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et pourquoi ne pas le dire ?
9 décembre 2015

8 décembre 2015 : je suis "lyonnais"

Il fait beau. La primatiale saint Jean est remplie d'une foule nombreuse. Est-ce particulier à cette année ? Je l'ignore. J'aime Lyon. J'aime cette Vierge d'or qui domine la ville. J'aime cette basilique, à côté de cette Tour Eiffel en modèle réduit. J'ai appris à aimer cette ville que je connaissais peu. Trois de nos enfants y ont vécu pour leurs études ou leur travail et l'aînée y habite encore aujourd'hui. J'aime cette vieille ville qui descend vite de la colline par ces escaliers interminables , et qui vient rejoindre la Saône dans cet ancien quartier aux beaux hôtels particuliers qui lui donnent un petit air d'Italie. J'aime ces trois églises : Saint-Paul, Saint-Jean, Saint-Georges qui s'égrènent le long du fleuve. Ma fille vit dans un de ces beaux bâtiments que le talent des hommes a restauré en beaux appartements. J'aime le sien, décoré avec goût,  auquel on accède  par un de ces escaliers extérieurs caché au fond d'une cour où les marches sont usées par des milliers de pas.

La mort est venu frapper à Paris, une fois encore, il y a quelques jours à peine. Cette année la "fête des lumières" n'aura pas lieu. Lyon retrouvera son rythme d'autrefois quand les balcons des maisons étaient seuls à se décorer de quelques lumignons pour honorer Celle qui veille sur elle. 
Certains regrettent ce temps, pas si lointain, et déplorent les foules qu'attire cette nouvelle forme de spectacle. Je ne suis pas de ceux-là car, si j'aime cette protection tutélaire, je n'en suis pas moins fasciné par ces prodiges d'imagination et de technique qui utilisent les magnifiques monuments de la ville pour les décorer de très belle manière. 
Depuis trois jours déjà que nous y sommes la ville a su nous faire découvrir quelques aspects nouveaux et inconnus : des boutiques aux couleurs et aux odeurs exotiques, cachés au fond de ces quartiers que le touriste hésite à visiter, des petits restaurants charmants, une prison reconvertie en faculté,  et le Lyon très ancien, des tous premiers temps, l'ancienne capitale des gaules que je connais encore très mal. 
Mais ,ce 8 décembre au soir, quand nous rejoignons la primatiale Saint Jean d'où nous sortirons en cortège pour rejoindre Fourvière, nous nous sentons portés par la ferveur de toute une ville. Des milliers de lumignons éclairent les façades. Sur le fleuve d'autres y flottent en procession silencieuse. Les derniers sont portés par cette foule en marche qui rejoint la basilique en chantant. Nous n'y rentrerons pas. La foule est trop nombreuse chaque année et la tradition veut que seuls, les plus jeunes pénètrent à l'intérieur ce soir là. 
Nous redescendrons doucement à notre rythme. Nous traverserons le fleuve pour voir s'afficher sur le mur du Palais de Justice, des visages anonymes et la triste liste des prénoms de ceux qui sont morts, un vendredi soir de novembre, victimes de la cruauté d'autres hommes, de barbares.
Ce soir du 8 décembre 2015, je suis ému, je participe de cette manière à la peine de ceux qui ont perdu des êtres chers. Je pense avec émotion à tous ce qu'il faudra faire pour combattre de telles horreurs. Je prie pour ceux qui seront en charge de ce combat. Je suis fier de savoir qu'ils existent.
je sais que pour vaincre un tel danger, il faut la foi, la prière, le pardon...mais aussi la force d'affronter le mal, et le courage des hommes qui guerroient.
Ce soir du 8 décembre 2015, je suis "français", je suis "lyonnais".
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