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et pourquoi ne pas le dire ?
11 décembre 2016

Lo tedhal

En araméen,  il paraît que ça signifie "Ne crains rien !". Et pourtant qu aurions-nous à craindre dans cette assemblée d'amis qui se retrouve ici une dizaine de fois par an ?
La maison est très belle, une ancienne ferme devenue bastide où, grande famille oblige, les greniers se sont transformés en chambres pour accueillir enfants et petits-enfants... et amis.
On arrive à la nuit tombée, les uns après les autres. Si tu l'observais de loin tu te demanderais mon ami à quel étrange complot tous ces gens participent. Les voitures avancent, les couples descendent chacun porte en avant un paquet un peu encombrant, un peu comme une offrande et s,engouffre furtivement dans la maison. Là, une très grande pièce, un grand salon dans lequel en hiver brûle un feu dans la cheminée cheminée si grande qu'on peut s'y installer dedans...ce que feront quelques fumeurs pour éviter le froid extérieur.
D'abord le plaisir de se retrouver tant la maison est accueillante. Nos hôtes sont de ces gens qui savent donner à leurs maisons une envie d'y demeurer longtemps. Un apéritif nous attend. Déjà les langues s'échauffent. On parle un peu de tout, de nos familles, de nos enfants, de nos amis, de nos joies, de nos peines, de ce qui fait que la vie est la vie.
Puis vient l'heure un peu plus sérieuse où l'un d'entre nous traite d'un sujet qu'il a travaillé pour nous le faire connaitre. On commence par une très courte prière. On invoque l'Esprit Saint. Oh ! Je sais mon ami. Ça peut paraître étrange à qui n'est chrétien d'invoquer ainsi un des trois personnages de la Sainte Trinité. Dis-toi alors que c'est notre façon de nous préparer à un peu plus de calme et d'attention.
L'orateur parle. On écoute, on questionne, on commente. Parfois l'un d'entre nous émet une critique ou un bon mot. Vendredi on parlait de Mère Teresa, une sainte de notre époque dont le monde entier vanta l'action d'aider de pauvres gens à mourir en paix et que le même monde conspua quand elle dit que la mort était chose bien horrible même lorsque c'était le choix de tuer un enfant à naître.
Une fois terminée cette heure un peu savante, voici venue le temps de prier ensemble. On se met en situation, en silence. Nombreux sont ceux qui s'agenouillent. On évoque tous ceux d'entre nous qui souffrent ou traversent des épreuves. Le groupe est un hétérogène dans sa façon de prier mais on s'adapte. On invoque Dieu par ces trois facettes de la prière : adorer, demander, rendre grâce.
On termine par un "bénédicité" cette belle prière des chrétiens avant de se mettre à table.
Et vite le bruit reprend, les conversations, les échanges. On comprend enfin ce qu'étaient ces étranges paquets portés à l'arrivée. Ce sont des plats communs que l'on partage autour de la grande table où répartis dans le salon par petits groupes. Aucune instruction pour ces plats. Chacun fait ce qu'il veut ou ce qu'il peut mais comme si un ordre qui nous dépasse présidait aussi à ces choses, il y aura assez à manger chaque fois ...et souvent de fort bonnes choses. Lorsqu'on se sépare la nuit est souvent prête à changer de sens. La maison se vide aussi vite qu'elle s'était remplie. Chacun repart à sa vie.
Tu dois te demander mon ami pourquoi je parle ici de cette assemblée. Tu sais que j'aime à parler des belles et bonnes choses, de celles qui donnent des couleurs à la vie. Et bien c'en est une et de bien belle qualité.
On vient dans ce groupe, un peu par amitié. On s'en retire parfois parce que la vie décide d'autres choses. Je ne saurai dire aujourd'hui combien ont partagé ces soirées. La mort en a enlevé certains, le travail lointain en a enlevé d'autres. Parfois aussi des couples se sont séparés et ont disparu. Enfin d'aucuns se seront lassés ou seront passés à d'autres choses. On n'en repart jamais indemne. Qu'on le veuille ou non, un lien mystérieux d'amitié, une forme de connivence s'est ainsi créée.
Je sais qu'il arrive à notre hôtesse de lire quelques uns des mots que j'écris ici. Alors je voulais en profiter pour les remercier, elle, son mari, sa maison et sa maisonnée, de ces instants de bonheurs partagés et lui dire la place un peu particulière qu'ils ont ainsi trouvé dans nos prières.
Voilà mon ami lecteur. Il ne me reste plus qu'à te souhaiter un bon dimanche. Notre Provence est sous le brouillard. J'ai ranimé le feu dans la cheminée. Mais je crois que le soleil va se lever et nous permettre de profiter de cet automne qui se termine en beauté. Et si ton ciel est plus morose j'espère que tu ne m'en voudras pas.

 

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