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et pourquoi ne pas le dire ?
18 février 2015

Calédonie 5 - le bagne

C'est le quatrième jour et l'île déjà nous est familière. Les accents, les visages, même la façon un peu nonchalante de marcher des habitants écrasés par la trop forte chaleur de l'été  . On a déjà beaucoup circulé dans Nouméa. Beaucoup d'allers et  retours entre nos premières impressions et l'histoire ou la géographie de l'île. Une île rentrée dans l'histoire de notre pays il n'y a pas si longtemps. Cinq générations...peu de chose. Si loin de toutes les routes, cette île serait restée longtemps abandonnée sans ses richesses minières. L'histoire de son développement est un curieux mélange d'influences. Parmi eux le thème du bagne est fascinant. Imaginer de peupler une terre avec ceux que la société a mis au ban. 70 ans, un peu moins de la moitié de son histoire pendant lesquels des navires ont déversé leur chargement de bagnards. Une ville qui se construit avec une main d'œuvre bon marché et surtout des hommes qui s'implantent pour redémarrer une vie nouvelle.

On a déjà croisé dans la ville quelques vestiges de cette histoire. Les bâtiments du bagne ont la même allure que les autres bâtiments administratifs du 19 ème siècle. Ils donnent à la ville  l'allure particulière  des anciennes villes de garnison françaises. 
Aujourd'hui on part cinq jours pour visiter le nord de l'île. On sort de Nouméa. On longe la côte ouest. Une matinée à faire des courses et à préparer ce voyage. On part. On s'arrête pour déjeuner sur une plage. De ces plages immenses où on est seuls ou presque. On traverse des paysages de grandes fermes d'élevage extensifs. De grands troupeaux de vaches élevées dans d'encore plus grands espaces. On a toujours le même sentiment que ce sont surtout les franges côtières qui sont habitées et que le centre du pays est encore bien vide. Notre fils nous raconte qu'il y a là une foire où les éleveurs se retrouvent chaque année pour vendre et acheter leurs bêtes dans une ambiance  de western avec chevaux, bétail et rodéos. Des propriétés énormes, clôturées. Beaucoup sont les créations de quelques colons volontaires ou d'anciens bagnards libérés qui se sont taillés là de grands domaines à la force de leur travail. On monte encore plus au nord. On dormira dans un village de corses venus là planter du café. Il ne reste plus de café mais le nom du village et de beaucoup de ses habitants ont les mêmes consonances qu'on retrouve dans cette autre belle île. 
C'est un peu plus tard qu'on visite une sorte de fort-bagne. L'endroit est si charmant qui domine une crique aux eaux transparentes et qui s'appuie àl'ombre de la montagne, qu'on a du mal à imaginer que ce fut un endroit de souffrances.  Le site, aménagé en musée, permet d'imaginer la vie de ces hommes. Sur un tableau la généalogie des différents employés permet de prendre conscience de l'intégration de ces "relégués" parmi la population locale. Émouvant, ce camp du bout du monde.
Le soir, on fait connaissance avec notre premier "gîte". Quelques chambres chez l'habitant. Une maison aux allures de cabanon. Tout est un peu de bric et de broc et semble avoir grandi au fur et à mesure des besoins, au gré de l'art et de l'ingéniosité des propriétaires. Le tout donne un résultat charmant aux allures de maison de Robinson mais qui ne manque pas de confort. C'est tenu par un couple qui ressemble à la maison par son côté original, mélange rasta-baba cool. C'est charmant. Quelques mètres en contrebas une rivière qui nous mènera demain à une charmante cascade dont on entend le chant. On y croisera des jeunes gens qui sont arrivés ici après déjà un long voyage en Australie, un journaliste et une enseignante et leurs enfants et des plongeurs qui se régalent des fonds marins.  L'accueil est sympathique, l'endroit est reposant. On partagera tous un repas sur une immense table dressée sur une sorte de terrasse ombragée. Notre hôte cuisine bien et on découvre que le cerf est ici plutôt trop présent dans les terres, plutôt nuisible et tellement chassé que ce sera souvent la base de notre nourriture . On goûte  aussi à de nombreux "rhums arrangés" qui contribuent à une nuit paisible. 
Le lendemain on découvre donc une belle cascade agrémentée d'une piscine naturelle. Le tout dans un cadre de végétation luxuriante.  Une autre halte sur une plage encore plus belle et on se promene entre la plage et la barrière de corail dans un univers marin magnifique accessible avec seulement un masque et des palmes. Nous n'avons jamais vu un pareil spectacle,  pourtant notre fils nous assure qu'on en verra de bien plus beaux.
Le soir c'est un autre gîte, une sorte de chalet entouré de montagne et à deux pas de la mer. C'est le royaume des cerfs. Elle en verra un à quelques pas de la porte à l'aube. Un familier : "bibi"
Là encore un accueil sympathique, une table conviviale. D'autres métropolitains venus voir leurs enfants en Calédonie. Il y a une sorte de magie qui opère et qui délie tres vitesse langues dans ce genre d'endroits. Le soir un ciel  très clair permet à notre "marin" de nous raconter un peu mieux les étoiles.
 Désolé, ami lecteur, tu me trouves peut être un peu ennuyeux mais j'ai trop envie de partager encore quelques jours ce voyage. Bonne soirée 
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Commentaires
N
merci pour vos écrits .... je revis ma virée en solitaire de 3 jours pour découvrir cette cote est et remontée sur le Nord.... Le Fort Teremba, Bourail....
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M
Je lis , je ferme les yeux et j'y suis ...<br /> <br /> Merci pour ce récit qui m'enchante :-)
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M
C'est magique, une fois dedans on veut continuer... A très bientôt...
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et pourquoi ne pas le dire ?
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