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et pourquoi ne pas le dire ?
17 février 2021

L’histoire...

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 Le petit garçon est assis sur son lit, son « doudou » serré très fort contre lui. C’est l’heure de se coucher chez lui, l’heure du réveil ici. A l’autre bout de la terre un homme déjà un peu âgé, son grand-père, prépare un des livres qu’il a choisi dans la bibliothèque familiale et une fois réglés les problèmes techniques, le monsieur commence à raconter. C’est aujourd’hui l’histoire charmante d’un petit lapin égaré dans un aéroport qui est trimballe  de pays en pays et qui à chaque destination écrit à ses amis une délicieuse lettre. 

Il n’est pas loin le temps où un homme un peu plus jeune s’asseyait au coin du lit de ses enfants et racontait la même histoire. Bien sûr qu’il manque aujourd’hui beaucoup des composantes de la scène à cause de l’éloignement, mais l’essentiel est là : le rapprochement de deux êtres qui s’aiment autour d’une histoire racontée.
J’ai l’impression d’entendre la petite orpheline des « vieux » de Daudet qui lit elle aussi une histoire à haute-voix à deux vieux parents d’un joli coin de Provence.
Mais le récit se termine. Nous nous embrassons à distance. 
C’est maintenant le tour de son grand frère (mon petit élève) avec qui nous n’eûmes pas le temps de finir la dictée de la dernière fois. Il s’assied donc à sa table de travail et je commence à enchaîner les phrases que l’on répète plusieurs fois pour lui donner le temps d’écrire. Et il est temps de se séparer. Après ces douces rencontres c’est le temps de mon petit séjour de garde hebdomadaire à l’église du village. Ma garde suit un Salut au Saint-Sacrement. Aujourd’hui le curé prolonge d’une heure cette ostentation et c’est face à l’autel que cette « garde » se passera.
Oh ! Ne crois pas, ami lecteur, que je sois en aucune façon ni un grand mystique, ni un ascète, ni un grand « priant ». Mais j’aime à respecter ces périodes , comme le Carême, où l’on tente souvent sans constance et avec maladresse de devenir l’homme un peu «  meilleur » qu’on souhaiterait être. J’aime le faire au rythme de mes amis, surtout en cette période où nous sommes trop loin d’eux.
Les occasions nous manquent de les revoir, nous qui aimons tant ces rassemblements autour d’un thème  commun. Le temps nous est compté et chaque réunion ratée nous mine un peu plus le moral. Il fait beau, la campagne est belle, le ciel est éclatant. Tous les ingrédients d’un rencontre réussie auxquels il faut ajouter le bonheur de se retrouver avec eux...patience.
Ce n’est qu’en début d’après midi qu’avec mon goujat (*) préféré nous terminons le linteau entamé la veille qui nous ouvrira l’horizon.
Bref une journée assez fatigante où nous n’avons guère chômé.
Alors après toutes ces bonnes choses comment se sentir malheureux de ce carême qui commence ? ...sur ça va être difficile d’être dans le ton.
Pourtant certaines maladies terribles viennent mettre des points noirs dans notre horizon et nous aurons beaucoup besoin dans les temps qui viennent de ces prières où nous sommes si malhabiles. 
Voilà c’est dit. C’est l’heure d’envisager le sommeil. Demain à l’aube je retrouverai mon petit élève et à chaque extrémité de la terre nous espèrerons l’un et l’autre se temps qui nous permettra de nous retrouver.
Nous entamerons d’autres travaux dans la maison qui se transforme peu à peu.
Mais je te raconterai ami lecteur. Passe une bonne nuit.
(*) un goujat est  (aussi😉) un apprenti maçon. J’aime à utiliser cette expression avec ELLE, QUI qui n’a bien sûr aucune ressemblance avec ces êtres barbares et déplaisants que sont les goujats modernes.
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