Alors, je me suis mis à écrire.....

15 décembre 2018

..dans la pénombre de l’avion qui volait, seulement éclairé par quelques veilleuses et les écrans des sièges des passagers qui ne dormaient pas encore. Quelques voyageurs et le personnel marchent dans les allées.

Elle, à coté de moi, regarde un film. Elle n’a pas dormi. Elle ne dormira pas. Elle ne s’endort pas facilement dans des ambiances agitées.

Moi j’ai déjà dormi. J’ai regardé deux films : un triste, l’autre drôle.

Nous avions quitté la maison avec un peu d’inquiétude Et si, à cause des grèves, notre train ne fonctionnait pas ? Mais il était là et le temps est passé plus vite que prévu.

Avant de partir nous avons prié devant la crèche ( Nous avions un peu triché en installant l’Enfant Jésus en avance pour le trouver à sa place à notre retour ;-) ).

Il y a eu cette heure de train, ce monsieur qui tentait de resquiller, un récidiviste

Que le contrôleur plutôt gentil ne voulut pas sanctionner trop fort. Et cette dame qui sortait du tribunal : seule, au chômage, deux enfants, une maison insalubre. Son propriétaire devra la reloger et l’indemniser. Elle raconte sa vie au téléphone. Malgré ça elle reste joyeuse et positive.

Et ce contrôleur bonhomme, un peu désabusé aussi de son statut qui s’effrite. Je lui ai raconté mes six mois de cheminots. Mon premier vrai travail. « Comment déterminer les zones à plus fortes probabilités de foudre sur les caténaires » de la 1ère ligne TGV. Il a fait semblant d’être intéressé. Un gentil...

Et puis l’aéroport, où je passais autrefois si souvent pour le travail et où seul le plaisir me conduit maintenant. Je suis toujours sous le charme. L’idée de décoller du sol ces énormes machines me fascine comme au premier jour.

J’ai apporté avec moi un gros dossier que je voudrais conclure avant lundi. Je ne sais pas pourquoi car je le connais par cœur. Ce sont les propositions d’aménagement des rues et des places de mon n village. Je ne sais pas si j’arriverai au bout tant l’équilibre de notre conseil me semble aujourd’hui fragilisé. Je ne veux pas laisser ce projet en route. Je ne veux pas non plus qu’on me le défigure, ni qu’on le travestisse.

Il fait trop sombre dans l’avion pour pouvoir écrire autre chose que pour le plaisir. Je prendrai un peu de temps ce week-end pour déposer des conclusions.

En l’air on n’est plus connecté au monde. On peut réfléchir « à blanc ». Ça ne m’arrive plus assez souvent. J’ai toujours à portée de main un téléphone ou une tablette qui répond à toutes mes questions. Autrefois, je lisais, je notais ce que j’ignorais et j’allais plus tard chercher dans les deux grosses séries de dictionnaires chinés en salle des ventes. Ils ont presque cinquante ans d’écart et c’est curieux de voir comme les définitions et les explications sont différentes pour les mêmes mots.

Jeudi, à l’église, je me suis promis de multiplier ces moments, déconnectés, pour retrouver ce goût de l’attente de l’esprit. Prendre le temps du silence et même de l’ignorance.

Il est un âge où on n’a plus grand chose à prouver aux autres, ni à soi-même. Il suffit juste d’essayer d’être soi. Sans se mentir sur ses limites. Juste trouver la bonne place et faire de son mieux, sans illusion et avec le moins de faiblesses possibles.

Je vais m’arrêter la. Je posterai ce message demain. Je n’aime pas que mes posts soient trop longs car je veux garder l’attention de ceux qui comme toi, mon ami, me font la charité de me lire.

Je vais découvrir un beau pays, retrouver mes enfants, fêter Noël. Beaucoup de bonheur à partager avec ceux qui le désirent.

Bonne journée

Posté par mrjacques à 12:36 - Commentaires […] - Permalien [#]