C’est un petit exercice qui prend quelques minutes le matin. Notre maison doit peut-être paraître vaste tant j’en parle souvent…mais ce n’est pas le cas. Elle est juste l’étrange rassemblement de petites maisons à l’intérieur d’un village autour de deux cours dont l’un devint un jardinet. Mais cet exercice est bienfaisant même si quelques heures plus tard nous devons les refermer parce que nous nous absentons. Ce jeu d’ouverture et fermeture a d’ailleurs fini par rendre certains volets fragiles et si nous n’avions pas d’autres travaux en liste, il serait raisonnable de les changer.
Lorsque j’ouvre les volets le matin, il fait presque toujours nuit et lorsque nous les fermons le soir nous attendons que la nuit soit bien installée.
Et notre monde du jour, ouvert sur l’extérieur, fait place alors à ce monde de l’intimité où les habitants de la maison vivent un huis-clos. C’est ce moment de l’intimité des récits de nos vies, des échanges de nos projets, des discussions parfois houleuses et agitées, mais parfois tendre aussi. C’est le moment des jeux de société, de la lecture, des vieux alcools consommés avec lenteur, des chocolats ou des douceurs.
C’est aussi lorsque nous sommes tous les deux le moment rare de la prière où nous évoquons le plus possible de ceux que nous aimons qu’ils se trouvent sur terre ou au Ciel (en tous cas nous l’espérons sans bien savoir exactement ce que signifie ce bonheur-là). Nous avons soin d’en tenir la liste de crainte de n’oublier ceux qui en ont le plus besoin mais nous savons très bien que tout ceci n’est que du formalisme et que Celui qui les écoute n’a pas besoin de nos inventaires.
Ainsi le dimanche matin, j’ouvre souvent les volets pour peu de temps. Je sais que peu de temps après SON réveil (parfois tardif 😉😉)nous les refermerons pour partir à la messe. Mais quelle que soit la durée de cette ouverture j’ai trop besoin de voir l’éclairage du soleil remplacer la lumière de nos lampes.
Cette « montée en lumière » reste un vrai bonheur. Plus les années passent, plus notre maison est confortable. La température n’y est pas vraiment élevée à ces heures mais nombre de petits courants d’air vicieux et pénétrant ont disparu au cours des ans et des travaux, et, bien protégé par un plaid de laine épaisse, je peux écrire ces mots de n’importe quel endroit.
Mais je parle et j’entends de la chambre les signes d’un réveil imminent. Je vais clore ce billet et te souhaiter, cher lecteur et ami, un bon dimanche.
Ici, il fait froid et le vent est là. Le ciel est déjà bleu et ces doux soleils rasants d’hivers font jouer les ombres des arbres sur les murs. C’est juste merveilleux.
Je t’embrasse.