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et pourquoi ne pas le dire ?
22 novembre 2012

Les temps du jour

C'est fait. Le sommeil est terminé. Tu ignores pourquoi. Tu ne sais pas ce qui t'a réveillé. D'ailleurs il est rare que tu le saches à l'exception de ces matins où tu te réveilles en nage, affolé sortant d'un cauchemar...mais Dieu merci ! que ces matins sont rares. Tu n'essaies d'ailleurs pas de savoir pourquoi. Tu éclaires un instant fugace, le temps de regarder l'heure sur le réveil. Tu te dis une fois de plus qu'il faudra que tu achètes un réveil qui ne t'oblige pas à risquer de la réveiller. Tu regardes à ta droite. Elle dort, paisible, à côté de toi. Tu sais que sa nuit à commencé bien après la tienne. Tu sais que ses soirs sont tes matins : le temps de la lecture et de la liberté. Tu l'embrasses dans la nuit finissante et tu t'imprègnes doucement des réalités qui t'entourent. D'ailleurs, elles ne sont pas vraiment réalités. Eclairés seulement d'une lumière de lune et des quelques témoins de couleurs des appareils modernes qui cligotent ça et là comme pour marquer ton chemin, les objets ne sont pas encore vraiment réels. Tu descends doucement. La lumière te suffit : tu serais aveugles que tu trouverais encore la place de chaque pas. Parfois un éclair de lueur s'attarde sur un détail, un livre, un cadre, une statue. Tu prends le temps de les voir. Puis tu descends encore. Tu fais le tour de la maison et ouvre chacun des volets. A chacun d'eux, un court moment d'extérieur, de fraicheur, de lumière qui change. Tu sens un peu le temps du "dehors" mais sans vraiment quitter la maison. Tu ne sais pas vraiment s'il fera froid. S'il pleut tu feras vite mais tu t'en apercevras à peine. Tu allumes une lampe à chaque extrèmité du canapé qui va accueillir ce temps, quelques minutes ou quelques heures. Tu te cales. Le chien qui n'avait pas encore bougé vient enfin s'installer devant toi, au pied de la cheminée pas encore allumée, mais où il a pris l'habitude de se placer...au cas où la chaleur vienne le réchauffer. Le chat descend à son tour l'escalier de son pas lourd. Tout se met en place. Tu prends le gros livre. Tu ne sais pas pour combien de temps. Quel est-il ce gros livre ? Cela dépend du temps. C'est le livre de ce que tu veux mettre en tête de ta journée. Tu sors du doux monde des rêves. Tu n'es pas encore arrivé dans la réalité. Tu veux passer dans le monde que tu aimes à construire, trouver des idées, des modèles, un sens à tout cela. Tu le liras jusqu'à ce que tu sentes qu'il n'a plus d'effet, que ton esprit veut aller vers d'autres choses, plus lègères. C'est le temps alors ou des blogs, ou d'un roman, ou d'une revue qu'on ouvre. Puis vient le temps du courrier que tu ouvres. Tu sais qu'en tête tu vas trouver ce message qui t'invite à la prière. Tu vas le lire. Tu vas le plus souvent profiter de ce rappel pour une méditation et un parcours silencieux et presque systèmatique de tous ceux que tu aimes. Ils viennent dans l'ordre d'abord puis d'autres apparaissent, des morts et des vivants que tu n'attendais pas qui viennent là comme un clin d'oeil, comme une confidence. Viennent aussi parfois ceux que tu n'aimas pas et ,tu ignores pourquoi, mais tu te dis que c'est un signe et que c'est un appel au pardon...et tu essaies. Il arrive même que tu réussisses et qu'ainsi s'efface une tâche du passé ou du présent. Qu'importe ! du monde des vivants tu seras seul à le savoir. Puis vient le temps de "rien". Pendant qu'au dehors le jour s'éveille. C'est d'abord le temps des rêves qui revient, mais pas le même temps des rêves que celui de la nuit, celui qu'un esprit bien éveillé reconstruit. Tout est possible. tout s'agite. Cest le temps que tu aimerais fixer par l'écriture.

Dehors le jour se lève peu à peu. On distingue les obets familiers du jardin. Pour l'instant c'est un vaste Capharnaüm. Des monceaux d'objets qu'un nettoyage entamé quelques jours plus tôt t'a fait rassembler dans le jardin lui donnent des allures de fin du monde, de ville dévastée. Ta pensées se précise. C'est le temps des projets. Les plus lointains d'abord, puis les plus pressants et l'organisation (si on peut parler ainsi pour un être aussi désorganisé que toi !). C'est le temps des listes, puis des préparatifs. Sonne la cloche du village et tu sais que c'est l'heure de l'action qui commence. Il te faut te préparer, c'est le temps de faire.

Alors tu pars te préparer en emportant avec toi un peu de ces trésors que tu as ainsi accumulé. Ton paquetage du jour de rêves, d'idées, d'amis. Le temps du travail s'écoulera. Le temps des bras, des mains, des gestes. Le temps où la pensées ne s'exerce pas de la même manière. Il faut que le geste domine si on veut qu'il réussisse. Heureusement de temps en temps, une pause, une attente, une pensée qui vient, un appel, un message. Le temps des rêves qui montre le bout de son nez. Et quand le soir arrive, que la fatigue s'est installée et que le pas est lourd et que tu montes l'escalier pour rejoindre le lit, tu sais que la boucle est fermée.

Mais tu oublies de dire au revoir à ceux qui t'ont lu avec patience. Alors vite, souhaites leur une bonne journée. remercie les de leur attente silencieuse. Et bouge toi mon vieux tu vas être en retard !

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Commentaires
B
Merci encore une fois de vos mots, de vos prières aussi. Celles que je ne sais plus dire.... merci de ce rythme posé que l'on vous imagine donner à toute chose. Je ne prend qu'un quart d'heure, le matin, pour déjeuner et lire quelques pages qui me sont nécessaires à la coupure entre nuit et jour... à bientôt et bon WE à vous
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C
Une tranche de la vie simple d'un homme, de petits morceaux d'étincelles éparpillés sur un matin calme. Un plaisir à lire.
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C
se lever plus tôt pour pouvoir juste savourer un petit moment chez soi.;au calme avant de prendre la voiture et partir vers le travail<br /> <br /> et comme j'aimerai certains matins rester dans le canapé avec le chat à mes cotés...votre texte me donne encore plus envie...
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Z
J'aime dans vos textes la forme du geste, de l'artisan, de l'écrivain, du compagnon aimant. Et puis c'est vrai, cela me tarde de vous lire encore, alors j'attends le texte suivant, je vous visite sans rien dire pour voir si rien n'a changé, si le mouvement des mots ne vous a pas repris. C'est bon de vous lire.<br /> <br /> Amitiés
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L
Bonnes journées, si courtes l'hiver que l'on aimerait souvent rester sous la couette ou tout au moins dans la douceur de la maison, affronter le monde extérieur l'hiver est toujours plus diffcile, parfois vraiment pénible. heureusement il y a les temps en famille qui reviennent et réchauffent le coeur.
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et pourquoi ne pas le dire ?
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