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et pourquoi ne pas le dire ?
19 décembre 2012

Calendrier de l'Avent(9) : Où il est de nouveau question de la petite souris.

Il profitait simplement de la douceur du matin. Il avait pris un peu de temps pour regarder le ciel et les étoiles. Il s'était dit qu'il y en avait peu ce matin et qu'il ne les connaissait même pas. Il s'était promis d'apprendre...un jour. Puis il était rentré. Il faisait encore froid et il n'avait pas autant de temps que ça devant lui. Il s'était tu hier, mais aujourd'hui il avait envie encore d'écrire sur cette période qu'il aimait et qui portait les souvenirs de sa propre enfance et ceux de l'enfance des êtres qu'il aimait. Cette attente, cette préparation exigeante et attentive, qui tendait tout le monde vers Le Jour...ou plutôt la nuit, tout cela excitait ses sens et son esprit.

"Tu ne crains pas un peu de lasser tes lecteurs". Il entendit une petite voix qui semblait venir d'un endroit, au pied de la cheminée, l'endroit un peu désordonné des journaux, des morceaux de bois, des outils de feu. Un endroit qu'on laisse un peu tranquille le temps de l'hiver. Il regarda. D'abord, il ne vit rien. Il crut qu'il avait rêvé et repris le cour de son activité.

" Tu n'as pas trop de lecteurs. Tu ne sais pas vraiment ce qu'ils pensent. Tu ne crois pas que tu les ennuies un peu avec ton enthousiasme puérile. " Cette fois-ci, c'en était trop. Il fallait qu'il en eût le coeur net. Il se baissa, changea les objets de place et il aperçut, caché dans un recoin, son amie la petite souris. Cette petite souris, depuis qu'il écrivait, il en avait parlé à plusieurs reprises. Elle apparaissait et disparaissait au gré de ses envies et de ses misères. Elle était volage et n'avait pas eu une vie exemplaire. Elle était à la tête d'une tribu de souriceaux dont certains se ressemblaient à peine. Elle avait distribué ses faveurs à plus d'un. Pas très moral tout ça! Mais elle ne se souciait pas de morale, la petite souris, tout au plus de plaisir. Elle avançait toujours entre un abandon et l'espoir d'une nouvelle aventure avec une grosse dose de courage et une envie de vivre contagieuse. Il aimait la revoir. Il fallait souvent commencer par la consoler, parfois lui remplir sa besace pour nourrir sa famille. Au début, elle était discrète et se taisait. Dès qu'elle était bien, elle voulait reprendre le pouvoir et il aurait pu s'en agacer si une nouvelle aventure ne venait pas à nouveau l'arracher à sa vue. Et là, il s'aperçevait qu'elle lui manquait.

Aujourd'hui, elle l'irritait avec ses questions. Il ne voulait pas qu'elle ternisse la joie de cette attente. Il sont nombreux ceux qui agissent ainsi au moment des fêtes et qui projettent leur propre peine et leur propre désespoir sur leur entourage. Il ne pouvait pas leur en vouloir. Il y avait à l'origine souvent, une blessure, une déchirure. Il aurait voulu leur communiquer sa propre joie, son propre enthousiasme et il se disait que s'il y arrivait même pour un seul être, tous ses écrits n'auraient pas été inutiles.

Il lui répondit :" Je sais. Tu vas me parler de la laideur du monde et des hommes, de ces drames qui se vivent et qui sont insupportables. Tu aras raison : ils sont insoutenables. Tu me parleras de la misère des uns et de la solitude des autres et tu auras raison. J'ai toujours craint ces deux persécutrices. Mais est-ce une raison pour désespérer ? Moi je crois qu'il n'y a aucune raison de baisser les bras. Regarde-toi, petite souris. Après chaque déception, l'espoir d'une nouvelle aventure, l'image d'un nouveau "monsieur souris" éclaire à nouveau ton coeur. Alors pourquoi priver d'espoir ceux qui ont envie de croire à quelque chose, à Quelqu'un de bien, de grand, de Très-haut."

Elle lui sourit et lui répondit :"Tu as raison. Qu'y a-t-il de plus grand que l'espoir ? Mais j'aurai plutôt envie que tu parles de ces rues éclairés de petite lumières douces, de ce vert et rouge de Noël un peu insolite en Provence mais qui lui donnent un curieux air de fête. J'ai envie que tu parles de ces nez d'enfants qui s'appuient aux magasins entourés d'un halo de buée ,lorsqu'il reste un des ces magasins qu'on découvre de l'extérieur et non pas dans le coeur trop chaud d'une galerie marchande. J'aimerais que tu leur parles de ton enfance, de tes envies lorsque tu pénétrais dans un magasin de jouet et que tu sentais ces odeurs de matières plastiques et de papier. Je voudrais que tu racontes les catalogues de Noël dans les boîtes à lettre, que tu conserve et que l'on place avec les revues dans un endroit où aussi on rêve et on se cache mais qui a des fonctions bien plus ordinaires. Que tu leur dises que tes enfants, devenus à leur tour des adultes, continuent d'en tourner les pages avec délice. Je voudrais que tu parles de la joie des enfants qui ouvrent leurs cadeaux, de l'attente à la porte du salon, des chaussures devant la cheminée et au pied de l'arbre. Je voudrais que tu leur racontes ces pères Noël trop gros ou trop sales qui sentent parfois un peu l'alcool et qui font vivre et durer le rêve... malgré tout. Le Noël dont tu parles, l'Enfant que tu attends ne dois pas te cacher ce grand mouvement de tous les hommes, au-delà des croyances. Cette magie inexplicable qui s'installe dans le coeur des plus rebelles. Je veux aussi que tu leurs parles de tes attentes, de tes rêves, de ton propre bonheur quand tu imagineras les stratégies pour te faire avouer tes envies. Il n'y a pas d'âge pour rêver."

"A ce propos je voulais te dire, et elle me sortit une liste de papier, remplie d'idées de cadeaux. Voilà ce que j'aimerais et ce dont j'ai besoin pour mes souriceaux." Il y avait de tout et c'était raisonnable. Et il se dit que pour lui apporter chez lui, elle avait affronté le froid, la nuit, les dangers, les autos qui risquent de vous écraser et même le chat de la maison. Le chien ,lui, n'est jamais hostile, peut-être tout simplement parce qu'il n'a aucun flair ou parce que plus couard que lui c'est assez rare (mais on t'aime comme ça, Réglisse. Surtout ne change rien.)

Le temps s'était écoulé. C'était l'heure de rendre la plume, ou plutôt le clavier et de filer, en plus de l'ordinaire, acheter les cadeaux de la petite souris.D'ailleurs où trouver toute ces graines ? J'espère, amis lecteurs, que si certains d'entre vous, n'adhèrent pas à ma propre croyance de Noël et continuent à me lire sans se lasser, cette petite histoire leur aura montré qu'il suffit dans un premier temps de se laisser gagner par la magie de l'enfance. Et après...c'est une autre histoire.

Je vous quitte en vous souhaitant une très bonne journée.

PS : si vous avez envie de retrouver la petite souris, elle niche aussi au 28/01/2012...et un peu avant aussi.

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Commentaires
C
Non , il n'y a pas d'âge pour rêver, ni pour garder une âme d'enfant, et de grands yeux ouverts sur les beautés du monde. Je les chanterai tant qu'une particule de souffle sortira de mes lèvres. Chère petite souris, dont la sagesse est infinie, merci de revenir rappeler aux hommes les deux piliers de l'existence: l'amour et l'espoir. Ils permettent de sublimer l'instant, comme un point d'orgue dans une messe de Mozart..
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B
Ce n'est pas parce que je ne réponds pas toujours que je suis insensible à vos billets. Je les lis chaque fois que j'ouvre cette page et je suis ravie quand votre clavier a repris du service.<br /> <br /> Vos histoires ont un SENS et c'est cela qui est essentiel comme l'est cette attente de Noël en ce petit enfant qui vient et redonne à notre coeur la ferveur de l'espérance malgré le contexte économique pas toujours au top.<br /> <br /> L'ajout d'un commentaire est parfois celui du silence , un silence méditatif qui fait grandir la foi en cette vie donnée et partagée. <br /> <br /> Merci à vous ami Jacques et bonne marche en avant mûrie par tous les souvenirs de cette enfance qui conduisent à notre renaissance quand on se réconcilie avec sa propre histoire.
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H
ah j'ai deux textes de retard demain c'est jeudi je languis ça fera parti de l'un de mes petitsbonheurs du jeudi , là faut que j'aille au boulot , à bientôt !!!!
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M
Moi j'adhère à votre croyance de Noël et je vous lis sans me lasser même si parfois le temps me manque pour laisser un commentaire .La magie de Noël est en nous , il suffit parfois d'un beau texte comme celui que vous nous offrez ce matin pour la faire renaître. Je vous souhaite une belle journée Jacques :-)
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et pourquoi ne pas le dire ?
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