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Le froid qui règne même sur la Provence rend le plâtrier paresseux et le « billettiste » aussi. Aussi aucun des deux n’arrive à se décoller du canapé où, bien au chaud sous un plaid, il cherche des raisons de différer.
Les plus anciens (qui ont connu Tintin) se souviennent des états d’âme du capitaine Haddock face à un verre de whisky prometteur. Un petit ange gardien le retient de la boire pendant qu’un diablotin au pied fourchu et à la langue mauvaise l’incite à se laisser tenter. C’est un peu ça ce matin 😉sauf qu’il ne s’agit pas d’un délicieux whisky (ça c’était hier soir !😉) mais d’un plafond fatigué.
Remettre en état un plafond provençal ça veut dire : nettoyer des plâtres centenaires, casser les parties menaçantes, gratter des poutres abîmés … c’est à dire à l’aide d’une masse et d’un burin et de diverses brosses prendre une douche de gravats et de poussières diverses et anciennes, puis mélanger une eau glacée et un plâtre, qui ne l’est pas moins, pour boucher les trous, réparer ce qui est réparable en étalant ce plâtre au plafond… au mépris des lois de la pesanteur qui se venge en répandant parfois sur vous ce mélange humide et froid. Tout ça dans une pièce à 6 degrés au départ pour culminer à 12 ou 13 degrés après l’effet bienfaisant d’un chauffage de chantier. J’ajoute les bras en l’air, juché sur un escabeau en écoutant de la musique ou des émissions savantes de radio.
Avoue, ami lecteur…que ça ne fait pas vraiment rêver.
Mais l’idée de ce plafond retrouvé (peut être plus beau qu’il n’aura jamais été), la joie de mes proche de ces travaux qui reprennent, la réunion prochaine de la famille (et peut-être l’aide de mes petits-enfants ), les compliments que je ne manquerai pas de recevoir (« Vanitas vanitatum et omnia vanitas ») devraient me permettre de décoller du canapé, de me mettre en tenue..et d’attaquer ma journée.
Tu le vois, ami lecteur et confident, derrière l’image avantageuse que je me donne…il y a parfois beaucoup…d’atermoiements.
Je te souhaite à toi aussi du courage…je t’embrasse.