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et pourquoi ne pas le dire ?
24 mars 2012

Retrouvailles

Mon cher blog,

 

Si tu savais comme j'ai trouvé long le temps depuis le jour de notre dernière rencontre. Un long temps de travail et de fatigue. courbé par l'effort et fatigué par de trop dures journées de travail. Une sorte de défi : j'étais parti pour remettre en état une belle chambre, au sud, dans une belle demeure. Une grange, devenue ferme en prenant son indépendance, puis se donnant des allure de bastide avec l'enrichissement de ses propriétaires. Deux magnifiques platanes légèrement décalés lui donnent de l'ombre aux beaux jours, lorsque le soleil de Provence est bien trop chaud. Entre les deux, une belle fontaine de pierre vient dispenser de la fraicheur et de l'humidité. L'eau de la fontaine retourne dans une sorte d'étang, un peu plus loin, aménagement un peu insolité mais qui donne au parc des allures de château. Une maison comme celles que j'aime. Des propriétaires à la hauteur : de l'allure, de la classe, un "je ne sais quoi d'anachronique", mélange de fortunes anciennes, de beaux noms, d'enfants nombreux et des rigueurs de la crise et de l'époque aussi. Il s'agit de redonner à la pièce ses couleurs d'avant, du temps de la modestie et de la discrétion de ces belles demeures : enlever les oripeaux qui recouvrent avec prétention les beaux murs de chaux et de plâtre, et retrouver sous une moquette "parisienne" le sol d'origine, puis recouvrir les murs de blanc et lustrer le vieux sol, s'il en est digne, ou le refaire, s'il a trop souffert. Un enjeu bien simple, mais c'était sans compter sur la qualité du travail des artisans qui m'ont précédé dans cette pièce. J'ignore s'ils avaient aimé ce qu'ils faisiaent alors...mais c'était bien fait. Les papiers furent bien durs à arracher des murs et emportaient avec eux des monceaux de plâtre, et, sous la moquette, une épaisse colle recouvrait un ciment compact comme jamais je n'en avait enlevé. Aucun outil possible : ils auraient ébranlé la maison. Uniquement les bras, les carreaux grattés les uns après les autres, plusieurs milliers, l'angoisse de découvrir qu'ils étaient  abîmés. Les bras lourds, les poumons pleins d'une poussière trop légère pour ne pas s'infilter et trop lourde pour respirer autrement qu'avec peine, des mais, des bras et des épaules meurtis le soir, un sommeil agité et difficile :Zola en plein 21ème siécle.

J'exagère à peine, un peu pour me faire pardonner de ne pas t'avoir donné de nouvelles, un peu aussi comme un enfant pour me faire plaindre et consoler parce que c'est si doux. Mais il est vrai que le soir, la fatigue m'emportait sans que je puisse faire quoi que ce soit d'agréable et le week-end qui sépara ces deux dures semaines ne me permit rien d'autre que l'odinaire travail d'un jardin qui s'impatientait.

J'osais à peine le soir parcourir quelques pages de blogs et le matin j'avais juste le temps de l'ordinaire. Même l'esprit, embrumé, refusait de laisser les mains aller jusqu'au clavier. j'assistais impuissant aux bonheurs des uns, aux tristesses des autres, aux doutes et aux inquiétudes aussi qui menacent parfois dans ces périodes où le temps changent et où l'assoupissement de l'hiver laisse place aux vrais signes du printemps.

Pendant ce temps, les haies verdissent très vite, les bourgeons accélèrent leur rythme, les premières feuilles apparaissent, le jardin explose et a besoin d'aide. Il est tout petit mon jardin mais il se donne des allures de grand quand il appelle aux soins.

Mais rassure-toi mon cher blog, le travail de cette semaine va redevenir plus normal, je te promets de m'occuper de toi, d'aller de temps en temps me poser sur une page, ou l'autre, d'écrire quelques lignes. En même temps, le soir, le travail fini, j'irai écouter mon jardin et lui donner de l'aide, et au petit matin fenêtres et volets ouverts j'écouterai avec émotion  mille cris d'oiseaux. On retrouvera le temps de se parler tous les deux, et même si le matin tarde une heure de plus, on trouvera encore plus de temps le soir. Je saurai me réjouir du bonheur des uns et j'essaierai d'apporter aux autres un peu de présence, un moment assis à côté d'eux.

Mais tu vois, à peine avec toi, mes doigts ne savent plus s'arrêter; Il faut pourtant repartir à des tâches plus douces et te promettre que je reviendrai vite, non sans t'avoir souhaité à toi et à tous ceux qui me font la charité de me lire, un très bon week-end sous un ciel si doux que partout la France doit ressembler à ma belle Provence.

A si j'oubliai, mon cher blog, je t'embrasse et te remercie d'avoir su attendre sans te plaindre d'un si long sllence.

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Commentaires
H
Contente de vous relire et merci encore et encore de vous être assis "à côté" de moi quelques instants hier, j'en ai été très touchée.
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B
Après un si long temps d'absence mais si rempli pour vous, merci de ce retour Maître Jacques. J'ai tenté de vous laisser un message hier mais cela ne fonctionnait pas... je n'ai pu vous souhaiter un bon dimanche et je vous souhaite une belle semaine, moins laborieuse, moins épuisante, je l'espère pour vous. Cet air de printemps qui réveille nos envies de semis risque de nous tenir plus souvent loin des claviers. Même si la visite devient moins régulière elle demeure un plaisir. Bonne semaine!!!
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A
Comme vos mots m'avaient manqué, comme j'avais hâte de les retrouver! <br /> <br /> <br /> <br /> Prenez soin de vous Jacques, douce nuit.
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Z
Heureuse de vous retrouver dans les mots et leur présence tant incarnée. Je compatis pour les papiers peints à décoller, si soigneusement collés, que le travail de préparation des murs est bien plus fastidieux et long que le fait de les peindre. Reposez-vous bien, alors ...<br /> <br /> Amitiés
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C
Contente de vous revoir, Jacques<br /> <br /> Mais un peu inquiète de lire que vous vous épuisez à votre travail ;-(
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et pourquoi ne pas le dire ?
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