Torpeur...

Il est assez difficile en ces chaudes journées d'été de sortir de cette impression de torpeur. Les matins sont longs et efficaces, les soirées se prolongent tard dans la nuit. Mais sortir de l'après-déjeuner et de la sieste n'est pas une mince affaire.

Ecrire en ce moment-là c'est aussi pour un instant rester dans la fraîcheur bienfaisante d'une maison aux volets fermés.
Alors, mon ami lecteur, je vais te raconter un peu de ces journées.
Hier soir avait été une occasion de plus de nous retrouver jusque tard dans la nuit avec nos compagnons de pèlerinage en Terre Sainte. Préparer ce voyage avait été une occasion rêvée pour mieux se connaître, il nous semble assez judicieux de mettre à profit cet "après-voyage" pour approfondir certains points.
C'était dans une belle maison, accolée à une ferme, le long d'un canal d'irrigation. Nous avons eu du mal à mettre un terme à une soirée joyeuse et, ce matin, se réveiller à l'aube avait des allures d'exploit.
Pourtant je m'étais engagé ainsi que quelques autres jardiniers à travailler aux espaces communs de nos jardins. Tondre, désherber, ranger, tailler, faire tout ce qui est nécessaire pour que chacun de nous profite au mieux de cet endroit.
Il faut dire qu'il est charmant cet ensemble de petits lopins parsemé de cabanes uniformes en bois clair. Au milieu et entre chaque parcelle des allées permettent de circuler aisément. Quelques endroits sont réservés : L'un abrite une sorte de local technique et le matériel mécanique en commun. Un autre protège une pompe qui distribue l'eau à chaque jardinier. D'autres accueillent qui le fumier, qui le compost, qui la paille qui protégera le sol de la trop grande chaleur et des mauvaises herbes.
Au milieu, un grand espace agrémenté d'une treille et de quelques tables permet de se rassembler pour de joyeuses agapes autour d'un barbecue. Quelques jeux pour des enfants de passage permettent de venir en famille. Au fond de ce bel agencement la rivière coule, paisible, qui donne envie de s'y promener en sortant.
Ce matin l'endroit vibrait comme une ruche. Deux jardiniers tondaient les pelouses, deux autres fauchaient et deux ou trois rangeaient.
Un bon moyen de démarrer la journée. J'y allai en bicyclette et, croisant au passage les jardiniers municipaux, je pus en saluer quelques uns et les voir à l'ouvrage en ces temps où tout dans la nature exige un soin bienveillant pour échapper sans trop de dégâts.... à la chaleur.

c'est assez plaisant de partager ainsi un travail gratuit et connaitre ses voisins en travaillant avec eux est un des meilleurs moyens que je connaisse. Ainsi le temps passe vite et l'ouvrage avance à grand pas.

Ce n'est que plus tard dans le matin que je pus me rendre au chantier du beffroi auquel on apporte les derniers soins : changement des pierres abîmées, restauration des sculptures , derniers soins au campanile, et bientôt un monument tout neuf sera rendu au public j'espère pour leur plus grand plaisir.
Je me régale de monter sur ces grands échafaudages qui permettent de voir très loin autour du village, une dimension nouvelle qui donne un peu l'impression de voler.
Comme tu peux le voir la chaleur n'empêche pas toute action. Seulement une fois cette agitation passée aux heures encore fraîche vous prend comme une envie de sieste qui ne vous lâché que tard dans l'après-midi. C'est le pourquoi ce ce texte qui retarde la reprise...
Bonne journée mon ami. Du fond de ce pays qui a des allures de petit paradis je te souhaite tout le bien que tu souhaites.

Comments

[Den]

Un pays, une région où il fait bon vivre et travailler, en jolie collaboration partagée.. un bel exemple à suivre ! merci monsieur Jacques pour vos mots délicieux qui ouvrent le coeur aux beautés qui nous entourent et que vous savez fort bien voir, même en ces temps de douce "torpeur". Amicalement à vous.

Den