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et pourquoi ne pas le dire ?
2 avril 2013

Dors, petit homme !

Il me faut me pardonner, lecteur, si tu attendais aujourd'hui la suite de l'histoire des petits hommes en rose, en gris, en bleu marine. Il faut me pardonner mais tu comprendras vite quand tu sauras qu'au moment de l'écrire j'ai rapidement jeté un œil par-dessus la table et ce que j'ai vu est trop beau pour ne pas te le raconter. 
Il fait très beau aujourd'hui, une journée très agréable. Une matinée passée à explorer les friches artistiques du nord de la ville, à errer ensuite dans le quartier haïtien aux couleurs éclatantes. Ensuite un peu de temps dans un cloître espagnol bizarrement atterri de l'autre côté de la mer.  Quelques tapas dans un restaurant, une visite chez un médecin tout droit sorti d'une série Tv . On récupère enfin deux petites princesses à l'école. Puis la maman nourrit son petit chevalier et tout ce petit monde féminin plein de grâces disparaît pour aller  fêter un anniversaire.
 Et nous restons là, tous les deux, entre hommes,  lui le plus petit et moi complètement démuni devant tant de grâce. L'enfant s'est endormi. Sans doute qu'il parle aux anges. Dehors on entend le bruit des paons qui s'interpellent. Un petit écureuil, campé sur la clôture regarde par-dessus mon épaule et contemple l'enfant. Il fait chaud et la maison est calme. Nous allons tous deux  passer là quelques heures, lui à dormir et moi à le regarder. Lui à rêver à un monde dont il y a peu de temps qu'il est descendu pour nous rejoindre et moi à le contempler. 
Le bébé dort, un rythme régulier. De temps en temps un petit sursaut et très vite on se calme et à nouveau ce rythme paisible. Envie d'être avec lui et qu'il me tienne la main dans son monde enchanté. Il ne sait pas encore mais c'est déjà lui qui veille sur moi. Un jour dans pas très longtemps, quelques années, quelques dizaines, il se demandera à son tour comment on vit dans le monde de l'oubli, d'après la connaissance. Il me regardera, attendri, sans penser à ce jour où pendant quelques heures nous aurons simplement passé un peu de temps ensemble.
Mais déjà il se réveille. "Dis-moi, c'est un peu tôt petit homme ! Ce serait bien que tu attendes encore quelques minutes, peut-être juste le temps de terminer ces quelques mots." 
Et non, il n'a pas attendu. Et ce billet trop court est la pour le prouver.
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Commentaires
M
Vous savez où j'ai déjà lu de tels mots pour dire l'amour d'un homme pour un bébé ? C'est dans l'Art d'être grand-père, de Victor Hugo... Ne vous arrêtez surtout pas !
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Z
"Complètement démuni devant tant de grâce", une belle peinture de l'enfantement, de ce qui nous lie si fort, par-delà les générations. L'innocence, et la grâce, signant la fragilité mêlée à la force. <br /> <br /> De bien jolies lignes ...
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B
Comme j'aime vous lire ainsi, serein, tendre... comme ces lignes sont vraies, le soufle d'un tout petit, son sommeil aux paupières transparentes, frémissantes. Quelle douce joie, alors, remue le coeur!!
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C
Evidemment, comment un coeur de mère pourrait-il résister à cette tendre évocation d'un bébé endormi, dans la calme douceur d'un après midi de printemps...Oui, j'ai passé des heures, moi aussi, à contempler sans rien faire d'autre les mimiques attendrissantes et les petits soubresauts d'un bébé qui dort. Oui j'ai écouté dans le silence son petit coeur battre et le mien se gonfler de fierté et d'amour en pensant au miracle de la vie. Et, oui, j'ai écourté mes activités quand son réveil subit m'appelait impérieusement à le prendre dans mes bras et à le serrer contre moi. Qu'y a-t-il de plus beau, évidemment? Sous votre plume c'est divin. Et je pèse mes mots.
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C
prendre le temps de savourer...
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et pourquoi ne pas le dire ?
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