Les « sans-don »...

On a beaucoup glosé il y a quelques années sur un président qui avait qualifié les pauvres gens de... « sans-dents », une expression pleine de mépris et de morgue. Aujourd’hui je voudrais parler des « sans-don » des êtres qui n’ont aucun talent particulier, qui n’excellent dans aucun art, qui ne triomphent dans aucun sport. Ils sont très nombreux ces gens-là dont je suis assez fier de faire partie.

Une grosse partie de notre éducation voudrait tendre à faire de nous des êtres d’excellence et durant notre enfance on passe trop de temps à regretter d’être un de ces anonymes dont on ne parlera jamais.

Tu es peut-être de ceux-ci, ami lecteur, et dans ce cas tu t’es peut-être demandé comme moi lorsque j’étais enfant quel rôle nous pourrions  bien jouer dans cette société qui fonctionnait plutôt bien dans notre aide.

C’est seulement notre histoire qui nous l’apprend lorsqu’un parent, un ami, un professeur nous prête de l’attention et nous fait découvrir que l’absence de dons particuliers n’est pas du tout synonyme d’incompétence et encore moins d’inefficacité. Et c’est ainsi qu’un jour l’un d’entre nous se met devant un chevalet et tente de retranscrire une image, un autre s’essaie au travail du bois, un troisième au chant choral. Et ces « sans-don » qui représentent la plus grande partie de l’humanité contribuent largement aux progrès du monde.

Cette prise de conscience, nous permet, avec humilité de nous attaquer à des tâches qu’on n’aurait jamais imaginé entreprendre. 

C’est fort de cette constatation, qu’en panne de travail,  je décidais un jour d’essayer de mettre à profit ma petite expérience de bricoleur acquise dans ma maison au service de mes amis. J’en vécu quelque temps et j’eus en cadeau la faveur insigne de participer ainsi à la vie familiale de beaucoup de mes amis.

Il y a quelque chose de raté dans notre éducation qui ne nous dit pas assez ce que, même médiocrement, nous sommes capables de faire et nous étouffe de préjugés qui nous empêchent de nous attaquer aux choses.

Cet enthousiasme a des limites et certains domaines restent assez hermétiques mais il y en a tellement d’autres où l’on arrive...au moins un peu.

Pourquoi je te parle de ça aujourd’hui lecteur ? Parce que je viens de passer plusieurs heures sur internet où beaucoup de conseils sont complètement désintéressés et je pars plein d’envie d’expérimentations nouvelles.

Cet outil est merveilleux pour ça et, dans cette période où l’enfermement chez nous, nous  donne beaucoup de temps à occuper dans un espace réduit il est source de nombreuses occupations et activités 

J’avais juste envie de partager ça ce matin avec toi, mon ami. Aujourd’hui pour ma part je fus d’abord un peu professeur pour un petit garçon délicieux de l’autre bout de la terre, je suis un peu « écrivain » en ce moment, je m’apprête à enfiler une tenue de maçon, avant de devenir un peu électricien et un peu menuisier.

Quels grands bonheurs que ceux de ces apprentissages.

Mais assez parlé. Je dois y aller. Je te souhaite une bonne journée.

Comments

[Myosotis]

L'éducation à l'américaine est basée sur la confiance en soi. Chaque enfant est constamment écouté, encouragé, félicité, si bien que je ne vois pas comment traduire en anglais l'expression "sans don" qui va si bien dans le contexte français ! Bien sûr, les petits Américains ont un aplomb incroyable et c'est un exercice de patience très exigeant de participer à leur éducation quand on n'est pas conscient de cette différence culturelle... J'ai beaucoup appris en faisant du bénévolat à l'école américaine.

[Barbamamie]

Un écrit plein de délicatesse et de sagesse qui met du baume au coeur d'une "sans don" Merci