Parfois la plume est paresseuse.
Les mots restent nichés dans le confort douillet des livres. Pas un ne veut sortir et s'exposer ainsi aux vues des hommes. Il arrive aussi que l'inspiration se rebelle et boude, qu'elle ne manifeste plus. Et puis il y a la paresse qui rend difficile même les choses qu'on aime.
Alors on se dit qu'on a pas le temps, qu'on s'y mettra plus tard, qu'il faudrait faire auparavant mille affaires plus utiles.
Et le blog reste muet.
Mais un jour, et ce jour vient toujours, le mistral qui semble plus fort semble dire :"Allez ! Vas-y ! N'écoute personne. Écris !"
Et c'est un jour comme aujourd'hui où on reprend sa plume un peu délaissée...au profit de quoi d'ailleurs ? Car à ce petit jeu tout le monde est perdant.
Vais-je parler de ce potager qui se transforme pour l'hiver ? Quelques rares légumes continuent d'en sortir mais presque avec un peu de gêne que cet été ici ne semble pas laisser la place à l'automne. Il reste encore quelques rares tomates, quelques poivrons tardifs, et des aubergines discrètes. Celui qu'on cueille semble toujours être le dernier mais la cagette de bois se remplit chaque jour.
Ce sera pour moi son premier hiver actif, Apres un été généreux. Celui de la terre qu'on amende, des carrés de bois où l'on projette de nouvelles cultures, des choux, des épinards, des salades et des dernières betteraves. Mon rendez-vous y est maintenant plutot matinal.
Vais-je parler de mes enfants ? Peut-être, mais en leur laissant le bénéfice de leurs propres vies et de leur belles aventures. Vais-je parler de celle qui travaille aujourd'hui quand je reste ici avec ce temps qui m'est offert ?
Et mon village qui continue sa vie paisible tout en se transformant un peu. En ce moment il change de couleur et semble rajeunir mais il faut aussi qu'il change un peu d'état d'esprit et qu'à nouveau il s'imagine un avenir joyeux.
Tu vois, ami lecteur, la plume qui était si discrète devrait normalement me redonner des raisons d'écrire...et de te retrouver.
Bonne journée, à très bientôt.