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et pourquoi ne pas le dire ?
10 février 2015

Calédonie -2 : Un petit coin de France

Rester petit garçon : Le temps n'a pas réussi à vaincre ce sentiment enchanté qu'il y a chez l'homme lorsqu'il décolle du sol. Quelle  que soit la raison et quel que soit le moyen, l'enchantement demeure. Le voyage est long pourtant et la plupart du temps l'avion est plongé dans une obscurité calculée. Mais il y a ce rêve, ce silence feutré et même l'inconfort des places trop petites pour un corps trop grand. Il y ces escales dans des endroits étrangers et isolés du monde que sont les aéroports : une foule bigarrée et hétéroclite, des groupes qui marchent en parlant toutes les langues de la terre, des annonces que l'on ne comprend pas...ou pas toutes. Et , si objets et magasins sont de plus en plus souvent les mêmes dans le monde entier,  il y a toujours un air particulier attaché à chacun d'eux.

La destination est lointaine. Elle fait rêver : le bout du monde ! L'autre côté de cette terre ronde. L'endroit où l'on marche à l'envers.
Les escales sont longues. Le rythme du sommeil haché, les heures qui changent de façon surprenante, l'immobilité, le rêve qui s'installe : tout contribue à ne plus savoir où on est.
Une première escale nous amène en Hollande. On repère déjà ceux qui suivent les mêmes chemins dans les couloirs et qui seront les compagnons de la destination finale. Dès le second vol, beaucoup plus long les visages d'inconnus ont déjà quelque chose de familier. On échange quelques mots avec une voisine : Elle réside là-bas. Elle est intéressante et nous raconte sa vie, Les endroits, les gens, les habitudes, et, au fil des heures et entrecoupés de silence ses propos deviennent plus précis, plus intimes. On se suit à la seconde escale , plus longue. On est au Japon pour quelques heures. Seuls restent les passagers de la nouvelle Calédonie. Presque tous sont français . Assez étrange : ces gens qui parlent plus fort dans une langue qu'on comprend alors qu'autour de nous tout le décor est japonais : les hommes, les gestes, les panneaux d'orientation, les annonces ....et pourtant, très vite,  l'oubli de tout cela.
Le pays au quotidien, la France, qui se réinstalle dans la salle d'embarquement :  Une petite famille qui part là-bas pour la première fois : ils vont y chercher du travail, un autre travail, une autre vie. Un peu plus loin, trois petits enfants expliquent à deux dames âgées que leurs parents sont mutés et que le pays est nouveau pour eux. Les dames, elles, viennent régulièrement visiter , qui un fils, qui un neveu. On commence à s'expliquer, à se connaître et ,dès le départ du dernier vol qui sera pourtant long, on semble déjà parvenus à destination...après ce petit coin de France planté un instant au Japon.
Dans la tête de l'homme, voler au dessus du monde est un exercice qu'il fait souvent. Mais les vols se font au rythme de ses rêves : Le temps ne compte pas. Là, ce n'est plus son esprit qui commande. Il n'est plus maitre de son vol. Il ne faut pourtant pas un gros effort pour qu'il se retrouve emporté, dans le temps, dans l'espace, dans l'infini.
Au bout du voyage, la récompense : un pays qu'on ne connaît pas, des espaces, des hommes, des moments, l'endroit de vie d'un fils et aussi le rythme apaisé des vacances et l'oubli pendant un temps de nombreuses contingences.
Pardonne-moi lecteur. Il me faut te quitter. L'insomnie se termine qui permet d'écrire ces petites histoires d'une vie bien ordinaire....et je dois retourner dormir.
Merci de partager avec moi ces moments. Je te souhaite une bonne journée.
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Commentaires
M
Nous voilà à bon port , à travers ce nouveau récit j'ai voyagé avec vous et j'ai hâte de lire la suite :-)<br /> <br /> Bonne et douce soirée Jacques :-)
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M
Les récits de voyage, ça donne envie de voyager... Et en attendant, on se retrouve dans une communauté de nomades virtuels, le temps de partager des rêves...
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N
merci pour ces mots qui me rappellent mon voyage (fait seule..). avec 2 escales supplémentaires.... de belles rencontres.... Souvenirs de discussions anglo-allemandes avec une charmante mamy italienne ... un jeune australien muet pour le singapoure-sydney... un charmant zoreille pour le Sydney-Nouméa qui m'a gentiment laissé le hublot pour que j'admire la barrière de corail et l'arrivée sur Nouméa en plein jour..... et la famille enfin retrouvée .....
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et pourquoi ne pas le dire ?
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