A une amie qui peut-être s'inquiéte de sa santé je dirai....

...que je suis content qu'elle me donne par un signe l'occasion de lui écrire ce petit mot. Nous avons su. On nous a dit. Parce que le cercle vertueux des amis sait battre le rappel lorsque c'est nécessaire et qu'il faut qu'on s'accorde pour éclairer nos chemins. Cette maladie dont on ose à peine dire le nom et qui nous secoue dès qu'il apparait, ce n'est pas à toi que j'apprendrai ce qu'elle est, ce qu'elle représente. Tu sais bien mieux que moi tout ce qui l'entoure et la science de ton mari, de tes amis médecins et de tous ceux qui travaillent dans ce monde où l'on se préoccupe de la santé des autres le sait bien mieux que moi.

Ce n'est pas non plus à toi que je donnerai la moindre indication pour surmonter cette épreuve. Tu es forte, ton mari est fort et tous ceux qui t'entourent ont prouvé qu'ils savaient rassembler les forces de la terre et du Ciel quand un des leurs était menacé.

Je sais que tu sauras être forte. Je sais que tu sauras aussi accepter d'être faible et remettre ton sort entre les mains d'Un bien plus grand que nous.

La vie nous réserve parfois des surprises souvent bonnes parfois mauvaises et au sortir de l'épreuve tu sais bien mieux que moi les grâces que l'on reçoit.

Je sais que tu sais tout cela mais que parfois il t'arrivera d'en douter. Je veux que tu saches que ces jours là nous sommes tous prêts à te prêter un petit morceau de notre ange gardien pour qu'il vienne au secours du tien.

Je dirai peut-être mille autres choses que j'espère pouvoir te dire bientôt à l'occasion qui nous rassemblera dans cet été qui sera beau, ou chez vous ou chez nous ou parmi ces amis dont on ne sait plus très bien si ils ne sont pas un peu de nous-même tant le temps nous a rapprochés.

Je lui dirai que je choisis de l'écrire ainsi parce que c'est pour moi plus facile peut-être mais parce que j'ai envie de le partager avec ceux nombreux qui profiteront à leur tour de l'expérience nouvelle et difficile qui t'aura rendue encore plus forte, encore plus... toi.

Je ne dirai pas exactement de quoi il s'agit pour que ceux qui souffrent puissent s'ils le désirent se l'approprier aussi. Je sais que tu sauras sans peine que ça s'adresse à toi avant tout.

J'ajouterai juste un mot pour te dire que tous ceux qui d'ordinaire m'entourent et que tu connais si bien feront avec moi partie de cette grande fraternité de prières qui t'aidera peut-être à porter un peu de ton fardeau.

Et j'ai hâte de ce jour où, rassurée, tu sauras sourire à nouveau de ces inquiétudes qui seront devenues du passé.

Je t'embrasse et je te remercie par avance de toutes les nouvelles que tu sauras nous faire parvenir, comme ça, par un clin d'oeil, un mot écrit, une pensée posée.

Bon courage.