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et pourquoi ne pas le dire ?
9 février 2014

La maison du mandarin

Partir, un vendredi matin, de Hong Kong à Macao. On se demande si on est pas en train de rêver. Hong Kong, Macao, n'est-on pas dans une autre vie, dans un autre univers ? On court vers le port. On s'est trompé d'embarcadère. Vite , on s'entasse dans un taxi et on part vers un autre quai. C'est bon. On est à l'heure. Quatre adultes et trois enfants dans le même compartiment de l'hydroglisseur filent vers cette ancienne colonie portugaise. Dépaysement assuré. Là,  tout à coup les mêmes inscriptions en chinois mais la traduction est en portugais. Les quelques bâtiments anciens ont  les riches couleurs de ces pays latins. On monte depuis le port vers une grande église qui se réduit aujourd'hui  à sa seule façade. Une foule immense. En ces jours de rares vacances pour les chinois il semble que toute la chine soit rassemblée dans ces deux villes au statut si particulier. Presque étouffante cette foule. On a peine à s'y mouvoir. Vite ! On s'écarte et on file musarder dans les petites rues, dans les coins oubliés. Sur les murs des rues les azuléjos donnent aux maisons des allures lisboétes. On vagabonde. On musarde. On se retrouve presque par hasard sur une belle place, à l'ombre d'un grand banian, au bord d'une jolie fontaine. Une statue de cheval décorée rappelle le nouvel an chinois. Une porte est ouverte, discrète. On entre. Un petit temple domestique ou brûlent quelques bâtons d'encens. On descend quelques marches. On se retrouve dans la petite cour d'une maison chinoise. Ce fut, dit-on, la demeure d'un mandarin. La maison dominait la colline qui descendait vers la mer et doucement mais sûrement la ville à gagné tout l'espace. De grands immeubles sont venus s'interposer entre maison et mer et les descendants de l'écrivain qui l'avait fait construire sont partis ailleurs. La maison fut divisée, paupérisée, réduite même à l'état de misère. Les lieux se sont degradés. Et puis , un jour, (comment, je l'ignore) la maison est revenue au domaine public. Des artisans, des amoureux des murs et des pierres ont peu à peu ressorti le diamant de sa gangue. Des gens comme lui qui aiment redonner son lustre à la splendeur  passée, ont, couche après couche, enlevé les oripeaux qui recouvraient les murs, ont dégagé les arbres, les toits, les cours. Et, peu à peu, la maison à retrouvé une partie de son éclat. D'autres alors sont venus pour expliquer, pour agencer, pour faire connaître. Une autre race d'amoureux des pierres. 

Ils sont là Dans la cour. Une petite princesse s'est endormie dans une poussette. Le petit chevalier est dans un sac, sur le dos de son père. La troisième semble mue par une infatigable énergie. les parents sondent les espaces, les cours, les étages  et se prennent à rêver de la vie de cet homme, qui fut un homme de goût et certainement un sage. Que pouvait être sa vie ? Qui hantait ses espaces? Dans cette famille de rêveurs chacun poursuit son rêve, à sa manière, dans le secret de son esprit.  On a tout oublié, le temps, l'espace, le bruit, les gens. On est juste... bien. 

Mais il faut bien quand même quitter cet espace et rentrer. On est sous le charme. Lui se fait la promesse de revenir un jour, plusieurs peut-être...quand on sera riche.... Venir passer du temps sur l'ile, y dormir peut être et se donner la chance de rêver  dans un endroit magique. 

Tu es belle "maison du mandarin". Tu va rejoindre les milles autres maisons aimées un jour, trouvées aux hasard des voyages, des promenades, ou tout simplement des travaux. Une maison comme celle que ses mains vont à nouveaux caresser dans quelques jours car, hélas, le jour du départ approche.

Surtout ne pas y penser. Sinon ce dimanche soir aura des allures de dimanche soir ordinaire. On s'assied. On prend le temps. On se souvient . On écrit. Il y a encore beaucoup de choses à dire et à écrire. Il sait qu'Elle fera de belles pages des photos engrangées. Il essaiera à sa maniere de garder le souvenir de ces moments, de ces endroits...mais qu'importe. Son cœur est riche et sa tête pleine de ces images, de ces odeurs, de ces couleurs.

Le temps passe, implacable....le cœur s'enrichit quand le corps se fatigue.

il faut partir et te souhaiter, ami lecteur, une bonne soirée et une bonne semaine.

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Commentaires
M
Bientôt une maison inspirée de celle du mandarin dans votre jolie région?
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P
Merci Jacques pour le gentil commentaire chez moi et vos mots réconfortant , je vous laisse mon adresse si vous voulez m'envoyer une photo<br /> <br /> <br /> <br /> petitsingevert@gmail.com
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M
Merci pour cette jolie ballade ,et bonne semaine à venir :-)
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P
Un texte qui donne envie de s'envoler pour "ailleurs"....et être "juste bien"...
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et pourquoi ne pas le dire ?
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