Où il est question de figues…

Le temps s’était montré clément et nous étions enfin sorti de ces températures un peu trop élevées (qu’on appelle trop vite « canicule »). Des orages et de la pluie étaient annoncés qui auraient pu rendre les choses difficiles…mais ils attendront le milieu de la nuit suivante.

Nous arrivons autour de midi. Nous respectons les consignes de discrétion qui nous guident vers un parking d’école. Nous rencontrons deux autres couples et il ne faut pas plus qu’un coup d’œil pour savoir que nous allons au même endroit.

Deux petits enfants nous accueillent à la porte, puis nous retrouvons une grande famille et quelques rares amis dont nous sommes fiers d’être.

La maison est une belle bastide au destin autrefois lié a la vigne. Elle a gardé une merveilleuse authenticité qu’aucune restauration maladroite n’a altéré.

Un rafraîchissement nous attend et alors que nous faisons silence arrivent les maîtres du logis qui fêtent aujourd’hui un anniversaire de mariage de dizaine ( une surprise concoctée par leurs enfants dans le plus grand secret 😉).

 La fête se passe dans le jardin, autour d’un de ces rares platanes que l’éloignement des autres a préservé de « la maladie » qui nous dispense un précieux ombrage. Des tables sont dressées mais on attend pour commencer un discours d’accueil des enfants. Des mots pleins d’émotion, de tendresse et d’un rien d’ironie qui évite d’etre trop solennel. La réponse de nos amis, improvisée, en quelques minutes, nous ramène dans le passé de cette famille, dans son présent, et dans un avenir porté par des enfants de grande qualité et des petits enfants adorables.

Nous avons appris à connaître plusieurs générations de cette belle famille, beaucoup de leurs amis. Celui qui vient du plus loin est un prêtre encore jeune qui vient de Rome et que nous avons connu encore adolescent.

Nos histoires se croisent, se confondent parfois, s’associent souvent et c’est un grand bonheur pour nous d’être là. 

Alors pourquoi est-il question de figues ? D’abord parce que, en entrée, de délicieuses figues blanches presque confites, cueillies et préparées sur place, bardées de lard et tout simplement délicieuses étaient servies et que je finirais l’après midi en en cueillant quelques-unes à l’invitation des propriétaires (merci les amis !).

Qu’avons nous fait ce samedi après-midi ? Nous avons beaucoup parlé de tout : de nos familles, de nos maisons, du temps qui passe et du soleil qui nous chauffe un peu trop, du passé et de ceux qui nous sont chers, de ceux qui le furent et de ce qu’ils nous ont laissé en partage. Nous avons évoqué les absents. Nous avons ri de nous mêmes…et parfois un peu des autres. Nous avons remercié le Ciel d’être là.

Le temps passait. Les enfants jouaient dans la piscine. Ce fut l’heure du départ.

Malgré la chaleur la semaine précédente avait encore été  riche d’événements : deux petits enfants étaient nés dans notre grande  famille de neveux, des amis nous avaient visité, nos enfants aussi, le jardin potager avait donné ses derniers fruits et, hélas ! une de nos amies avait rejoint le Père, un peu trop jeune à notre goût, laissant une famille  désemparée. Car c’est aussi ça le cycle de nos vies qui s’égrènent entre deux morceaux d’éternité où même la tristesse peut avoir un sens.

Nous sommes revenus heureux du bonheur de nos amis, de voir ce qu’ils avaient construit. ELLE est encore en vacances une semaine. La vie reprend doucement et deux petits enfants nous rejoignent demain pour un petit supplément de vacances. Le temps redevient compatible avec les travaux.

Que demander de plus ? Peut-être que la sottise du « monde », l’inconséquence de ceux qui nous gouvernent, et nos propres faiblesses ne mettent pas en péril ces beaux équilibres. Mais demain appartient aux sympathiques petits chenapans qui s’ébattaient dans la piscine. Ils nous  succéderont et gageons que c’est de la bonne graine.

Merci chers amis de ce bel après midi. Vous nous avez régalés. Bientôt nous nous régalerons de vos figues. Je vous embrasse.