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et pourquoi ne pas le dire ?
8 mars 2017

Treize

Une photo en noir et blanc circule depuis quelques jours les réseaux sociaux : une photo en noir et blanc, intemporelle. Devant la grille d'un parloir de couvent, ils sont douze frères et soeurs. L'un d'eux porte un vêtement religieux. Dernière la grille on aperçoit le vêtement noir d'une autre religieuse et un magnifique sourire qui éclaire ce fond de scène. Cinq filles et huit garcons. 

Toi qui me lit, mon ami, tu n'imagines pas comme il est rare de voir de telles photos. Car le temps est le temps ...et les rassembler tous n'a pas dû être de tout repos.

Treize, cinq filles et huit garcons. Une famille symétrique à la mienne avec juste le décalage d'une génération. Je regarde sur mon frigo une photo en couleurs, la dernière où nous figurons tous auprès de nos parents déjà âgés. Cinq garçons et huit filles, ou plutôt cinq hommes et huit femmes. Il y avait bien eu une quatorzième et on aime à s'en souvenir mais elle était repartie avant qu'on ne puisse la connaitre...sans prendre le temps de s'arrêter. Les parents ont l'air tous petits, le temps semblait commencer à les effacer. C'était peu de temps avant qu'ils ne passent dans un autre monde.
Derrière chacun d'entre nous apparaissaient déjà comme en ombre les joyeuses ribambelles d'enfants et de petits-enfants.
" Treize ! Mais comment est-ce possible ?" Et Maman répondait avec son beau sourire. "Vous savez, ce n'est pas très difficile. Il suffit d'en avoir d'abord un et un second et un troisième et ainsi jusqu'à treize."
En vérité, je ne me souviens pas si elle a vraiment dit ça un jour. Mais qu'importe, je veux le croire. Je veux me rappeler son sourire, l'air protecteur de Papa. Aujourd'hui on les dirait insensés, voire coupables. "Comment donc pouvez-vous imaginer d'en élever un si grand nombre ?"
Ce serait probablement vrai, s'il n'avait fallu compter que sur ses propres forces pour le pain et l'amour quotidien. Mais nous le savons bien (et je sais que nous le partageons avec cette autre famille plus jeune) : Il y a surtout la Providence qui nous comble nos besoins de pain quotidien...et de tout le reste.
J'étais le numéro 3, de cette fratrie. Le numéro 1 est allé rejoindre le numéro 14 et ses parents. Les rangs se sont éclaircis et s'éclairciront encore. C'est la vie. C'est notre seule certitude. Je serai toujours le numéro 3 des "trois grands".
D'aucun parleront peut-être un jour des difficultés du quotidien, de certaines angoisses qu'ils ont dû parfois avoir. Je ne veux me souvenir que des rires, du bruit, du désordre, des jeux, des bonheurs partagés.
Dans ma petite (mais déjà un peu longue ) histoire d'homme je porte avec fierté ce numéro 3. Je n'en suis aucunement responsable mais j'aime être associé à cette famille un peu hors-norme qui continue de grandir en nombre (et peut-être) en sagesse.
Et je veux remercier ces amis qui en postant cette photo ont fait renaître dans mon coeur une grande bouffée de souvenirs heureux.
Longue vie à cette belle famille. Et puis bravo.
Bonne journée, ami lecteur.

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