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et pourquoi ne pas le dire ?
19 juin 2012

Le choix

Et ce sera jeudi.

Et ce sera le jour de son anniversaire.

Je ne sais pas vraiment comment cela se passe. Alors j'imagine. Ils sont plus de 150 dans une grande et belle salle, imposante et solennelle. Ils attendent ce moment depuis neuf ans et parfois davantage. Ils ont tous le même uniforme. Ils ont choisi de servir en guérissant et en soignant. Des années déjà qu'ils soignent, qu'ils guérissent et qu'ils consolent. Des années qu'ils cotoient la peine, la misère et la détresse et qu'ils travaillent à l'affaiblir. C'est leur guerre. Et c'est aussi pour ça qu'ils portent ce bel uniforme.

Et maintenant c'est le jour du choix. Ils vont passer les uns après les autres dans l'ordre d'un classement de dizaines d'examens, de concours, de stages accumulés. Un long parcours commencé dès la terminale et qui leur a semblé souvent très long.

Alors son père l'imagine. Il avance. Il annonce son choix. Il a pu obtenir le bateau convoité. Le bout du monde. Un endroit si loin que ce sera très long pour aller le voir. Un bateau très loin dans des pays qu'on imagine à peine. De très longues navigations. Le souvenir d'heures, de travail, d'attentes, de bonheurs, d'angoisses, de messages échangés, de révisions difficiles et solitaires.

Et on se sent petit. Et on se sent loin. Et on est fier de ces enfants devenus femmes et hommes. On se sent grandis de leurs forces, de leurs savoirs et de leurs réussites. Ce jour et les jours qui viennent seront dans cette attente là et dans mille autres attentes. On sait que c'est leur vie et leur destin. On sait que les chemins chaque jour un peu plus se séparent. On sait aussi que reste ce lien immortel d'amour qui s'est tissé, heure après heure, jour après jour.

Il a choisi. Ses yeux brillent. De bonheur et d'émotion surement. Il a choisi et quelque part des coeurs de parents, de frères et soeurs, d'amis, de professeurs sentent passer en eux à des lieues de distance un souffle étrange passer en eux. Un drôle de courant d'air à la fois chaud et froid...en tous cas humide, vu les  gouttes qu'il laisse dans les yeux

Et les jours vont être encore très longs jusqu'à ce coup de fil attendu...ou ce message : "C'est fait". Et le travail du coup passera plus vite. Et le corps oubliera sa fatigue. Et la tête sera pleine d'un bonheur de plus. De ces petits et grands bonheurs qu'il est parfois difficile d'attrapper et qui ces jours semblent si faciles. Et ce matin de "quelques jours avant", son père, en enfilant sa tenue de travail sera une fois de plus heureux.

Alors amis, qui m'ouvrez votre maison pour que je tente de l'embellir, ne vous étonnez pas de ce supplément de bonheur et du sourire peut-être un peu niais qu'affichera aujourd'hui l'homme qui ce matin écrit et qui dans quelques heures aura repris ses vrais outils.

Mais le jour qui s'est vraiment levé et la lampe devenue inutile rappellent que c'est l'heure.

Alors en ce jour, un de plus, j'ai envie de remercier et de partager avec tous ceux qui me font la grâce de me lire, ce bonheur en cours, à venir, en attente.

Bonne journée à tous. Je vous souhaite tout le bonheur du monde et je vous invite à partager le mien.

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Commentaires
H
Je pensais l'avoir écrit, en fait non, alors bravo , profitez de toutes ces joies, je n'en doute pas une seconde !
Répondre
H
Après cet hiver si froid et plein de doutes, ç'est tellement bon de vous lire heureux !
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C
Quelle belle et douce à lire votre fierté... Pensées pour vous...
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C
et alors ?c'était beau ? nous raconterez vous...
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C
Quelle belle émotion transmise aujourd'hui ; elle me laisse les yeux larmoyants.
Répondre
et pourquoi ne pas le dire ?
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