Un charme fou

Cette île a quelque chose de magique, peut être même un peu ensorcelant. Ainsi dans la rue qui abrite notre fils, de petits immeubles modernes côtoient de minuscules petites maisons de tôles peintes de couleurs vives que le temps a parfois un peu estompées . Tout cela voisine dans une végétation luxuriante qui éclate en ce moment des fleurs et des fruits de l’été. Comme se côtoient ici mille origines : des femmes venues d’Afrique aux visages enduits de terre, aux belles indiennes hiératiques et il en est de même de  tous les métissages de cinq siècles de proximité et de cohabitation. 

Nous nous sommes aventurés dans les montagnes qui se sont peuplées au fur et à mesure que la côte ne suffisait plus aux habitants. Sur les hauts plateaux résultants de l’effondrement des volcans des petits villages de cultivateurs où peut être la suite des refuges d’anciens esclaves échappés. De ces « marrons » dont j’essaie depuis de connaître un peu l’histoire.

Notre fils est là depuis un an et demi et a appris avec sa tête mais aussi avec ses jambes beaucoup de ce pays qu’il nous fait partager avec tact en nous laissant deviner par nous mêmes l’essence même de l’endroit.

Nos journées sont bien remplies, les visites, les randonnées, les plages, les marchés, les petits endroits cachés et secrets...et tout le bonheur d’être en famille. 

Il y a quelque chose de mystérieux dans cet endroit du bout du monde où les habitants chantent une langue étrange mais où le français est partout qui nous rassure et rend plus confortable le quotidien. Ici, il n’y a pas cette gêne que cause souvent au bout du monde notre anglais un peu trop sommaire. Cette peur de ne pas comprendre bien.

Nous n’avons pas encore visité de ces grandes maisons coloniales mais nous avons eu le plaisir d’une longue visite d’une belle maison du 19 été siècle, transformée en une sorte de musée historique et botanique ou une guide intarissable Nous faits découvrir en deux heures un résumés de l’île. Les petits étaient accrochés par ces paroles...nous aussi.

Souvent dans les endroits que l’on visite ce sont deux types de maisons qui attirent l’œil : les grandes demeures des puissants où le talent des architectes, des artisans et des décorateurs fait souvent des merveilles et les petites maisons des pauvres gens tant elles sont faites pour donner un peu d’éclat à des vies difficiles et où tout ce qui peut mettre une petite touche personnelle à son importance. Souvent elles doivent tellement aux matériaux et sont tant insérées dans le tissu même du pays qu’elles en sont la continuité ou l’aboutissement.

Ici, il y a quelque chose qui me touche particulièrement, c’est ce que ces maisons doivent aux pierres qui les font. Ce sont ces pierres grises des volcans semblables à celles qu’on trouve en Auvergne. Ces pierres de lave grise qui ont fait Riom ou Clermont. Utilisées dans les maisons, pour les monuments ou pour les bâtiments administratifs elles me rappellent ma région d’origine. C’est assez troublant tant les endroits, les climats et les gens sont différents.

Je ne sais pas encore ce que sera aujourd’hui : une grande promenade vers le Sud et peut être l’Est si le temps le permet. On nous prédit l’approche possible d’un cyclone mais qui semble heureusement rester à l’écart.

Nous terminerons par la messe du soir et une journée de plus nous rapprochera de Noël.

Noël sous les tropiques est une expérience que nous avons déjà vécu où nous manquent les codes de nos Noëls tempérés. Dans la maison de notre fils une petite crèche de voyage nous rappelle cependant la proximité de ce beau moment. Cette fête de famille où l’on pense davantage encore à tous ceux qu’on aime.

Et donc un peu à toi aussi, ami lecteur.

Comments

[Chinou]

Je partage avec vous , à des kilomètres, l'esprit de Noël et la joie de ces journées de l'Avent. La chaleur de la famille est un bien précieux et je suis contente que vous puissiez la vivre en cette fin d'année.

Passez de bonnes fêtes dans la paix.