Du temps volé au temps...
La maison est belle. Une maison du début du vingtième siècle. Une villa. Une plaque d'émail sur le portail lui donne un joli nom de fleur. Derrière, un beau jardin où le désordre aujourd'hui règne mais dont tout dit qu'il sera beau une fois revenu à lui-même. Une maison qui renaît à la vie. Un beau travail. D'autres corps de métiers la modernisent mais l'homme lui redonnera la patte ancienne, la simple peinture, le mouvement de ses vieux murs. Les gestes fatigants, milles fois répétés enlèvent à la belle dame les couches de fards qui dissimulent sa fière beauté. On gratte, on lave, on décolle, on enduit. Gestes de la douceur, de l'humilité, de la caresse.
Le corps de l'homme a aussi ses exigences et souffre de cette lancinante répétition, mais l'esprit reste clair et les rêves s'envolent et les projets aussi qui renaissent malgré un temps maussade. On entend le train, c'est le vent du sud, le vent du mauvais temps. On découvre. On rencontre. On travaille à plusieurs. Parfois l'esprit s'envole. Le rêve est à l'affût. Dehors la vie qui continue.
Le soir, le corps épuisé s'abandonne trop vite au sommeil. Les nuits sont courtes. La douleur veut son droit de réveil. si elle savait, la mauvaise, que ce temps sera donné au bonheur de lire, d'écrire, de rêver...
A deux la maison vit un peu au ralenti. Un peu trop de pièces vides. Des volets qui restent fermés le jour et qu'on s'empresse d'ouvrir à l'heure du repas et dès le retour du soir pour bien marquer que la vie est là et qu'elle y restera malgré le temps qui passe.
Et puis un échange de messages. Ils vont venir. Un, puis deux, puis trois. Peut-être pas tous ensemble. Déjà la maison semble le sentir et prend un tour plus accueillant. Les grands plats qui ressortent. On fait chauffer le barbecue. On part à la gare. On revient. On ouvre le bon vin. On le trouve encore meilleur qu'il n'est peut-être. Le goût d'un autre bonheur retrouvé. On sait que c'est le temps d'un instant...mais qu'importe. On le fera revivre longtemps. Le week-end sera long mais sera surement trop rapide.
On dîne. On s'assied tous ensemble devant la cheminée qui n'attend plus de feu. On regarde des photos. Mais déjà le corps se fait prendre par le sommeil. L'homme n'entend plus rien. Que des mots feutrès, des rires. Son sommeil tout à coup fait du bruit. Il dérange. Probablement qu'on le moque un peu. Si on savait comme il aimerait ne pas s'endormir ainsi le soir, ne pas se laisser prendre. Mais les nuits sont trop courtes et c'est plus souvent lui qui surprend l'aube que le jour ne l'éveille. Il part. Il se couche. Tant pis s'il perd une part de ce bonheur. Ce sera le prix payé au travail revenu. Dur, mais revenu.
Et puis il y aura ces heures reprises au temps avant le travail. Les mots écrits. Les mots ams qui se réjouissent du bonheur d'être utiles et de porter de la joie. Dans quelques minutes maintenant ce sera de nouveau le temps du travail mais il y partira en laissant les volets ouverts et la maisonnée endormie. Comme autrefois, comme d'autres fois quand ils reviendront et que se maintiendra ainsi au fil du temps volé au tems le bonheur des retrouvailles, le bonheur de l'attente, le bonheur du souvenir.
Déjà le temps le rappelle à l'ordre. Il faut se préparer. Il s'en va en te souhaitant, ami lecteur, une bonne journée et s'il n'a pas le temps de t'écrire encore, un bon week-end.
PS : Ami lecteur, il faudra un jour que je t'explique qu'il n'y a pas en l'homme mille visages. Celui qui te parle du bonheur familial est le même que celui qui fera tout son possible par des actions ou par des mots que parfois tu déplores pour partager avec au moins tout son pays, à défaut de pouvoir plus, le bonheur de la famille, de celle donnée par l'union de l'homme et de la femme...rien de plus..rien de moins. Le reste n'est que mensonge. La famille ce peut-être une seule personne et son envie ou son besoin de servir et d'aimer. Ce peut-être un couple d'un homme et d'une femme qui se construit dans l'espoir, hélas, pas toujours servi de croître. Ce sera aussi le bonheur de l'enfant ou des enfants reçus en grâce. Le reste n'est peut-être pas méprisable mais ce n'est pas la famille. Alors ami, fais moi la charité de ne pas croire que je suis simplement un esprit demeuré, arrièrré, rétrograde. Et fais plutôt, si tu le désires, l'effort d'argumenter.Je pourrais alors te répondre. Ne te contente pas de ce "prêt à penser" que nous déversent à longueur de journée des médias bien en dessous de leur mission. L'homme, pour sa liberté, se doit de se fixer des limites , des règles, des normes. Le reste n'est que désordre ou refus de prendre ses responsabilités. Ecris-moi. Argumente. Je ferai l'effort de répondre. Le reste sera prèsent sur mon blog mais n'a pas de sens. Je n'efface que ce qui porte trop d'agressivité insolente. Merci.