Une enfant est née. Elle porte un joli prénom : Sybille
Le mistral souffle fort qui a dégagé le ciel de ces quelques nuages qui ont mis un peu de désordre dans la semaine dernière. Mais le vent est aussi menace et je sais, tout autour de moi, tous ces gens qui veillent et surveillent le moindre départ de feu. Je vous parlerai un jour de ces pompiers que j'admire dans leur humble tâche quotidienne de protection des hommes et des biens.
Hier, j'ai fait connaissance de ma petite "jumelle", née le même jour que moi, quelques années plus tard. Il s'était passé beaucoup de choses dans la journée : un réveil matinal, un peu de temps à écrire, le jardin à arroser. Surveiller du coin de l'œil trois chatons que leur maman a installé dans le tas de pierre et qui jouent à cache-cache avec nous. Je ne sais pas si ils y vivent ou s'ils passent juste dans la journee. J'avais arrosé le jardin, attendu que la maison se réveille et nous étions parti à la messe chez nos amis-moines. C'était déjà un peu les vacances : les habitués qui laissent la place aux estivants. Un repas dominical simple et paisible à trois. Une sieste pendant que notre fils prépare ses bagages et nous partons tous trois à la maternité.
C'est un endroit charmant à une heure de chez nous environ, dans la campagne aixoise. Une maison tenue par des religieuses toutes de blanc vêtues. Je la connais depuis toujours cette maternité de "l'étoile",,et j'aime ce rythme paisible où tout est fait pour accueillir l'enfant.
D'ailleurs cette petite fille à déjà deux grandes soeurs, nées dans la même clinique, et le soir, un message de notre fille, nous dit qu'une de leurs amies vient aussi d'avoir un enfant dans cette belle maison. Une route paisible, de bien belles bastides qui nous surveillent au passage bien campées au fond de parcs fleuris et nous arrivons.
Un petit village, un parc qui protège la clinique.
On entre à pas feutrés. Une petite sœur , un peu âgée, est là, souriante, qui nous accueille et cherche le nom sur son écran d'ordinateur.
La maman n'est pas seule. Notre fils est arrivé le premier. La maman est souriante malgré la fatigue d'une naissance. Et là, au fond d'un berceau transparent, sommeille une toute petite enfant. Toute bien finie, toute bien dessinée, sous ses quelques cheveux on voit comme en pointillé la séparation entre les os du crâne. Tout ça semble si fragile et si complet à la fois.
Les deux grandes soeurs, le papa, la grand-mère, nous rejoignent un peu plus tard qui reviennent d'une grande promenade. Un cadeau, quelques abricots et une tarte pour goûter.
On parle de tout, de la vie, de la naissance mais surtout de ce petit enfant aujourd'hui le centre du monde.
Sybille, un prénom de prophétesse. Devine-t-elle, cette petite fille, tout l'amour qui l'attend et qui l'entoure déjà ? Nous descendons à la chapelle mais nous la quittons aussitôt pour ne pas troubler ,avec ces deux petites filles , l'office débutant des soeurs qui nous regardent cependant avec bienveillance.
Notre fils part en premier pour rejoindre sa maison et nous le suivons de peu. Nous rejoindrons des amis pour diner et découvrir les aménagements d'une nouvelle cuisine.
Ce matin j'entends dire que le président de notre pays aurait parlé avec quelque mépris des gens "qui ne sont rien". J'ignore si c'est vrai dans ce monde médiatique où chaque propos est disséqué mille fois. Bien au-delà de la vanité de ces propos j'aimerais juste qu'il lise ces pages consacrées à nous, les gens qui ne sont rien...et si fiers de n'être que cela.
Tu pardonneras, ami lecteur, cette petite incursion dans le temps.
Je te souhaite une bonne journée, une bonne semaine.
Et à ce petit coeur allongé dans son berceau de lumière, tout le bonheur du monde.
Et que Dieu la bénisse.
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