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et pourquoi ne pas le dire ?
26 février 2014

Pluie

Bonjour mon vieux clavier,

Bien sûr que je suis content de te retrouver. Bien sur que je sais que je passe trop peu de temps avec toi. Mais je dois bien te confier que j'aurais préféré passer ce temps dehors à continuer mon chantier. Tous ces jours de pluie et de mauvais temps me retardent et ne contibuent pas à remettre à flot des finances qui en auraient bien besoin, plus que besoin. Je sais qu'il y a bien pire. Et quand je vois les champs de mes amis qui sont impraticables et les roubines gorgées d'eau, je sais que je ne suis pas à plaindre. Se souvenir de ces derniers beaux jours de soleil envoyés avec un peu d'avance qui ont permis des petits essais de printemps. Quelques jours, parfois même quelques heures suffisent à redonner envie de lui. Et cette pluie qui ne veut pas s'arrêter serait moins amères si on n'avait pris goût à nouveau au soleil. Ce soleil c'était un espoir, une promesse. On est toujours déçus quand la promesse recule et qu'on doit à nouveau se remettre à rêver.

Se dire que demain sera beau et le croire. Se dire même qu'on repartira pour travailler peut être encore quelques heures si une eclairciesemble s'installer. Ce matin j'ai voulu un peu forcer le temps à revenir en arrière. Je suis sorti malgré tout. Au moins préparer quelques pierres, les amener au chantier, évacuer des décombres. Ce qui sera fait sera fait...mais il a vite fallu renoncer. Les vêtements trempés sont en train de sécher. Je surveille la pluis du coin de l'oeil mais je n'y crois pas trop.

Alors aller à l'intérieur de soi, dans les mille boites à secrets qui s'articulent dans la tête. Une course aux moments doux, heureux, riches, souriants. Parfois même quelques détours dans des moments plus difficiles où l'émotion partagée, même si elle est teintée de peine, éclaire ces instants d'une véritable grandeur. Puis imaginer...demain l'été, les retours, les déjeuners à l'ombre et les dîners à la fraîche. Le soleil implacable qui rend aussi le travail difficile mais qui remplit même l'effort d'une joie très forte.

Peu à peu sur le clavier les doigts glissent plus facilement. Tu dois bien le sentir mon vieil ami d'écriture. Et le coeur s'allège. On se sent même un supplément de force et on est prêt à partager avec l'autre sa peine, son fardeau, ses angoisses parfois.

Il pleut et le ciel gris et lourd enlève à ma belle Provence beaucoup de son éclat. La pluie en hiver sur le Ventoux s'appelle neige. Je sais que mon escapade souhaitée la semaine prochaine ne sera pas possible. En tous cas pas là. Il faudra limiter son rêve. Être un peu plus bas. Renoncer à effleurer le ciel. On se dit que ce n'est pas grave, que l'attente donnera encore plus de puissance à l'instant lorsqu'il sera donné.

Il peut et dans la maison où il ne devrait pas être en ce moment, un homme écrit sur un clavier tout ce qui lui passe par la tête.

 

Bonne journée

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Commentaires
H
et à une centaine de kilomètre environ une Hutte des Bois qui est en pause vient vous lire et vous apporter tout son soutien pour ces journées difficiles ici aussi il pleut quel contraste avec le temps de ce weekend ! bonne journée Jacques !
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et pourquoi ne pas le dire ?
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