Et que faire de ce temps ?
De ce temps reçu en excès, la nuit. Tout à coup la nuit qui s'arrête, le sommeil qui part dans laisser de trace de fatigue mais simplement un peu plus de temps. Du temps de la nuit, du temps de la lecture, du temps de l'écriture, du temps de la pensée. Bien sûr, il y aura ce coup de pompe après le déjeuner, une brutale envie de dormir mais si courte et si facile à combattre. On se dira demain : "il faut te coucher plus tard !" . On le fera mais on se réveillera aussi tôt. rien ni fait, ni la fatigue, ni l'action. On se devrait d'en profiter de faire les milles choses en attentes parce qu'on les fuit. Souvent ces choses on pourrait aussi les faire la nuit. Mais si on se lève sans essayer de se rendormir pour éviter que le sommeil volé ne se transforme en mauvais rêves, on n'en a pas pour autant plus envie de ces choses qu'on n'aime pas faire.
On se lève, on papillonne entre quelques pages lues et quelques lignes écrites. Dès que l'heure le permet on se permet un petit déjeuner très tôt dans le matin. On se construit la journée qui va venir dans la maison encore endormie. Un emploi du temps qu'on ne respecte jamais, parce qu'on ne sait pas mesurer le temps, parce que (même s'il arrive qu'on peste) on aime aussi se mettre dans le temps de l'autre et dans ses choix et ses occupations. On savoure cette étrange paresse qui consite à ne pas dormir pendant que les autres dorment. Parfois au hasard des pages d'un livre un peu plus ardu, le sommeil réapparait comme un voleur et on se retrouve un peu plus tard endormi sur la page, et le corps refroidi nous rappelle à la sagesse.
Il arrive alors que l'on remonte vers le lit pour quelques heures ou quelques minutes mais le plus souvent le vrai matin est déjà là qui nous rappelle à la vie, la vraie, l'active, celle où on fait, où on ne rêve plus.
Les animaux le savent qui restent chacun dans leur coin sans manifester encore leur présence. Au début ils brisaient aussi le cours de leur sommeil mais ils ont vite compris que c'était assez imprévisible et que ce lever "trop tôt" n'était pas la vrai fin du sommeil, ni le vrai réveil de la maison mais une simple parenthèse, un rêve éveillé où les personnages de la vraie vie n'ont pas trop leur place.
Merci, mon Dieu, pour ce temps donné. Parfois, un peu plus courageux, je prends vraiment conscience de ce cadeau et je vous en retourne une petite partie en prière. Mais peut-ôn encore parler de prière quand la contemplation se mèle ainsi à l'agitation des joies et des plaisirs glanés dans le quotidien .Mais tiens ! ce matin, c'est dans l'écriture que revient le sommeil et je vais rejoindre le lit la tête encore pleine des ces lignes et atttendre dans le sommeil peut-être retrouvé le début du lundi de pâques, ce dimanche qui tombe en semaine.
Toutes les petites ombres magiques de ceux que j'aime, qu'ils soient loin ou qu'il dorment sous mon toit en ce temps béni de retrouvailles, vont à nouveau s'agiter doucement dans la nuit pour le plus grand bonheur.
Bonne journée !