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et pourquoi ne pas le dire ?
3 avril 2012

Du temps, des petits riens....

Du temps perdu ou du temps donné. Une grosse heure due à une bêtise. Un tuyau oublié. Un bassin vidé qu'il faut remplir vite, avant toute chose. Une grosse heure de retard dans des travaux urgents mais ne rien pouvoir faire de plus... qu'attendre. Pas le temps de mettre autre chose en oeuvre.

Alors une heure gagnée pour l'écriture. Mais une heure imprévue sans trame, sans scénario, sans histoire. Une heure sans petite souris maligne pour me souffler à l'oreille. Une heure où les doigts, sur le clavier, se mettent en écriture automatique et où on laisse les mots prendre le contrôle. De quoi va-t-on parler ? Du temps qui passe et qui grisaille, promesse de pluie pour des paysans impatients de voir reverdir les prairies et arroser les champs ? De cette heure du matin trop tôt qui ne plaît pas trop à l'homme qui se lève très tôt et pour qui le jour vient trop tard ? Du temps qui court et qui passe trop vite sans qu'on le voit bien filer, dans cette ronde infernale où les heures se remplissent de travail, et de travail ...et de travail ? De ces petites déceptions qui peuplent trop souvent le quotidien ? Ou de ces grandes joies qu'il faut apprendre à découvrir, puis à cerner, puis à étreindre avec passion ? Parler des cloches du clocher de mon village qui viennent de sonner l'angélus du matin et qui sont surprises de me voir à cette heure ailleurs qu'au travail ? Parler de ce temps imprévu comme celui de l'élève malade qui reste à la maison entre fièvre et récompense ? Que faire quand tout autour de soi s'agite de façon ordinaire et que le hasard bouleverse ce "foutu" emploi du temps qui vous contraignait encore il y a quelques minutes. Prendre cette heure pour lire ? Impossible, c'est fait. La tête est pleine des lectures ordinaires du soir et du matin. Il ne faut pas en changer le rythme ? Prendre le temps pour rêver ? Impossible aussi :il faut surveiller de temps en temps le bassin qui se remplit et rester attentif ? Prendre le temps pour imaginer comment rattrapper ce temps perdu ? Non ! tant pis, on en fera son deuil une fois pour toute. On se dira que c'est du temps que le Bon Dieu nous a donné pour mettre un peu de soleil sur cette journée sombre ou pour nous faire comprendre qu'elles sont bien illusoires toutes ces priorités. Un petit incident et tout l'édifice s'écroule...et c'est tant mieux. Et le temps qui passe qu'on mesurait en mois, puis en années et qu'on mesure aujourd'hui en dizaines. On change d'aune avec le temps qui passe. On agrandit les sabliers.

Une pause : le bassin n'est pas rempli et le puit ne s'est pas encore complètement vidé. On arrivera peut-être à remplir le bassin sans que le puit ne s'assèche et on gagnera un peu de temps alors. Il ne faudra pas attendre que le puit à nouveau se rengorge et laisse venir l'eau de la nappe. S'emerveiller de la générosité de cette nature qui nous donne l'eau ainsi sans compter. Juste de temps en temps elle nous fait patienter un peu pour nous montrer qu'elle n'est pas un droit... mais un don.

Un bruit : le chat a profité d'un moment d'inattention pour forcer la porte et pénétrer dans la maison qui lui est, de coutume, interdite le jour. Il va se cacher. Je ne le trouverai pas. Il aura volé une journée au chaud. Le chien, moins malin, ou plus docile, restera dehors seul sans sompagnon à attendre le soir le retour de ses maîtres. La vie va. La vie avance, au grè de ce que nous croyons maîtriser...et surtout de ce que nous ne contrôlons pas. La vie s'avance, le temps passe. Vite la tête se remplit de ceux qu'on aime. Ils sont près. Ils sont loin. Ils sont au travail. Ou, de l'autre côté de la mer, ils dorment encore dans la nuit. On pense à eux tous. On en réunira quelques uns pour le week-end de Pâques. On aimerait que soient toujours réunis tous ceux que l'on aime...On sait que c'est folie, que ce n'est pas possible, qu'il faut le manque pour mieux sentir la présence.

Une autre pause : le débit baisse et le bassin est presque à nouveau rempli. Pourvu que le flot demeure ! On commence à ranger ses affaires. On va fermer l'écran sur le clavier. On va reprendre ses clés, fermer la maison et repartir.

Et l'heure est finie et le temps redonné aux tâches. Merci pour cette pause qui un matin maussade a remis de l'ordre dans ma tête, dans mon coeur...et dans mes priorités.

Bonne journée à vous tous. Lecteurs de mes petits riens qui me comblez souvent de si gentils échos.

L'horloge sonne la demie. Un seul coup. Et l'homme repart au travail....

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Commentaires
Z
L'imprévu qui vous force à la pause ... c'est bien pour nous qui ne nous lassons guère de vos mots. <br /> <br /> Bien à vous
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C
Problème<br /> <br /> <br /> <br /> Sachant qu'un bassin se vide à la vitesse d'une grosse bêtise de tuyau oublié, sachant que dans le même temps un puits le remplit à la vitesse bienfaitrice de l'eau offerte comme un don par la nature prodigue, combien de temps pourrons-nous profiter de la plume matinale de l'homme et nous bercer le coeur de ses petits riens, avant que le bassin ne soit plein?
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M
Finalement certaines bêtises ont du bon lorsqu'elles permettent de pouvoir vous lire encore :-) courage pour cette nouvelle journée ! <br /> <br /> et priorité au bonheur !! ;-)
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et pourquoi ne pas le dire ?
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