Carême et silence médiatique...et provisoire
Un dernier billet avant un silence d'à peu près 40 jours. Le jour était arrivé : Le mercredi des cendres, le début du carême. Comme chaque année la période l'intriguait, l'attirait et lui faisait peur à la fois. Il ne comprenait pas pourquoi il espérait toujours dans cette période. Peut-être le sentiment un peu confus qu'il était nécessaire ce temps où l'on abandonnait quelque chose de soi pour se recentrer en soi-même et regarder vers le ciel. Il avait le sentiment de sa chance de posséder cette foi, de croire que chaque homme pouvait s'améliorer et que, jusqu'à l'heure de la mort, chacun pouvait prétendre à faire mieux de sa vie. Il amait l'effort. Il connaissait certaines de ses faiblesses et cet exercice annuel lui permettrait de tenter, une fois encore, de s'y frotter. Il aimait sentir que dans ce combat, dans cette attente, il ne serait pas seul. Une présence, une force qui viendrait l'aider au-delà de ses propres capacités. Il aimait compter les jours. il pesterait de ses renoncements, de ses faiblesses, de ses abandons. Il lui arriverait plus rarement le soir venu d'être content d'avoir pu résister.
Or il le sentait bien, il était en train de développer avec son clavier et son écran un relation dont il n'était plus tout à fait le maître. A la moindre occasion, à la moindre pause il se précipitait sur son écran, petit ordinateur en réduction. Le soir, épuisé, à peine de retour chez lui, il se précipitiait sur son ordinateur ou son i-pad pour lire, échanger , écrire : un vrai plaisir dont il avait décidé de se passer momentanément pour pouvoir mieux choisir ensuite la place nécessaire qu'il lui donnerait.
Bien sûr qu'il n'était pas question d'une rupture totale. Il savait bien qu'il n'y a rien de plus absurde que de rester bloqué derrière une attitude. Il resterait quand même les messages nécessaires, les e-mails aussi,les appels téléphoniques : tous ces échanges modernes où une personne en rencontre une autre par le truchement de ces outils modernes qu'il voyait comme un vrai progrès. Il s'en priverait partiellement, un temps, pour les découvrir avec le plaisir supplémentaire de sentir qu'on les maîtrise mieux.
Alors ami lecteur, ne t'inquiéte pas de ce silence. En attendant veille sur toi. Si tu as la même foi passe aussi un bon carême et si tu n'y crois pas je te souhaite tout le bien que je peux te souhaiter en attendant de te retrouver