Espoir…

Quoi de plus sinistre que la galerie marchande d’une zone commerciale de la banlieue d’une ville de province à l’heure où presque tous les magasins sont fermés ? La lueur blafarde des quelques boutiques encore éclairées en cette période de restrictions d’électricité tient lieu de jour. Les dernières vendeuses rentrent chez elles. Les agents de sécurité errent tristement dans leurs costumes noirs, avec leurs oreillettes de gardes du corps de président. Tout autour parkings et restaurant sont aussi dans la pénombre pour les mêmes raisons.

En avance pour une séance de cinéma nous avions décidé d’utiliser un peu de ce temps perdu à « faire les boutiques », exercice qui nous arrive trop rarement mais qui permet à l’UNE (surtout) et à moi-même de détecter une future idée de cadeau.

Nous plaisantions tous les deux de ce glauquissime décor lorsqu’une file d’attente attira notre attention. C’était devant la boutique d’un fleuriste :  Quelques dizaines d’hommes attendaient un bouquet, probablement pour fêter la Saint Valentin. Uniquement des hommes, preuve que l’uniformité des sexes n’est pas à l’ordre du jour dans les milieux populaires. A l’intérieur une équipe de fleuristes préparait des bouquets à fortes dominantes de rouges et de roses.

Chacun se taisait et avançait dans la file, souvent les yeux fixés à un écran de téléphone portable. Ils préparaient une surprise, un cadeau, un moment de bonheur pour une fête téléguidée. 

Les hommes ont toujours l’air un peu gauches, un bouquet de fleurs à la main. Allez savoir pourquoi ! Mais cette image nous attendrit tous les deux.

Dans un monde qui vilipende la différence de sexes, la famille, la tendresse, il restait de la place pour cela, pour ce bouquet de la Saint Valentin.

Nous allâmes ensuite voir un gentil film américain (le pire voisin au monde )où il était question d’un homme bourru qui s’attendrissait au fil des minutes. Je ne sais pas si on peut vraiment parler de civilisation quand on parle des américains, mais ils excellent dans l’art de montrer des bons sentiments. Nous fûmes pris au piège de notre propre attendrissement, restant jusqu’à la dernière minutes du générique. Les spectateurs qui se lèvent à la première minutes du mot fin (presque tous !) perdent ce long moment qui permet de voir quelques dessous du film et de s’émerveiller de toute l’énergie mise en place pour un si court moment.

J’avais passé la journée à remettre en ordre mon chantier pour une étape nouvelle. Aujourd’hui ce sera le jour de quelques achats. Les crocus pointent le bout du nez et si le temps est un peu plus gris, il est surtout beaucoup plus doux.

Bref, de belles raisons de garder espoir. Non ? 

Passe une bonne journée, ami lecteur. Je t’embrasse.

Comments

[bicounette87]

Quelques crocus, chez moi aussi , commencent à s ouvrir

Le petit parterre de crocus me réjouira bientôt, comme tous les mois de février, depuis quasiment 25 ans

Comme elle est belle la vie

A bientôt

Bicounette87