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et pourquoi ne pas le dire ?
10 juin 2014

Si tu savais petit garçon...

...qui vient de réussir à monter à rebrousse-pente le toboggan de la play room, comme il est parfois compliqué le monde de ces grands qui t'entourent. Il semble parfois que tout va bien. Les choses sont en place, l'équilibre est posé. L'édifice lentement construit de son travail, de sa famille, de ses convictions, de son pays semble bien en place. Quand tout à coup sans qu'on puisse comprendre ni pourquoi ni comment quelque chose se met à trembler. Doucement d'abord, puis avec insistance, jusqu'au moment où on n'analyse plus très bien ni le pourquoi, ni le comment, ni le combien. Un mélange curieux entre des craintes très fortes, des moments où l'intelligence se réinstalle avec son amie la raison, et les désordres qui reviennent. Je ne parle pas de ces petits désordres qui pourraient parfois être à ranger sur le compte de la fantaisie. Je parle là de ces désordres profonds qui chamboulent l'édifice si fort qu'il semble capable de s'écrouler.

L'un de ces désordres profonds s'appelle "inquiétude". Elle vient sournoisement. Elle s'insinue sous les plus solides armures. Elle écarte de l'analyse, du conseil, de l'expertise, de l'expérience et même parfois de l'amitié et de l'affection. Elle peut vaincre les remparts les plus durs. Parfois elle naît du désordre du travail, ou encore de la santé. Elle peut faire même douter du Ciel et de ceux qui veillent dans l'ombre. Elle désorganise les nuits mais aussi les jours. Elle fait perdre le goût des choses, du repos, du travail, du droit, du devoir. Elle traîne dans son sillage des images pesantes.

Mais toi, cela tu l'ignores et c'est une bonne chose car je vais te donner le remède infaillible pour chasser l'intruse. D'abord en te levant remercier de la nuit qui vient de s'écouler Celui qui a fait ce monde. Regarder ensuite celle qui dort à côté de toi. Descendre ensuite l'escalier où chaque marche a son histoire et où chaque pied trouve sa place exacte. Se laisser prendre par les couleurs, par les odeurs, de ces murs qui parfois changent mais qui seront toujours les mêmes. Ensuite avec patience ouvrir un à un les volets qui donnent sur le jardin. "Tiens il faut que je pense à mettre de l'huile sur celui-ci qui grince et risquerait par son bruit de réveiller "les autres"". Les autres, ce sont ceux qui parfois dorment dans ces pièces, ou qui y ont dormi, ou qui y dormiront ou qui, plus simplement aimeraient y dormir.

Puis s'asseoir sur le fauteuil à côté du bureau, chercher dans sa tête un de ces souvenirs où apparaissent des petites têtes comme la tienne ou tant d'autres qui suffisent à éclairer  l'esprit. Laisser ainsi se remplir le cerveau au rythme du coeur et doucement se couler dans cet état de grâce.

Et le reste... l'obtenir dans ce surcroît promis aux gens simples, aux pauvres en esprit.

Enfin lorsque le calme est revenu, mettre toute son énergie à dire, à raconter, à écrire même comme ce monde est beau et comme est grand Celui qui l'a conçu.

Pourquoi je te dis ça, petit homme ? Peut-être pour me rassurer ; peut-être pour partager la disparition  d'un nuage noir qui tout à coup s'est envolé ; sûrement pour remercier celle qui, avec amour et patience, supporte dans l'ombre ces maudites inquiétudes ; sûrement pour partager avec tous ceux que j'aime une joie redécouverte, un soir de juin.

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Commentaires
M
Trop de nuages... Heureusement que vous êtes là !
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C
Très heureuse d'apprendre ce que je ressens comme une bonne nouvelle...<br /> <br /> Un air plus pur tout a coup envahit la pièce où je vous lis.<br /> <br /> Et un grand vent qui souffle comme un fou balaie les dernières inquiétudes de son souffle frais. ;-) alléluia!
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et pourquoi ne pas le dire ?
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