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et pourquoi ne pas le dire ?
30 novembre 2015

Mariage en Provence

C'est une autre partie de la Provence que j'aime. Au pied de la Sainte Baume, la grande basilique se dresse, fière, au milieu de la ville. Elle abrite le corps et le souvenir d'une très belle femme : Marie-Madeleine et de quelques autres témoins privilégiés du passage de Jésus sur terre. J'aime à savoir qu'à quelques kilomètres de ces terres que j'habite sont venus s'échouer ces témoins de  vie d'un Dieu fait homme qui a changé le monde et les hommes. En ce jour où notre terre natale redécouvre à nouveau la barbarie j'aime à savoir que, plusieurs fois dans le passé, notre patrie a redécouvert sa vocation après ces éclipses de l'histoire. La belle basilique a triomphé des invasions sarrasines, de la révolution, de la séparation de l'église et de l'état. Triomphera-t-elle une fois de plus de l'abandon des hommes ? Le bâtiment s'abîme. Et c'est depuis un peu seulement un plus d'un an qu'un jeune prêtre inspiré redécouvrit les reliques de Saint Sidoine...l'aveugle-né de l'écriture. Un tellement beau signe aujourd'hui.

Nous avons failli ne pas venir. Une voiture qui, au dernier moment se dérobe,  et le risque pris de repartir avec celle qui, aujourd'hui, ne sert plus qu'aux gros travaux et dont le nombre de kilomètres dit la fidélité...et la fragilité. 
On arrive. On marie aujourd'hui un neveu à une charmante jeune femme, un de ces neveux qu'on voit peu et qu'on connaît trop mal. Nous sommes très en avance...et les mariés en retard. Un temps donné pour visiter la belle église. On s'installe, vite rejoints par d'autres frères et soeurs.
Une mariée ravissante, une belle cérémonie, de très beaux chants, un orgue impressionnant. Il est tard déjà quand on sort de l'église et une belle nuit remplie d'étoiles est là pour accueillir les mariés à la porte de l'église.
Il fait froid. Quelques mètres plus loin dans ce qui fut autrefois le réfectoire d'un gigantesque couvent un vin chaud est servi qui réchauffe les cœurs et délie vite les langues. On se reconnaît. On s'identifie. On est nombreux mais pas trop. On reprend les voitures pour rejoindre le domaine où se tiendra le repas. 
C'est un endroit de vin, un peu perdu, on s'égare. On se retrouve autour d'une table. "Et vous ? Qui êtes-vous ? "  On se trouve des amis, des cousins, des voisins car il est finalement bien petit notre monde. Le monde merveilleux des familles nombreuses. Un monde plein de richesses au quotidien parfois bien difficile, où la solidarité n'est pas un vain mot et où quelques beaux souvenirs, un souci d'élégance et de belles traditions tiennent parfois lieu de pain quotidien.
Ce mariage aurait pu être triste : le père du marié est mort cet été, bien trop jeune, en laissant une si belle descendance : 10 enfants, déjà 25 petits-enfants. Mais on n'assombrit pas un mariage. On fait face et ma petite sœur est là, trop seule, mais bien secondée. C'est le fils aîné qui fera, à la place du père, un discours touchant, bien pesé, délicat et drôle. Un de ces garçons discrets qui se révèlent avec le temps.
Et c'est déjà le temps de la danse. Un orchestre étrange d'instruments d'autrefois et des danses un peu désuètes donnent à la fête l'idée ce que devaient être les mariages d'autrefois dans nos provinces. C'est étrange et charmant à la fois.
On part tard...mais trop tôt. Un fils nous reçoit chez lui à la nuit. Medecin et de garde il n'a pas pu se joindre à la fête. On le voit quelque minutes à peine. Il sera reparti quand nous nous lèverons dans cette belle ville de Toulon. Il est de ceux qui veillent sur nous et qui partiront peut-être dans quelques jours  protéger notre paix, loin sur la terre, avec d'autres soldats. 
Une messe sur le port. On retrouve le prêtre du mariage et quelques uns des neveux. Puis on flâne avec délice dans le marché coloré et bruyant plusieurs fois centenaire de la vieille ville. Un repas improvisé sur la belle place et on revient chez nous en traversant à nouveaux ces magnifiques paysages. 
Je ne peux  terminer ce récit sans dire un grand merci à cette sœur courageuse, à ces neveux organisateurs, à ce joli petit couple charmant qui s'engage avec joie et courage dans la vie, à Sainte Marie-Madeleine, à ses amis et à cette belle Provence qui abrite tous ces doux moments pour notre plus grand bonheur.
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Commentaires
N
Merci Mr Jacques, un bien joli billet émouvant cependant. Bonne journée.
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P
Merci Jacques pour ce billet! Encore une fois quel bonheur de te lire! <br /> <br /> Paule Buvignier-Pamiès
Répondre
et pourquoi ne pas le dire ?
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