Le petit homme en costume gris

Il s'en passe des choses dans ce pays imaginaire et , bien sûr,  tout ce qui suit ne peut être que fiction.

C'est une longue histoire que celle du petit homme en gris. Il y a eu d'abord cette enfance, ce mal-être et cette envie de réussir à tout prix. Et puis il y eut cette rencontre et un destin changé. Il eut aimé avoir du talent, le petit homme en gris, mais le talent ( on peut même dire le génie) lorsqu'il le rencontrât  ce fut chez un autre. Un de ceux qui ont tout : l'argent, le succès, et même les plus belles femmes à leurs pieds. Et lui aussi, il fut séduit , le petit homme en gris. Seulement, il sut a partir de ce jour-là qu'il ne serait jamais qu'une sorte de prince consort, de faire-valoir .Il en conçut un tel dépit qu'il en voulut rapidement au reste du monde. A l'ombre du succès  les envies vite fleurissent, il se voulut l'organisateur, l'homme qui tirait les ficelles. Il brigua les honneurs auprès d'un monde qui lui en donna autant qu'il en voulait. Mais rien ne le satisfaisait ,le petit homme en gris, ni argent, ni honneur. Il en voulait particulièrement à ceux qui simplement vivaient leurs vies, dans leurs sphères simples et familiales. Ils semblaient satisfaits, plus ou moins il est vrai, de leurs sorts. Des papas, des mamans, des enfants : l'histoire simple et banale de chacun lui donnait à la fois de l'envie et de la haine. Tout ce qu'il pût faire pour briser cette harmonie, il le fit. Il encouragea les histoires impossibles. Il finança tout ce qui pouvait porter ombrage à cette harmonie insolente. Il fut un de ceux a l'origine de ce grand carnaval de la honte dans la ville d'un des siens. On livrait la ville à la débauche. Les pires excès, les plus vils des comportement étaient montrés comme en exemple. 

Puis Il acheta les journaux. Il en fabriqua même. Il créa des associations pour promouvoir la honte. Il dictait leur conduite aux mieux placés de ce royaume. Il se mêla même de charité. Si celle-ci concernait la famille il s'insurgeait, il criait au scandale. L'enfant handicapé,il n'en avait cure. Il voulait que l'argent de la recherche fut entièrement consacré à ceux qui ,souvent par leurs vies dissolues, couraient le risque de cette  maladie seule qu'il voulait seulement défendre . Il s'introduisait dans le monde d'une soi-disant culture favorisant tout ce qui pouvait précipiter la chute d'une société ainsi établie. 

Un homme, une femme, des enfants : fi de ces balivernes ! Il allait changer tout cela. Il trouverait bien quelque politique assoiffé de pouvoir pour porter ces idées impossibles. Il les chercha dans ceux qui depuis des années briguaient  dans l'ombre le pouvoir. Ceux qui, au nom de la nature, voulaient par exemple décider de la durée de la vie des femmes, des hommes, et des enfants. Ou ceux qui ,sous couvert de faire le bonheur des plus pauvres, se repaissaient de salaires et de prébendes. Il avait de l'argent, autant qu'il était nécessaire pour choisir, pour ordonner, pour faire taire.

Et puis mourut cet homme qui lui faisait de l'ombre. Que pensez vous qu'il fit alors ce petit homme en gris ? Qu'il se rangeât ? Qu'il attendit ? Qu'il demeurât dans l'ombre ? Et bien non ce fut exactement le contraire qui se passât.

Il se trouve qu'alors ses hommes et ses femmes à lui avaient à nouveau pris le pouvoir. Il vendit tout. Il réalisa ses biens. Il voulait mettre tout son poids dans la balance. Il était dit qu'il laisserait sa trace, fut-elle celle de l'ignominie ! Le pays allait mal. Chacun était affaibli et semblait seulement préoccuper de se sortir d'affaire. Ce serait le moment. Il fit préparer les lois les plus iniques. Celles dont il était sur qu'elles briserait la famille. Il avait obtenu quelques années plus tôt les premiers pas : on pouvait déjà tuer les bébés qu'on ne désirait pas. On avait trouvé quelque chose qui évoquait et préparait le mariage pour l'homme avec l'homme et la femme avec la femme. On parlait de plus en plus de donner à l'homme le pouvoir de détruire la vie de celui qui gênait, du trop vieux, du malade, de celui qui gênait. 

Il se dit qu'il était temps.Il encouragea les plus avides de générer des lois. Il finança les partis. Il mît en place ses hommes et ses femmes à lui. 

Les hommes et les femmes ordinaires se révoltaient. Il ordonna qu'on les maîtrise, qu'on les fasse taire, que l'on crie plus fort qu'eux. Il s'obstinèrent. Il alla même jusqu'à souhaiter pour eux, la mort, l'attentat.  Il eut le tort de l'écrire.

Et pourtant ce soir là, le petit homme en gris était inquiet. Tout devenait  difficile. La résistance s'épaississait. Il convoqua le petit homme en bleu marine pour lui donner directement ses ordres.

Ce qui se passa lors de cette rencontre, mon ami, pour le savoir il te faudra attendre encore un peu de temps.

As-tu deviné qui il est-ce petit homme en gris ? Si oui, c'est donc qu'il est plus maladroit qu'il ne le pense....et qu'il va perdre.

Il y aura un arrêt de quelques jours pour s'occuper de choses plus essentielles et l'auteur reviendra te dire la suite....

À bientôt donc....mardi peut-être.