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et pourquoi ne pas le dire ?
4 mai 2013

Boucle d'or et la princesse danseuse (1)

C'était le cri du chat qui l'avait réveillé trop tôt ce matin. Un cri timide :"je veux te réveiller mais pas l'empêcher de dormi, ELLE. Elle en a trop besoin."

Il n'avait pas compris le pourquoi de cet appel mais il s'était levé. La nuit avait été trop courte. Il y avait eu cette semaine étrange : des moments très doux, plein de mystère et teintés de remords. Un travail qui revenait doucement, modestement, timidement comme pour lui faire payer d'avoir pris des vacances. Des petits chantiers difficiles, harassants, sans grand profit. L'homme devait se convaincre que c'était comme ça qu'il fallait qu'il avance. Il savait. Il connaissait la Providence et ses mystères. Il savait où était son devoir. Il avait un peu retrouvé le temps et le goût de la plume. Mais le soir, lorsqu'il posait son corps fourbu sur un fauteuil, le sommeil l'attrapait tout d'un coup.

Il était alors descendu. il avait ouvert les volets et s'était aperçu qu'il faisait quand même jour. Les jours qui rallongeaient étaient en ce moment la seule trace visible qu'on allait vers l'été. Ce temps qui renâclait ne servait pas beaucoup sa cause et les chantiers dehors lui faisaient défaut aussi.

Il s'était assis devant son clavier. Envie d'écrire quelque chose. Cette promesse lui revint qu'il s'était faite en quittant les deux petites princesses et le petit chevalier de l'autre côté de la mer. Écrire cette histoire. Elle s'appelerait comme il les avait trouvé à ce moment du départ :"Boucle d'or et le princesse danseuse." "Mais alors, direz-vous, il n'est pas question de "petit chevalier" dans le titre !"

"Et non, petit homme, dans le titre pour l'instant, il n'est pas question de toi. Mais rassure-toi tu seras partout présent."

Les mots qu'il aime tant ,en entendant le titre, se rassemblaient autour de lui sur la table devenue trop petite. Ils se bousculaient. Chacun voulait être de la parade. Ils chuchotaient. Ils se poussaient des coudes. Ils firent un tel raffut que même le petit chien devenu paresseux avec l'âge quitta son abri et se recoucha à ses pieds.

Le chien, il faut le dire, avait la semaine dernière fait une petite fugue. Il avait profité d'un moment d'inattention pour s'échapper. Et, de curiosité en curiosité, il avait fini par s'égarer. Le chien est en fait une petite chienne noire, reproche vivant de la vie trouble et dissolue d'une mère trop rapide à offrir ses charmes au premier venu. On peut maintenant le dire car elle s'est rendormie, elle n'a pas trop l'instinct d'un chien. Elle semble n'avoir un flair qui lui permet de découvrir le contenu des poubelles mais pas de retrouver son chemin. Sa vue baisse avec l'âge. Elle aboie au hasard, comme pour se convaincre qu'elle fait ainsi son devoir. La seule capacité qui ne s'est pas émoussée est celle de consteller le petit jardin d'une longue théorie de petites crottes qu'il faut sans cesse nettoyer.

L'homme avait d'abord été en colère, se promettant d'être très sévère. Puis, avec les heures, son inquiétude avait augmenté. Il voyait son chien perdu, puis mort, abandonné dans un fossé. Il parcourut pendant trois jours tous les petits chemins alentour. Rien. Il avait déclaré sa perte à la mairie "un petit chien tout noir, sans race, une sorte de petit caniche.". En fait sa race c'était un fauve de Provence, race qu'il avait défini avec l'ami qui lui avait donné le chien, le propriétaire de la mère volage de l'animal perdu. Mais cette race inventée n'aurait pas eu de sens pour ceux qui n'étaient pas dans la confidence.

Trois jours plus tard un appel."On a trouvé, monsieur, un chien mais ça ne peut être le vôtre. Une petite chienne de trois ans, sans médaille ni tatouage, noire et fauve sur les flans. Voici le numéro de l'inventeur de l'animal. Il appela. C'était elle. Dans l'affollement de la perte il avait à tort parlé d'un chien quand c'était une chienne. Quant aux trois ans, c'est un vétérinaire qui à la vue des dents avait donné cet âge, la rajeunissant de onze ans. Méfiez-vous des experts ! La chienne prodigue avait passé trois jours, l'air misérable à se faire choyer par une gentille dame qui l'aurait volontiers gardé. Le maître du chien prodigue oublia sa colère et ne pensa qu'à la joie des retrouvailles Il n'aurait pas, encore une fois à annoncer à ses enfants la mauvaise nouvelle de sa disparition.

Mais l'homme, comme à l'accoutumée, est allé se perdre sur les chemins de traverse de son imagination. L'histoire n'avance pas. Les mots font les gros yeux. La cloche de l'Eglise vient d'appeler l'homme à l'ouvrage. Il n'aura donc pas le temps. Et il te faudra, pauvre lecteur, attendre encore un peu l'histoire de "Boucle d'or et la princesse danseuse."

Bon week-end.

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Commentaires
B
J'aime retrouver vos mots quand il content une histoire comme celle-ci... Les petites princesses attendront donc leur histoire un jour de plus au moins mais se réjouiront des retrouvailles avec la petite chienne. Je vous souhaite le retour des beaux chantiers avec le retour des beaux jours.... Bonne fin de semaine à vous!!
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