Filleul(le)s, chalets, amis....petits bonheurs épars.

J'ai beaucoup de filleul(le)s. Sept. L'une est morte à l'âge où le ciel vous ouvre grand les bras. Une autre à complètement disparu de ma vie et j'ignore tout d'elle. J'ai pour chacun d'eux une tendresse particulière. Est-ce la reconnaissance d'avoir été choisi par leurs parents pour ce beau rôle ? Est-ce le fait que chacun d'eux est revenu dans mes prières plus souvent que les autres ? Ce matin, je me suis réveillé en les énumérant. Je voyais défiler leurs visages, leurs histoires, leurs rêves. Je n'ai eu pour aucun d'eux, Dieu merci ! , Jamais à jouer ce rôle de parent de substitution que présuppose ce rôle. J'ai même reçu bien des grâces particulières de celle qui est parti trop tôt au Ciel. 

La vie est ainsi faite de ces petits bonheurs. La vie est faite des grâces et des joies qui viennent des autres et par les autres. 

Hier s'est ajoutée à ces bonheurs comme une journée de vacances au sommet du Ventoux que j'aime. Un matin froid et lumineux. Un mistral qui souffle fort. Un marché deserté à cause de ce vrai hiver qui commence. Quelques mots échangés. Une petite heure de route et ce petit chalet qui nous accueille au dessus de notre plaine. Le ciel est si dégagé qu'on voit le Rhône au loin et encore plus loin on devine la mer. Le sol est couvert d'une fine couche de neige. Celle qui se contente d'affiner les traits du paysage sans les étouffer. Des amis de toujours qui nous attendent dans un petit chalet qui se transforme avec goût  à chacun de leurs passages. Un chalet qu'on aime dans lequel j'ai aussi passé quelques heures de travail si bien que beaucoup de murs, d'objets, d'endroits ont pour moi un vrai sens.

Un repas, un plat qu'on va chercher à l'auberge voisine. Quelques bons mots, quelques sourires. Un repas délicieux, un vin nouveau, le doux engourdissement d'après repas et le temps qui passe doucement jusqu'à la nuit qui tombe. 

Un retour presque en silence. La maison retrouvée et le feu qu'on allume. On ne dinera pas. On prolongera devant le feu ce temps qui passe. A l'autre bout du monde le clin d'œil d'une fille qui nous raconte sa journée. Le constat bienfaisant qu'ils sont nombreux les gens qu'on aime et peut être encore plus nombreux ceux qui nous veulent du bien.

Rapide calcul : sur un côté du plateau d'une balance, faire le total des gens qui prennent un peu de temps pour penser à nous, de près ou de loin,  avec bienveillance; mettre sur l'autre côté  les quelques uns qui d'une façon directe ou indirecte auraient pu un jour chercher à nous nuire; soustraire de ce même côté ce qui est dû à la simple sottise où à l'égarement. Ajouter sur le premier côté ceux que l'on sait qui veillent sur nous d'un autre endroit qu'on appelle le Ciel. Y ajouter encore les milliers de pensées bienveillantes de ceux qui nous veulent du bien sans nous connaître. 

Imaginer pour chaque homme une telle balance. En faire la somme.

....Et on voudrait que le monde soit mauvais, que ce soit un esprit méchant qui y règne.

Je vous embrasse tous, chers amis lecteurs, dans ce petit matin d'une journée qui commence par un bien beau réveil.

Comments

[sabine]

"On prolongera devant le feu ce temps qui passe .....", j'aime cette phrase avec tout ce qu'elle peut engendrer de sérénité et de bonheur profond !



Nous le faisons assez souvent également ..............



Que cette nouvelle année juste éclose (et toutes les autres à venir d'ailleurs) puissent trouver en vous ce "rien crépitant" qui rend la vie belle et juste ....Amitiés : sabine

[celestine T]

"Et on voudrait que le monde soit mauvais, que ce soit un esprit méchant qui y règne."



Que le grand cric me croque si je souhaite une chose pareille... ;-)

C'est si bon de vous voir énumérer les petits bonheurs rafraîchissants d'une journée...

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