Mais comment te le dire ?

Comment te définir le ciel découvert du dimanche matin. L’idée de partir à la messe un peu loin. Il est à Avignon une petite chapelle au bord d’un canal flanqué d’un beau jardin, en plein milieu de la vieille ville. On y célèbre le rite ancien. C’est une chapelle de pénitents gris comme celle où nous nous sommes mariés. J’y sais beaucoup de mes amis qui maintiennent avec piété et fidélité une tradition avignonnaise de plusieurs siècles contre vents et marées. 

Nous avions envie d’y aller, de rompre un peu le rythme des dimanches.

C’est l’époque où Avignon n’est pas encore envahie de touristes, où l’on circule assez bien dans cette ville désertée par les autos.

Elles sont assez bizarres ces révolutions urbaines qui chassent les voitures au loin et avec eux les couches les plus modestes de la population. Sans transition ou presque la ville n’est plus peuplée que des gens les plus aisés, de touristes à valises à roulettes rejoignant leurs logements d’un jour. Les commerçants traditionnels ont fermé leurs boutiques et sont remplacés par des magasins à touristes. Il ne reste qu’à souhaiter qu’à nouveau s’y installe une fréquentation normale de gens de tous matières et de toutes conditions.

C’est bien dommage mais il est vrai que les remparts dégagés, les rues piétonnes et silencieuses, conviennent bien à la longue promenade que nous y fîmes. Monter au palais des papes et à son grand jardin promontoire où l’on balaye d’un coup d’œil les deux rives du Rhône, le Ventoux, les Alpilles, le Luberon. Sur le sentier des photos rappellent les premiers festivals de théâtre, à l’heure où les moyens étaient moindre et où la joie de vivre reflétait bien son époque.

Nous sommes des villageois depuis trop longtemps pour ne pas être fascinés par les villes et à chaque visite de l’une d’entre elles il nous naît une petite nostalgie bien vite effacée. 

Avignon, la Rome papale d’un siècle, est tellement riche de merveilles qu’on pourrait y passer une vie sans avoir tout exploré.

Je reprends mes billets et mon hébergeur de blog semble retrouver un fonctionnement normal. En quelques jours j’ai eu un frère et une sœur au téléphone (ce qui est assez rare dans notre famille trop peu communicante). Chacun s’inquiétait de mon silence et c’est un vrai bonheur de se savoir aimé.

Aujourd’hui lundi, d’humeur plus entreprenante, nous avons repris notre train de travaux. J’ai récupéré des stocks de bois importants que je débite et nous avons passé l’après-midi à imaginer une nouvelle salle de bains dans notre extension.

Une sorte d’avant- printemps…

Bonne semaine ami lecteur. Je t’embrasse.