Il suffît de presque rien...

18 novembre 2017

...pour donner un peu plus de saveur et de couleur à une vie ordinaire. Introduisez par exemple dans le cours d'une semaine la visite d'un enfant et tout s'anime un peu différemment : l'attente de la venue, au coin d'un feu allumé plus tôt, pour que la maison soit juste un peu plus chaude, le repas préparé avec soin, la conversation, l'écoute des projets, d'un nouveau moment de vie qui se met en place.
Il semble que la maison elle-même se réjouisse de ces visites qui la repeuplent un instant. Le week-end dernier elle bruissait du rassemblement familial qui précèdait une fête. C'était le baptême d'une petite fille toute neuve.
Aujourd'hui il s'agit d'une visite éclair plus "pratique" pour choisir une auto, mais qui suffit à notre bonheur.
Le froid s'installe peu à peu dans notre belle Provence mais toujours sans pluie. J'avais prévu de cueillir les quelques olives de notre arbre solitaire mais généreux. Ça attendra un peu. Le jardin, lui, est à son rythme d'hiver. On va bientôt ramasser les dernières feuilles et la piscine est à moitié vidée par crainte des premières gelées.
Le potager lui attend toujours ses aménagements d'hiver pour préparer le printemps prochain mais déjà les projets de Noël s'organisent.
On se retrouvera dans un pays étranger. Noël aura des couleurs différentes de froidure et de vent. Seul notre marin sera encore très loin de nous. Il se frotte avec son bateau en ce moment à la glace du pôle sud et grâce à lui nous vivons par procuration dans un autre monde. Trois de nos enfants sur quatre sont dans des phases de transitions de vie, de travail, d'envies. La quatrième et sa famille continuent d'explorer un nouveau pays.
L'hiver qui nous tient plus à l'intérieur redonne un peu plus de place à l'étude, àl'écriture, à la lecture et à l'envie de se retrouver avec d'autres amis dans la chaleur d'autres maisons.
Plusieurs livres partagent ma vie en ce moment. L'un d'eux est l'œuvre complète d'un auteur où les commentaires sur ses œuvres et leurs histoires ont autant d'importance que les œuvres elles-mêmes. J'envie cet homme qui raconte dans une belle langue les péripéties de ce qui fut son métier, non pas de cette vie qui fut la sienne mais de cet art de mettre chaque mot à sa place comme chaque objet tient la sienne dans un intérieur raffiné.
Il m'arrive d'envier ceux qui multiplient ce plaisir par la connaissance de plusieurs langues ou civilisations.
Le soleil s'est levé et le ciel qui se découvre est d'un bleu de froid sec comme je les aime. Mon village se réveille et tout semble bien en place.
Il faut que je me prépare pour y jouer ma petite partition.
Alors mon ami, je te laisse et te souhaite une bonne journée.