Où il est aussi que du Ciel....

Cher monsieur,

Vous m’avez dit un jour que vous aimiez les mots que j’écrivais. Et ça m’avait beaucoup touché. Alors, lorsque j’ai appris que ce fut hier le jour de votre passage de ce monde à un autre monde, certainement meilleur, j’ai décidé d’en écrire quelques uns pour vous en hommage...et en remerciement.

Je vous connais assez peu. J’ai du vous rencontrer deux ou trois fois aux mariages de vos petits-enfants ou à une de ces occasions qui rassemblent parfois nos amis dans cette Provence qui nous est chère à tous. Mais, les parents de nos amis  sont tous très importants pour nous et, sans le savoir peut-être,  vous faites partie de cette foule immense des gens que nous aimons parfois sans trop les connaître. 

Ce que je sais de vous c’est justement cette famille d’amis, vos enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants. De ces belles familles qu’on aime à savoir nos à amis.  

Je sais que vous avez, en plus de cette famille, élevé du vin dans une des plus prestigieuses régions de France. Je sais que vous êtes chasseur aussi et quoiqu’en pensent certains, la chasse est presqu’autant que le vin, un de ces liens charnels qui nous lient à la fois à la terre et au Ciel sans qu’on comprenne bien pourquoi.

Je sais aussi que la fin de votre vie a été difficile, ces moments qui nous élèvent et qui nous font redécouvrir que notre vraie vocation est l’humilité et l’abandon.

Vous portiez un beau nom qui évoque à la fois une belle qualité et de très belles fleurs. Ça n’est pas anodin le nom qu’on porte et qu’on reçoit en cadeau à la naissance. C’est souvent un clin d’œil du destin. Je vous le dis d’autant plus facilement que le mien est un des noms qui sont tellement portés qu’ils sont presque un anonymat...(mais je l’aime très fort).

Les écrits de cette époque concernaient un ensemble de « marches » pacifiques pour défendre une conception de la famille que nous partagions tous les deux. 

J’étais, pour ces marches ( où nous étions tellement nombreux que nous espérions nous faire entendre mais qui furent vaines), vêtu d’un tee-shirt rose, qui nous avait fait beaucoup sourire à ce propos et qui servait de signature à mes petits billets.

Dans ces familles souvent nombreuses d’où nous venions tous deux, vivre «  au quotidien » occupe une grande partie du temps et nous dispense de beaucoup d’autres occupations. Je crois que vous étiez dans « les petits », les derniers chez vous, j’étais dans les aînés de la propres famille et ceux qui viennent de grandes fratries savent comme c’est important.

J’ai appris depuis que le vin que vous éleviez était un très grand vin et ça non plus ce n’est pas anodin.

Je ne sais pas grand-chose d’autre de vous, si ce n’est, qu’en partant en ce moment, il ne nous sera certainement pas possible d’accompagner votre famille à votre enterrement. Est-ce par discrétion ? Sachez que nous serons nombreux à le regretter. Je sais aussi que vous allez laisser votre famille dans ce mélange de tristesse d’une séparation charnelle toujours difficile et de bonheur de vous savoir parti pour un monde qu’on sait être tellement meilleur...sans le connaître vraiment. Vous allez avoir les réponses à toutes les questions que vous vous posez depuis longtemps.

Au revoir, cher monsieur, j’espère que ces mots vous plairont et, si c’est le cas, j’aimerais que lorsque mon tour viendra de rejoindre Ce Monde, vous vous souviendrez de moi et soutiendrez ma « candidature » 😉.

Je vous souhaite une bonne éternité et vous demande d’aider à porter la sérénité dans votre famille qui devra maintenant se passer de vous.

Avec toute ma respectueuse amitié,

Le petit homme en rose.