Le refuge....

Le ciel est bien gris ce matin en Provence à l’heure où je vous écris ces quelques lignes. Ce n’est pas bien grave car je ferai surtout des travaux d’intérieur. 

Lorsque je me levais, il faisait encore bien nuit. Le jeu des décalages horaires fait que j’ai 12 heures d’écart avec mon petit élève néo-zélandais. Ce matin c’était une leçon de grammaire. Je redécouvre ainsi à chaque fois quelques particularités de notre belle langue en lui enseignant. Il me montra une belle photo de son équipe de football. 

Je lui racontai l’importance de bien écrire ses lettres en lui rappelant ce que me disait mon professeur de mathématiques en prépa :« Monsieur Nicolas, vous faites vos « Rho »(*) comme vos « p » », ce qui qui donne pour un petit garçon : « Monsieur Nicolas, vous faites vos rots comme vos pets. » . Ça fait partie des petites phrases complices entre un grand-père et son petit garçon. 😉

Leur maman préparait le repas du soir et je les voyais défiler derrière l’écran dans leurs uniformes d’école. Elle me parla d’une petit Maylis née chez des amis la veille. 

Tout ça se passait dans la « mezzanine », endroit qui fut à la fois mon bureau et notre chambre et qui maintenant est à la fois son atelier a ELLE, un peu mon bureau (où je passe très peu de temps), et où se cache la télévision. C’est l’endroit le plus éloigné de notre chambre et nos échanges scolaires ne compromettent pas le repos de celle qui dort encore à cette heure là. 

C’est un endroit refuge, ou lorsque la maison est pleine, on arrive à trouver le calme. Derrière mon bureau une vieille carte de géographie d’école, chinée dans un vide-grenier me confirme dans ma fonction d’instituteur intermittent. C’est un endroit de livres et de bd et lorsque les enfants s’y trouvent ils sont le plus généralement silencieux. L’atelier d’encadrement rappelle le temps où c’était son métier, une machine à coudre y fit aussi des merveilles. Sur un mur trois horloges sont à l’heure des endroits où vivent nos enfants.

En été c’est la pièce climatisée, en hiver on la chauffe juste quand on s’y réfugie.

Au fur et à mesure que grandissait notre famille, notre maison s’est enrichie de nouvelles pièces gagnées à force d’imagination. Maintenant la maison est trop grande pour deux mais nous avons gardé l’habitude d’y vivre largement et nous aimons pouvoir circuler de pièce en pièce suivant nos occupations.

Et lorsque la maison se remplit d’enfants ou d’amis c’est un bonheur que de la voir revivre pleinement. Demain notre « annexe » s’ajoutera à l’existant. (Pour l’instant ça n’avance pas trop et ce nouveau confinement ne va pas faciliter les choses.)

Je ne sais pas pourquoi je te raconte tout ça, ami lecteur. Peut etre simplement que comme je suis bien avec toi aussi, j’ai aussi envie de te montrer les espaces où je suis bien.

Mais maintenant il faut que j’y aille. Je te laisse en te souhaitant une bonne journée. Ici le ciel est encore plus gris est menaçant qu’au début de ce texte.

Bon travail, ou bon confinement, que Dieu te garde en santé ! 

(*) : pour ceux qui ne comprennent pas,  le graphisme de la lettre grecque « Rho » est très proche du « p » minuscule.

Comments

[Michette]

Merci, cher Monsieur Jacques, pour tous ces petits détails qui viennent agrémenter ce confinement, pénible à supporter, pour nous "les vieux" ! principalement l'absence de messe !! Continuez à vous bien porter.