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et pourquoi ne pas le dire ?
7 juillet 2020

Le jour où j’ai changé le monde....

 

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Il faisait chaud dans cet appartement de la Plaine. Il était très tôt lorsqu’on sonna à l’entrée de mon immeuble. C’était encore la nuit. Mon beau-père attendait a la porte.  Nous n’avions pas le téléphone alors c’était chez lui que la clinique avait appelé. Il était vite venu me prévenir.
La cage d’escalier sentait la terre du marchand de plantes du rez-de-chaussée.
Il ne me fallut pas beaucoup de temps pour me préparer et m’habiller. Je voulais être à la hauteur de l’événement.
Le dernier soir avait été inquiétant lorsque le médecin nous avait prévenu des risques liés à ce type de naissance. La nuit avait été courte et inquiète. Je fonçais dans les rues de Marseille en même temps que le soleil commençait à se lever timidement.
J’arrivais à la clinique. La sage-femme avait compris que c’était le « moment », une curieuse notion dans la tête d’un homme jeune qui ne comprendra jamais ce qui se passe dans cette fusion intemporelle d’une femme et de son bébé.
Le monde des maternités ne m’était certes pas étranger et j’étais venu de nombreuses fois admirer, couché à côté de ma mère l’une de mes petites sœurs ou l’un de mes petits frères. Dans les familles très nombreuses, la maternité n’est plus un événement...elle reste toujours une grande joie.
Mais là, ce petit corps qui vivait dans ce petit ventre tout rond et qui avait obligé celle qui deviendrait « ELLE » dans ces lignes quelques années plus tard à rester allongée de longues semaines...j’en étais déjà en partie responsable.
Et puis il y eut ce temps de la souffrance qu’on ne peut pas partager. Il y eut ces visages inquiets et attentifs du personnel médical. Puis ce médecin accouru à la hâte me fit enfin comprendre combien tout ce monde était tendu. Il y avait aussi ce contrôle permanent d’une tension qui montait ...trop.
Il y eut ces bras serrés, ces marques d’ongles dans la chair, mes paroles maladroites qui ni ne rassuraient pas, ni ne calmaient la douleur...
J’avais voulu être présent. Il m’eut paru incongru de ne pas assister à ce moment merveilleux, mais, dans ce monde en majorité féminin, je me sentais un peu un étranger.
Et puis il y eut ce petit corps fripé qui sortait enfin  au grand jour, ces étranges couleurs de la naissance, ce long cordon nourricier qui semblait devenu inutile...et cette vie qui éclate au grand jour, et toutes les craintes qui s’enfuient bien vite pour laisser place au seul bonheur.
Il y eut ce bébé couché sur le ventre de sa maman et comme une explosion de bonheur.
J’avais déjà appris à aimer comme un fils, comme un frère, comme un ami, comme un amant, comme un mari...j’allais maintenant devoir apprendre à aimer comme un père.
Vous étiez, belle demoiselle, notre premier enfant, notre premier cadeau du Ciel... tu es, belle dame, restée dans mon cœur à cet endroit bien chaud prévu pour toi.
C’était il y a quelques années et c’était le même jour qu’aujourd’hui. Le décor a changé et c’est dans le calme matinal de ce village où nous avons vécu tous ensemble de très belles années que je veux te souhaiter un bon anniversaire...
Bonne anniversaire, ma grande fille chérie...
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Commentaires
B
Magnifique cadeau d'amour à votre fille aînée!<br /> <br /> Belle journée à tous.
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P
Très beau texte<br /> <br /> Très. Beau cadeau pour votre fille
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M
Bon anniversaire à votre fille ! La naissance de ma fille aînée a été, je le crois toujours, le plus beau jour de ma vie !
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F
Joli texte mon p’tit Jacques, beau cadeau pour un 7 juillet...
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M
Bon anniversaire à ta première ! Ces moments là restent à jamais graver dans nos coeurs et nos mémoires!
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et pourquoi ne pas le dire ?
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