Douche écossaise
Une certaine douceur régnait dans sa vie depuis ce soir de fête. Ce temps d'automne incertain n'arrivait même pas à le décourager. Un vrai sentiment de plénitude, de réussite. L'envie d'écrire revenait de plus en plus fort. L'envie d'aller plus loin, de dépasser la page d'un jour, de replonger dans les souvenirs, dans les photos, dans l'histoire familiale, de trouver un sens à tout cela, de dénicher le personnage qui ferait la liaison et de raconter et raconter encore.
Puis le paysage s'assombrit. Un papier blanc, triste, agressif. Un vieux reste d'une activité arrêtée un peu trop durement. Des vieux restes de dettes. De temps en temps elles ressortent. On calme le jeu, puis on oublie et le calme revient. Puis un coup de fil, un ami, une autre dette...mais une dette d'honneur. Un ami qui lui avait téléphoné un jour, dans une période très difficile. Un ami de toujours. Il avait écouté en silence puis il n'avait rien dit. Deux jours plus tard, un mot, une grosse somme. "Cet argent je l'ai et, pour l'instant, il ne me sert guère. alors si tu en as besoin..." Le lendemain suivait une autre somme identique. L'argent de l'amitié, de la délicatesse.La dette d'honneur, celle qui grandit celui qui donne sans abaisser celui qui reçoit.
Et là, ce coup de téléphone :"Ca m'arrangerait, si tu le peux, que tu me rembourses." Pas d'exigence, un vrai besoin mais une vraie pudeur. Alors l'homme se met à rechercher les moyens de rembourser. L'esprit qui rêve, qui s'emballe, qui s'agite. Les rêves les plus insensés. Même le ticket de loto et les rêves énormes qui l'accompagnent. Un esprit agité qui a besoin de se calmer. Des réveils de nuits que même la rêverie ne peux apaiser. Le temps est là mais l'écriture ne vient pas. Seule reste l'insomnie.
Alors se reprendre. Trouver des solutions. Se rappeler que ça va bien, en tout cas que ça va mieux. Les bras ont pris le relais du travail intellectuel et ont bien réussi la transition. La passion, le plaisir sont devenus métiers et de nouvelles sensations sont nées. On oublie les papiers blancs, les désagréables. On trouve toujours des solutions. On est surpris que, quel que soit l'endroit qu'on appelle, il y ait toujours quelqu'un prêt à écouter, à vous aider à en sortir. On regarde autour de soi. on se rassure : Le Ventoux est toujours à sa place, la maison toujours aussi solide, la famille présente. Et elle, l'amie de toujours, mieux l'épouse, la compagne qui sait trouver les mots qui apaisent.
Le rêve se reconstruit. On retrouve le chemin d'autres rêves. On se croise dans le monde de l'imaginaire. On revient timidement lire ses amis. parfois même on se reprend à écrire. La tête à nouveau se remplit de solutions. L'énergie qui s'était absentée revient. Le travail reprend son plein sens. On fait ses comptes. On sent, on sait, que l'on pourra, que "ça va se faire".
Alors vite revenir sur le blog. Ecrire sans trop de méthode, juste pour dire que ça va mieux.
Et remercier aussi pour ces nombreux messages de sympathie, d'empathie, de gentilesse. Se dire que le monde est beau et que les blogs cachent de bien beaux êtres. On sait que demain c'est l'hiver, qu'on va l'aimer et que derrière lui, le printemps viendra lui donner tout son sens.
Alors ami(e)s lecteur(rice)s, qui même dans le silence, savez rester fidèles je vous remercie à mon tour et je vous souhaite une bonne nuit.