Week-end
Vendredi la promenade avait tenu ses promesses, un bon moment passé avec des amis, la fatigue du corps, la bonne odeur de la nature, la majestueuse présence des "Dentelles". Le soir, les amis retrouvés, la petite "conférence", les joyeuses conversations autour de la table.
Un samedi bien occupé à son tour.
Puis il y a eu la journée d'hier au bord de la mer. La belle route qui traverse la Provence et la mer qui apparaît, au loin d'abord, et qui se rapproche. Il y a eu beaucoup de vent. Le ciel est bien dégagé. On se retrouve au coeur de la vieille ville, derrière le port. On, c'est nous et notre fils aîné, notre marin-médecin. Il revient d'une longue période de mer qui s'est ajoutée à d'autres longues périodes de mer. Seuls les Toulonnais qui viennent à la messe à la cathédrale pleine et le marché voisin donnent un peu d'animation au centre ville. Mais ailleurs jusqu'à midi, Toulon semble dormir encore.
Une messe de centre ville. Une population bigarrée.
On ne dit pas assez qu'aujourd'hui dans les grandes villes les églises sont le dernier endroit ou se côtoient joyeusement toutes les origines et toutes les conditions.
On découvre ensuite l'appartement de notre fils, un havre entre deux navigations, et très vite on va marcher d'abord le long de la mer, découvrir de ces endroits qu'on ne peut connaitre qu'à pied, manger au bord de l'eau. C'est seulement après ce déjeuner qu'on rencontrera vraiment ceux qui sortent pour profiter d'une belle journée de soleil. L'après midi on continue cette visite un peu plus au large. On ira jusqu'à Sanary visiter un joli port, une église repeinte de fresques modernes aux allures byzantines, un petit chemin escarpé d'escalier qui monte vers une charmante petite chapelle qui surveille la baie et qui ressens par un long escalier.
On rentre dans le silence du soir. On ouvre la radio pour n'entendre que le bavardage pesant des politiques qui débattent. On éteint. Elle, conduit et je m'endors un peu avant l'arrivée.
Un peu comme autrefois les enfants :"Papa, Maman, c'est encore loin ?". Et les petits corps endormis qu'on sort avec précaution de la voiture pour les étendre sur leurs lits.
J'ai un peu honte de cette demie heure où j'ai profité de ne pas conduire.
On retrouve la maison, froide, on n'allume pas le feu, c'est trop tard.
Car il y a aussi, et je crains pour toujours, ce blues des dimanches soirs.
Hier le silence et le froid avaient éteint jusqu'à ma plume. L'activité de la journée d'hier ont ranimé tout ça. Il fait encore très froid. Mais le ciel dégagé à cette heure est promesse d'une de ces belles lumières. On dit que le mauvais temps, le vrai, l'austère règne partout ailleurs. Je compatis, crois-le bien, ami lecteur de ces endroits mais je ne me sens pas le droit de ne pas te dire ce beau ciel nettoyé par le mistral.
Bonne journée, mon ami.
Que Dieu te garde.