17 septembre 2015
Paroles, paroles....
Parce que je ne suis pas un fin politique, je me garde le plus possible de donner mon avis sur la façon de mener mon pays. Parce que je ne suis pas un fin stratège je ne saurais non plus conseiller quiconque sur la façon de faire la guerre ou de veiller à la paix. Je n'ai pas un passé dans les affaires qui justifie mes avis sur l'économie. Et je pourrai à l'infini prolonger la longue litanie des sujets pour lesquels mes compétences n'ont d'intérêt pour personne.
Alors je regarde autour de moi. Je contemple la Création dans ses plus grandes et ses plus petites choses. Je me réjouis du vent de ce matin, du ciel gris qui donne à mon jardin de bien jolies lueurs. J'écris les chaises de couleurs qui s'appuient contre la table de fer, le parasol de toile et de bois fermé à cause du vent. Je relaie les bonnes nouvelles de ce petit Erwan qui semble sorti d'affaire. Je parle du petit pèlerinage qui sera fait pour remercier de sa guérison. Je contemple avec bonheur la gentille attention de ce livret de baptême, partagé par courrier, d'un petit Paul qui, samedi, saura pourquoi il porte le prénom de ce grand saint. Je raconte les autres petites gens, comme moi, que je croiserai ce matin en me rendant à la mairie, les quelques mots échangés avec un voisin à propos d'une moto en panne, le récit de ces chemins que j'ai parcouru hier. Les deux nouveaux boulangers installés au village. Je parlerai aussi de mes petits projets et de mes grands rêves. De cette envie de partir sur le chemin de ce grand saint homonyme qui traverse la France et l'Espagne. J'éviterai de parler de mes maladresses, de mes difficultés : tout homme honnête sait trop bien la misère qu'il porte en lui pour se concentrer plutôt sur ses richesses.
Je parlerai de ma famille et de la famille en général, trésor donné par Dieu qui mérite bien plus que le peu de soin que notre pays lui accorde. Je raconterai mes amis, les pommes données par l'une d'entre elles qu'hier soir on a préparé pour l'hiver. Peut être aussi de mon potager nain où je m'essaie sans grand succès à faire pousser quelques légumes.
Je parlerai aussi de mes plus chers trésors, de Vous, Ma Mie, qui me supportez avec patience et qui ce matin êtes partie fâchée, de mes enfants qui grandissent au delà de mes espérances, de trois petits enfants qui sont source de mille plaisirs quotidiens ( l'aînée à six ans demain, autant vous dire que c'est déjà une grande fille ), de mes sœurs, de mes frères, de mes amis, de ceux que je vois trop peu ...ou guère, pour leur dire pourquoi et comment, souvent fugitifs, je les aperçois dans mes rêves ou mes pensées. De vous aussi, témoins discrets de ces lignes.
Et quand je termine ainsi l'inventaire de ces bonheurs qui m'entourent, si je me sens toujours aussi petit, je sais que je possède les plus grands trésors de la terre, et si Dieu veut, qu'un jour je me retrouve du bon côté du Ciel, il ne me sera pas nécessaire de m'inquiéter. Ils seront là.
Bonne journée.
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