ce moment terrible où ce sont les chats qui vous guettent. Et cette présence sur son épaule avait quelque chose de doux aussi dans sa permanence, dans sa capacité à venir quand il en avait besoin. C'était une souris "fille" et c'était la première fois qu'il communiquait ainsi avec quelqu'un de l'autre sexe. Les femmes l'émerveillaient. Il lui avait été assez difficile de trouver parmi toutes celle qui était vraiment la sienne. Il aimait à l'aimer, à s'y tenir et à s'en réjouir mais il restait émerveillé des grâces que toutes semblaient posséder. C'était curieux ce plaisir qu'il avait à les côtoyer. Enfant cela inquiétait son père jusqu'à ce qu'il acquit la rudesse, l'absence complète de finesse, un certain goût du risque et des sports violents qui avaient fini par le rassurer.

Alors difficile de trouver une telle intimité sans risquer quelque aventure périlleuse. La petite souris savait s'éclipser lorsqu'il était avec les siens et ne venait que lorsqu'elle savait qu'elle ne gênerait personne. Lorsqu'il se réveillait la nuit, à peine était-il à sa table de travail qu'il la sentait sur son épaule. Alors elle se taisait. Parfois même elle se rendormait. Elle savait qu'il avait besoin de calme et qu'il allait retrouver ses autres amis les mots.

Lui s'inquiétait de son avenir. Il se demandait combien de temps vivaient les souris. Ça ne servait à rien. Elle ne voulait pas dire son âge...coquetterie de souris. Il concluait en se disant qu'une souris qui parle c'est plutôt assez rare et qu'alors elle pouvait bien peut-être durer plus longtemps que lui.

Elle n'est pas là pendant qu'il écrit ses lignes. Il l'a chargé d'une mission spéciale. il ne veut pas qu'elle sache tout le bien qu'il dit d'elle (elle prendrait peut-être un peu trop d'assurance, de "toupet"...).

Il pourrait en parler des heures mais c'est samedi, ce jour merveilleux où il faisait chez lui ce que la semaine il faisait chez les autres. Alors il faut qu'il laisse son clavier; Il doit tirer sa révérence et simplement vous dire qu'il vous souhaite un bon week-end. De toute façon il en reparlera.

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Commentaires
H
eT LA SOUris, a t elle imprimé ses pattes dans la neige aujourd'hui ?
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H
C'est curieux, lorsque je viens ici, mais aussi lorsque je visite d'autres lieux, je me sens comme une petite souris qui regarderait par la fenêtre les habitants de cette jolie maison chaleureuse et vraie en se disant qu'il doit faire bon s'y installer. Elle doit se sentir bien la petite souris de cet endroit.
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H
Ah ces fameux chants d'oiseaux ! Comme je les aime !
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D
Chère Petite souris, je sais que toi, tu ne t'y trompes pas: finesse et sensibilité, poésie et générosité ne sont pas toujours synonyme de féminité, c'est ce qui t'a séduite chez ton protecteur, n'est-ce-pas? Inutile de rougir, c'est tout à ton honneur. Prends soin de toi et surtout évite les gros matous qui sévissent ces nuits-ci.
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M
J'imagine votre souris tout droit sortie du roman " du vent dans les saules (The Wind in the Willows, 1908) écrit par le romancier écossais Kenneth Grahame . Donner vie à cette petite souris nous apporte bien du bonheur à lire :-) merci Jacques et bon dimanche ! <br /> <br /> La neige nous enveloppe totalement ce soir en Ariège quel bonheur !!!
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et pourquoi ne pas le dire ?
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