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et pourquoi ne pas le dire ?
4 janvier 2017

" Tu as encore raté une occasion de te taire ! "

Je me souviens de ces paroles de mon père à mon endroit dans mon enfance et mon adolescence. Est-ce que c'est parce que ça m'a particulièrement blessé ? Il est vrai qu'il parlait trop, ce petit personnage que j'étais,  en construction, maladroit ou arrogant, à la recherche de sa place, tendu entre l'envie de plaire et celle d'avoir ses propres idées. Il est si vrai qu'une parole partie trop vite peut faire tant de mal et qu'au jeu de la rapidité des échanges, de la joute verbale, on finit par laisser partir la phrase blessante, imprudente ou tout simplement fausse.
Puis il y a eu le temps de l'habileté de langage ou l'on apprend à jouer avec les mots, les arguments, les idées à sortir le bon mot, ou la forme et le style l'emportent sur le fond du discours... Le temps du mensonge et de la dialectique.
Enfin, avec l'âge , tard pour certains (en tous cas pour moi ;-) vient une certaine forme de sagesse. On apprend que rarement le discours convainc, que même les arguments posés sur le papier, sagement, méthodiquement, en tentant de suivre une vraie démarche de raisonnement n'ont que peu d'impact sur la vie de ceux qu'on aimerait convaincre.
Les plus humbles l'ont compris qui oeuvrent en silence au bien, au beau, au vrai et qui laissent à leurs œuvres et à leur exemple le soin de tenter de convaincre.
Combien de fois dans ma vie j'ai regretté d'avoir parlé trop vite ? Je ne saurais le dire. C'est peut-être pour cela que je laisse l'écrit être le support de ce que j'aimerais transmettre ou plus simplement expliquer.
Je pensai ce matin à tout cela en écoutant quelques interviews de politiques. Les enjeux sont importants, peut-être plus particulièrement en ces temps difficiles où les agressions et le bruit environnants empêchent de savoir qui l'on est, ce que l'on veux et pourquoi.
Il y a d'abord les journalistes : ils semblent être choisis pour leur agressivité et leur facilité à faire tomber dans des pièges ceux qu'ils interrogent. En place pour commenter et expliquer le monde, ils veulent le dessiner à leur manière ou à celle de ceux qui les fabriquent et les nourrissent, les lobbies.
Vient ensuite un système politique dans lequel le plus important semble être de plaire et de communiquer. Peu importent les faits, les idées, les enjeux, c'est ce qu'on en dit qui importe. Il faut être élu et tirer le plus rapidement possible les profits de ces postes.
Les politiques même se prêtent si volontiers à ce jeu de plaire à tout prix, de flatter leurs persécuteurs, de maquiller leurs discours, leurs idées.
Je regrette cette expression qu'on entendait autrefois dans le monde des affaires :"Gérer en bon père de famille.". Il est d'usage aujourd'hui de galvauder l'expression, de s'en moquer, de lui donner une consonance sexiste ou réactionnaire.
J'aime l'idée de ce "bon" père de famille qui accompagne la progression de sa famille depuis le premier pas de son enfant jusqu'au dernier conseil demandé parfois tard dans la vie. J'aime l'idée de cet amour gratuit, de ce dévouement de tous les jours, sans autre but que le bonheur commun sans rompre l'équilibre délicat des êtres.
Si on ne parle pas de la même façon de la bonne gestion en "bonne mère de famille" , c'est tout simplement qu'elle est évidente et semble acquise à la femme par nature. L'amour de l'enfant porté, la surveillance, le juste geste quotidien ponctuent leurs vies et illuminent les nôtres.
Pourquoi je parle de ce ce matin ? Pour conjurer cette fatalité de la médiocrité de notre sytème politique ? Pour tenter d'organiser ma pensée ?
Peut être parce que je viens d'entendre quelques minutes d'un échange qui le font croire qu'il est peut être possible de changer les règles.
Pardon, ami lecteur, pour cette digression. Mais après tout tu es aussi un peu mon confident, mon ami et tu dois bien tenter aussi de savoir ce qui se passe en moi.
Passe une bonne journée.

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Commentaires
C
Cette expression a malheureusement engendré des générations de taiseux incapables d'exprimer leurs sentiments, comme s'il y avait une quelconque honte à se montrer faible, ou hésitant enfin, humain quoi...<br /> <br /> Jusqu'à ne se servir de la parole uniquement que pour essayer de convaincre ou pire, d'imposer ses idées...c'est triste. Parce que la parole peut être aussi libératoire, ou guérisseuse...Le monde irait mieux si l'on se servait des mots pour répandre le bien comme de la poussière d'étoiles. Malheureusement, ceux-là, les Martin Luther King les Gandhi l'ont payé de leur vie...<br /> <br /> ¸¸.•*¨*• ☆
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