Jacques....mais pas de haricot magique
Ils ont d'abord été un peu déçus les petits enfants de la classe de CP du lycée français de La Haye.
L'homme qui était en face d'eux, le grand-père de Tiphaine, allait bien parler de son jardin, comme prévu, mais ce n'était pas le "Jacques" de "Jacques le jardinier et le haricot magique" de leur livre d'histoires.
Mais pleins d'indulgence, ils écoutèrent sages et patients le petit exposé que l'homme, un peu intimidé de cet auditoire savant, leur fit de son jardin, de ses légumes, de ses outils, de son village.
À base de dessins coloriés la veille par ses petits-enfants, devenus assistants d'un jour, il raconta sa Provence, son village, son église, son beffroi et ses jardins. Il parla de sa maison et de son jardin dont les murs des maisons voisines empêchent qu'il y ait assez de soleil pour y faire un potager.
Il parla de ses jardins familiaux, partagés entre ceux qui veulent jardiner, au bord de la rivière. Il parla des parcelles, des cabanes, partagées elles aussi, de l'organisation de sa parcelle.
Et ce fut eux qui racontèrent à leur tour, qui ses radis, qui ses carottes, qui ses épinards, qui ses pommes de terre et tous les légumes qu'ils plantent eux mêmes dans leur petit jardin d'école.
On parla ensuite d'insectes, de fleurs et d'oiseaux, d'écologie.
Les dessins circulaient de mains en mains. On n'utilisa pas d'ordinateur, ni aucune autre machine à remplacer l'imagination.
C'était déjà la fin. La fin d'un moment de bonheur ajouté à d'autres et l'homme repartit sur son grand vélo vert hollandais, avec son curieux système de freinage avec les pédales.
Ensuite, on récupérera les enfants et, chacun sur sa bicyclette, on ira pique-niquer au soleil d'une belle plage sans fin de mer du Nord.
Il fait un soleil éclatant. Partout les fleurs exposent leurs belles couleurs.
Un enchantement.
Bénie soit l'expatriation et ses destinations lointaines qui complètent à merveille les bonheurs locaux.
Et vive les villes guéries des autos et réconciliées avec les vélos et les piétons.
Partage, ami lecteur, ces petits bonheurs du quotidien.