Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
et pourquoi ne pas le dire ?
13 février 2014

Retour

La tète est encore pleine des images glanées pendant ces douces vacances. Des odeurs, des lumières inconnues, des visages fermés dont on n'a pas réussi à percer le mystère. Mystère aussi que celui de cette modernité, de ce luxe étalé dans les galeries. Il a vu de si beaux objets qu'il aurait eu cette fois envie de rentrer dans une de ces boutiques pour acheter, juste pour le plaisir du beau qu'on peut acquérir sans même en connaître le prix. Il n'aura probablement jamais ce plaisir, alors il faudra être plus riche encore dans le rêve et laisser à ceux qui le peuvent ces belles choses en espérant seulement qu'ils seront dignes du travail si bien fait et de l'objet si beau : mystère insondable de l'héritage des hommes.

Dans cette grande ville, de béton, de verre et d'acier, accrochée sur ces rochers, au milieu de la mer, il y mille façon de consommer : Celle du luxe affichée, du marbre des immeubles, des hôtels et des rues où les plus grandes marques étalent sans complexe leurs plus  beaux objets. Celle du quotidien, des marchés, des magasins tellement nombreux qu'on se demande comment chacun d'eux peut avoir tant de clients qui s'y pressent, celle des transports, des restaurants, des endroits de loisirs. La vie est trépidante mais les gens sont très calmes et presque indifférents les uns aux autres. Il faudra revenir, essayer de percer sans indélicatesse un peu de cette intimité cachée. L'homme se souvient une fois de plus de ces images de l'enfance. Il revenait de son école en train. Il traversait de ces banlieues autour de Paris où vivent les gens et où quelques uns, plus rares, travaillent. Il rentrait tard et le soir en hiver, il pouvait voir dans ces immeubles si grands pour lui à l'époque et dans les pavillons, disposés pas très loin des voies, des lumières blanches ou jaunes, souvent un peu blafardes des maisons qui se préparent à la nuit. Parfois une lumière, souvent bleue à l'époque, marquait la présence d'un téléviseur allumé. Le petit garçon était fasciné par le mystère de ces gens qui vivaient là, nombreux, inconnus de lui, comme dans des histoires parallèles qui ne croisent jamais. Il se souvient d'une sorte de vertige un peu triste et c'est encore ce qu'il a ressenti face à cette ville immense où des tours sans fin montent si haut leurs lumières qu'on en oublierait presque les étoiles.

Son frère était là, fidèle au rendez-vous qui les attendait dans cet aéroport autrefois si familier. Il parait qu'il avait fait mauvais temps en Provence mais le mistral qui soufflait encore un peu ce matin avait dégagé le ciel de façon si magistrale qu'on avait peine à le croire. Et il retrouva sa maison encore un peu froide malgré le feu qu'une belle soeur attentive avait allumé dans la cheminée quelques heures plus tôt. Toujours un peu inquiets quand ils retrouvent leur maison. Elle a encore quelques faiblesses au niveau des toits et il n'est pas rares qu'une pluie un peu trop violente ne réussisse à trouver son chemin parmi les tuiles fragiles. Toujours un peu inquiets, comme quand on retrouve un vieil ami malade. On s'en veut de l'avoir quitté mais on sait tous que c'est parfois nécessaire. On ne sait pas dans quel état on va le retrouver. Les pluies avaient été très fortes et en quelques endroits l'eau avait en effet trouvé son passage mais sans dégâts. Et puis le courrier avec son lots de nouvelles, et les animaux déjà rapportés par ceux qui les avaient soignés. Il se déplaçait peu à peu dans chaque pièce pour s'imprégner à nouveau de leur mystère et de leurs grâces propres. Il savait que de son côté elle en faisait autant : un ménage à trois, elle, lui et la maison.

La nuit avait été très longue et la fatigue d'un si long déplacement s'était bien installée. Il savait qu'il faudrait quelques jours pour qu'elle disparaisse tout à fait. La journée serait un peu morte : surtout ne pas s'endormir en laissant les heures se remettre à leur place. Demain serait le jour pour tout remettre en oeuvre et le surlendemain verrait le travail reprendre et la vie s'installer à sa place ordinaire.

La tête est aussi pleine de décisions, de réflexions, de recherches de nouveaux équilibres, de nouvelles envies d'apprendre. C'est sûr, ils repartiront la-bas. Il aimerait d'ici là avoir un peu appris à mieux connaitre ce monde, sa culture et ces secrets. Et il fallait imaginer aussi comment la maison serait prête pour l'été et les nouveaux passages, des petits chinois bien sûr, mais aussi de tous les autres enfants et des amis aussi qui viendraient à nouveau hanter ces murs. tout peut sembler petit ici et un peu vains les problèmes qui s'y trouvent en regard de la ville géante qu'ils ont quitté mais l'homme sait bien que la bonne mesure des choses est juste d'être bien en place et à sa place. Un tour de village pour se rassurer. Rien n'a changé. Il est déjà tard et il ne croise que peu de monde. La nuit passe tranquille et à l'aube de ce jour lorsqu'il s'est réveillé un regard rapide dans le ciel lui a montré que les étoiles étaient toujours aussi bien à leur place.

Encore un peu de temps à prendre son temps devant ce clavier qui l'attendait. Il n'a pas vraiment envie de le quitter. Il va falloir cependant qu'il s'arrête pour remettre ne place tout le reste.

Bonne journée, lecteur rare mais précieux, mon ami. je te souhaite une bonne journée.

Publicité
Publicité
Commentaires
N
Bon retour en Provence et à vos habitudes. Bonne journée.
Répondre
I
très bonne journée à vous également. Isa
Répondre
et pourquoi ne pas le dire ?
Publicité
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 240 429
Archives
Derniers commentaires
Publicité