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et pourquoi ne pas le dire ?
4 mars 2020

Un clown...

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L’aube était loin de se lever quand un mauvais sommeil m’a fait sortir du lit. Agacé, fatigué des péripéties électorales, je ne trouvais pas le sommeil. Je n’avais pas envie de lire, ni même  la force d’écrire pour conjurer ce mauvais réveil.
Alors j’ai pris ma tablette, consulté mes messages, réglé quelques affaires et je suis parti voir ce que relayaient mes amis.
Quoique l’on puisse en dire il y a derrière ces appareils de vrais amis. A d’autres moment de leurs jours ils composent des florilèges de ce qu’ils ont eux mêmes glané ça et là. Selon l’humeur et le moment, on choisit l’un ou l’autre et l’on passe un bon moment partagé...même si c’est en imagination.
Ce matin c’est ainsi que j’ai découvert une vidéo délicieuse d’un quart d’heure. Un clown. J’ignore d’où il venait car son spectacle était totalement muet. Une sorte de mime merveilleux et sans fard.
J’ai retrouvé des sensations d’enfance. De ce rire gratuit devant un spectacle qui ne devait rien à personne.
L’homme est plutôt grand. Il porte une grande barbe blanche mais n’a pas vraiment d’âge. Un pantalon large et sans forme tenu par des bretelles. Une de ces chemises en coton que portaient autrefois les paysans ou les artisans . Un chapeau melon culotté comme une vieille pipe.
Il a peu, presque pas d’accessoires. Quelques cannes de jongleur et un vieil escabeau. Un corps élastique plein de ressources, des yeux qui roulent dans tous les sens, un grand pantin qui se désarticule et se reconstruit pour notre plus grand bonheur. Rien d’extraordinaire, aucun effet spécial. Il pourrait sans problème jouer son spectacle dans n’importe quelle rue, sur n’importe quelle place.
Alors j’ai pris le temps. Je me suis installé au premier rang d’une assemblée imaginaire. J’ai assis à côté de moi mes quatre petits enfants du bout du monde. Et nous avons ensemble regardé cette homme. 
La moindre de ces pitreries nous faisait éclater de rire, ses mimiques nous enchantaient. Ses tours nous impressionnaient et nous surprenaient toujours là où il avait prévu de le faire.
J’ai ri. J’ai souri. J’ai été ému, intrigué, admiratif. J’ai partagé mon bonheur (au moins en attention) et la vie est devenue douce et le sommeil oublie et la journée m’est apparu légère.
J’entendais dans ma tête les rires émerveillés de mes quatre trésors. Je guettais leurs regards et leurs mimiques. J’attendais leurs surprises. Un bonheur ça se partage ou ça disparaît.
J’ai eu alors très envie de le partager avec toi, ami lecteur des bons et des mauvais moments.
A l’heure où je vous parle le ciel clair et peuplé d’étoiles de la nuit a laissé sa place à un ciel d’un bleu d’azur qui éclaire merveilleusement le mur en face de moi. Un jour merveilleux qui s’annonce. La petite chatte dort sur le fauteuil en face de moi. ELLE vient de partir travailler. 
Mes petits enfants ont ri avec moi au spectacle ainsi que tous ceux que j’aime que j’avais invité aussi. Heureusement que c’était dans la rue : aucune salle n’aurait su les contenir 😉.
J’ai retrouvé les forces nécessaires à la journée. Je vais m’atteler à d’autres tâches,  l’ordinaire d’un homme ordinaire...plein de reconnaissance à ce clown inconnu.
Et toi, ami lecteur, je te souhaite le meilleur jour que tu puisses avoir.
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